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RÉSUMÉ

La République populaire de Chine (RPC) cherche activement à manipuler et à dominer le discours mondial sur le Xinjiang, et à discréditer les sources indépendantes qui couvrent le génocide en cours et les crimes contre l’humanité perpétrés à l’encontre des Ouïghours, majoritairement musulmans, et des membres d’autres minorités ethniques et religieuses dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang. Les acteurs dirigés par la RPC et affiliés à elle coordonnent leurs efforts visant à amplifier les messages sur le Xinjiang qui ont la préférence de Beijing, à étouffer et à marginaliser les récits qui dénoncent la répression des Ouïghours par la RPC, et à harceler ceux qui critiquent l’État chinois.

TACTIQUES DE COMMUNICATION

Les tactiques de communication de la RPC visent à noyer les récits critiques à la fois en inondant la sphère informationnelle internationale de façon à limiter l’accès aux contenus qui contredisent la ligne officielle de Beijing, et en créant une apparence artificielle de soutien aux politiques de l’État chinois. Les messagers ont recours à des images sophistiquées générées par l’intelligence artificielle (IA) pour faire croire à l’authenticité des profils de faux utilisateurs. La RPC s’efforce de faire taire les dissidents en pratiquant la répression numérique transnationale, le trolling et la cyberintimidation.

  • INONDER LA SPHÈRE INFORMATIONNELLE POUR NOYER LES RÉCITS CRITIQUES : La RPC intervient dans les conversations pour noyer les messages qu’elle perçoit comme défavorables à ses intérêts sur les moteurs de recherche et dans les flux de médias sociaux, et pour amplifier les récits qui ont la préférence de Beijing quant à son traitement des Ouïghours. Les parties prenantes pro-RPC bombardent les écosystèmes informationnels de contre-récits, de théories du complot et d’informations sans rapport avec les sujets abordés afin de diluer les récits détaillant les atrocités commises par les autorités de l’État chinois au Xinjiang. Les comptes de médias sociaux de l’État chinois, les médias affiliés à la RPC, des comptes privés et des groupes de bots organisés en réseaux, probablement tous dirigés par les autorités de la RPC, mettent la main à la pâte.
  • L’ASTROTURFING POUR CRÉER L’ILLUSION D’UN SOUTIEN : Pour manipuler les récits sur le Xinjiang, les acteurs pro-RPC ont recours à l’« astroturfing», pratique consistant à mener des campagnes coordonnées de diffusion de messages inauthentiques dans le but de créer l’illusion d’un soutien populaire généralisé en faveur d’une politique, d’un individu ou d’un point de vue, alors qu’il n’en est rien. Comme dans le cas de la méthode de l’inondation, la RPC utilise l’astroturfing pour saturer la sphère informationnelle de « récits positifs » sur le Xinjiang et la population ouïghoure, y compris sous la forme de portraits montés de toutes pièces de Ouïghours menant « une vie simple et heureuse » ainsi que de messages soulignant les prétendus gains économiques induits par les politiques de la RPC au Xinjiang. À la mi-2021, plus de 300 comptes inauthentiques pro-RPC avaient publié des milliers de vidéos de Ouïghours niant apparemment les mauvais traitements dans la région et affirmant qu’ils étaient « très libres ». Ces vidéos étaient censées témoigner du désaccord généralisé avec les médias internationaux qui parlent de l’oppression des Ouïghours. Or, selon le New York Times et ProPublica, ce sont les responsables de la propagande au Xinjiang qui ont créé la plupart de ces vidéos. D’abord apparues sur des plateformes basées en RPC avant de se propager sur YouTube et Twitter, leur but est de manipuler l’opinion publique.
  • L’UTILISATION D’IMAGES GÉNÉRÉES PAR L’IA POUR CRÉER UNE APPARENCE D’AUTHENTICITÉ : Depuis au moins janvier 2021, des réseaux pro-PRC utilisent des contenus produits par l’intelligence artificielle, tels que des images générées par l’apprentissage automatique StyleGAN, pour fabriquer des photos réalistes destinées à personnaliser des comptes factices. Contrairement aux images volées de personnes réelles, ces outils créent des images composites sur lesquelles on ne peut pas retrouver d’informations en effectuant une recherche d’image inversée, ce qui complique la tâche de déterminer si le compte est authentique ou non. Certains de ces comptes ont nié à maintes reprises les atrocités commises par la RPC au Xinjiang, affirmant à tort que les preuves de ces atrocités, pourtant indépendantes, accablantes et objectives, ne sont qu’une invention des États-Unis et de leurs alliés.
  • LA RÉPRESSION TRANSNATIONALE, LE TROLLING ET LA CYBERINTIMIDATION POUR FAIRE TAIRE LES DISSIDENTS : La répression transnationale parrainée par Beijing vise les personnes qui dénoncent la RPC, en particulier dans les communautés de la diaspora Elle se traduit par leur harcèlement, en ligne et hors ligne, pour les empêcher de raconter leur expérience ou les intimider en vue de les amener à s’autocensurer. Le but des campagnes de trolling est de faire taire ceux qui critiquent la RPC, de contaminer la sphère informationnelle par des arguments de mauvaise foi et de réduire au silence les points de vue opposés. Souvent, elles finissent tôt ou tard par des menaces de mort, de viol ou d’agression, des cyberattaques, de la cyberintimidation ou du harcèlement prenant la forme de la divulgation de données personnelles d’un individu dont on affiche en ligne, sans son autorisation, le nom complet, l’adresse ou l’emploi (doxxing, en anglais). En mars 2021, le ministère des Affaires étrangères de la RPC a publiquement mis en doute les allégations de mauvais traitements de plusieurs personnes.

L’IDÉE MAÎTRESSE :

Les messages de la RPC concernant le Xinjiang s’attachent à nier les critiques et à amplifier « les récits positifs » pour tenter de contrer les accusations de génocide et de crimes contre l’humanité. Les messagers les plus agressifs de la RPC passent souvent à l’offensive, créant de fausses équivalences avec les actions d’autres pays pour polluer les critiques émises par la communauté internationale contre le comportement de la RPC.

  • RÉFUTER/NIER LES CRITIQUES ÉMISES PAR LES MÉDIAS INDÉPENDANTS : Les messagers de la RPC publient et amplifient des contenus qui nient les assertions de médias indépendants et de groupes de réflexion de renommée internationale. En réponse aux accusations de tiers selon lesquelles la RPC soumet les Ouïghours au travail forcé, toute une série de comptes diplomatiques de la RPC, d’organisations médiatiques affiliées à la RPC et au Parti communiste chinois (PCC) et de réseaux de bots présumés ont publié des articles sur la mécanisation de la récolte du coton au Xinjiang, laissant ainsi entendre que l’industrie du coton du Xinjiang n’a pas besoin de recourir au travail forcé. Cette campagne de communication évitait de répondre aux informations concernant le transfert par les autorités de la RPC d’environ 100 000 Ouïghours, envoyés du Xinjiang dans des usines ailleurs en RPC dans le cadre de « placements coercitifs».
  • AMPLIFIER DES « HISTOIRES POSITIVES » POUR CONTRER/RÉFUTER LES ACCUSATIONS DE GÉNOCIDE ET DE CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ : Les acteurs de la RPC utilisent des hashtags tels que #AmazingXinjiang (formidable Xinjiang) et #Xinjiang pour amplifier des récits positifs sur le Xinjiang et contrer les allégations, de sources indépendantes, de crimes contre l’humanité et de génocide commis par les autorités de la RPC. Les descriptions d’une société multiculturelle vivant en harmonie contrastent avec la réalité de la surveillance intensive des Ouïghours par la RPC, au point même que des agents de la RPC habitent chez des Ouïghours pendant au moins six semaines par an. Cette tactique de communication vise à détourner l’attention face aux informations concernant la campagne d’« ingénierie démographique» menée par la RPC, laquelle a pour but d’accroître systématiquement la population chinoise han au Xinjiang et à « diluer » les concentrations de population ouïghoure dans la région.
  • RECOURIR AU « WHATABOUTISM » ET AUX FAUSSES ÉQUIVALENCES POUR FAIRE DIVERSION/DÉTOURNER LES CRITIQUES : Les acteurs de la RPC, y compris les volubiles diplomates du département de l’Information du ministère des Affaires étrangères, ont recours au « whaboutism » et aux fausses équivalences pour détourner l’attention des politiques de la RPC au Xinjiang et dépeindre les accusateurs comme des hypocrites. Ils ne cherchent pas à démontrer que la RPC est innocente ; ils préfèrent arguer que d’autres pays sont tout aussi coupables d’abus. Il n’empêche que des médias indépendants, des universitaires et des militants des droits humains ont publié de nombreux témoignages et des données vérifiables indiquant que la RPC a emprisonné environ un million de personnes et qu’il existe des preuves crédibles de torture, de stérilisation forcée et d’autres abus.

MESSAGERS DE LA RPC :

Les messagers les plus agressifs de la RPC sont un sous-ensemble d’agents diplomatiques de l’État chinois connus pour leur style de communication provocateur. En outre, les médias affiliés à la RPC et au PCC diffusent de la désinformation liée au Xinjiang à l’échelle mondiale dans au moins une douzaine de langues. Pour atteindre et interpeller les publics à l’étranger, la RPC se tourne vers des sociétés de médias privées et des influenceurs de médias sociaux multilingues. Des trolls prennent l’initiative d’attaquer, de provoquer des controverses, d’insulter et de harceler les internautes afin d’empoisonner la sphère informationnelle et de détourner l’attention devant les récits critiques envers la RPC.

  • UN GROUPE DE DIPLOMATES DE LA RPC PRATIQUE UNE COMMUNICATION ASSERTIVE : La plupart des messages sur les comptes de médias sociaux diplomatiques de la RPC sont positifs. Ils tendent à mettre en avant les bonnes relations avec d’autres pays et cherchent à polir l’image de la RPC. Une minorité de fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères, surnommés « loups guerriers» par certains commentateurs, utilisent les plateformes de médias sociaux pour défendre les intérêts nationaux de la RPC, souvent sur un ton belliqueux. Ce sont eux qui sont davantage susceptibles de chercher à nier, à réfuter et à rediriger les messages allant à l’encontre de la ligne officielle de la RPC. Ainsi, pour détourner l’attention face aux atrocités commises au Xinjiang, des messagers de la RPC ont propagé un faux récit selon lequel la CIA tenterait de fomenter des troubles au Xinjiang afin de provoquer la chute de l’État chinois. Ce style agressif permet à la RPC d’expérimenter différents types de messages pour voir ce qui marche dans le pays et à l’étranger. Par exemple, les comptes de certains fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères diffusent régulièrement des informations erronées et des théories du complot sur l’origine du virus responsable de la COVID-19 et sur la guerre injustifiée et non provoquée de la Russie contre l’Ukraine.
  • LES MÉDIAS AFFILIÉS À LA RPC ET AU PCC RÉPANDENT LA DÉSINFORMATION LIÉE AU XINJIANG DANS LE MONDE ENTIER : Les médias affiliés à la RPC et au PCC, tels que China Global Television Network, China Daily, China Radio International et Xinhua, produisent des contenus dans au moins une douzaine de langues et consacrent d’importantes ressources à la publicité sur les médias sociaux. En février 2021, face à la surveillance internationale croissante du génocide perpétré par la RPC au Xinjiang, Xinhua a publié une « fiche d’information» contenant de nombreuses affirmations mensongères, comme celle selon laquelle les camps d’internement des Ouïghours au Xinjiang sont des « centres d’éducation et de formation professionnelle » qui ont « pleinement garanti la liberté et la dignité des stagiaires ». Or des détenus dont les témoignages ont été publiés par Amnesty International font état d’interrogatoires, de tortures et d’autres mauvais traitements auxquels l’État chinois les soumet régulièrement. La RPC s’associe à des médias étrangers pour republier des contenus produits et soutenus par elle à l’intention des publics locaux, conférant aux récits ayant la préférence de Beijing un niveau d’autorité et de crédibilité qu’ils n’auraient pas pu atteindre seuls. Par exemple, la Kenya Broadcasting Corporation a publié en novembre 2019 un article d’un auteur anonyme sur la politique de « réduction de la pauvreté » de la RPC au Xinjiang, ce qui a amené des observateurs à s’interroger sur sa validité et à se demander si ce n’était pas de la propagande de la RPC.
  • LA RPC FAIT DE PLUS EN PLUS APPEL À DES SOCIÉTÉS MÉDIATIQUES PRIVÉES POUR ÉLABORER DES CAMPAGNES DE MANIPULATION DE L’INFORMATION DESTINÉES À L’ÉTRANGER : La RPC externalise et privatise certaines de ses opérations d’information en langue étrangère afin de tirer parti de l’innovation du secteur privé. Le gouvernement de la RPC est en relation avec au moins 90 entreprises basées en RPC pour concevoir des campagnes de manipulation de l’information, orientées vers l’étranger, qui donneraient une image positive de l’État chinois. Par exemple, une maison d’édition gérée par le Bureau de la radio, du cinéma et de la télévision de la Région autonome ouïghoure du Xinjiang et affiliée au département du travail du Front uni du PCC a payé une société de marketing pour qu’elle réalise des vidéos montrant des Ouïghours solidaires de la RPC. Ces vidéos ont ensuite été amplifiées sur Twitter et YouTube par un réseau de comptes inauthentiques.
  • UTILISATION DE RÉSEAUX INAUTHENTIQUES POUR AMPLIFIER LES RÉCITS DE LA RPC : Des réseaux inauthentiques de bots ainsi que les comptes réels qui tweetent et retweetent des récits approuvés par la RPC inondent l’espace informationnel et soutiennent les campagnes d’astroturfing. Un réseau de comptes publie des informations niant les atrocités commises au Xinjiang ou accusant « l’Ouest » d’hypocrisie, et un autre réseau de comptes, plus important, les amplifie par le biais de retweets et de reposts. L’Internet Observatory Cyber Policy Center de l’université Stanford estime que les réseaux inauthentiques en langue anglaise de la RPC n’ont pas réussi à s’imposer auprès des publics étrangers.
  • UTILISATION D’INFLUENCEURS POUR MIEUX ATTEINDRE LES JEUNES PUBLICS À L’ÉTRANGER : Les autorités de la RPC estiment que les influenceurs sur les médias sociaux peuvent contribuer à faire passer les messages de l’État chinois et modeler ainsi les sphères informationnelles locales parce qu’ils sont authentiques et que les jeunes peuvent s’identifier à eux. Les planificateurs du PCC, qui cherchent à adapter la façon dont ils atteignent les jeunes consommateurs de médias dans le monde, formulent leur propagande de manière à la rendre plus « jeune » et virale tout en respectant strictement les « lignes rouges » politiques. En juin 2021, Shen Haixiong, directeur du groupe d’État China Media Group, qui relève du département de la propagande du PCC, a encouragé l’utilisation de « studios de célébrités d’Internet multilingues» pour améliorer l’image de la RPC dans des régions stratégiques. La société d’analyse Miburo Solutions a identifié plus de 200 influenceurs de pays tiers affiliés aux médias d’État de la RPC qui créent des contenus de médias sociaux dans au moins 38 langues, dont l’anglais, l’espagnol, le français, l’arabe et le russe, avec une audience moyenne de 309 000 abonnés. Miburo a constaté que la RPC utilisait les influenceurs pour relayer ses récits au sujet du Xinjiang en masquant les affiliations des employés des médias d’État et en orchestrant des visites au Xinjiang d’influenceurs occidentaux favorables à l’État chinois.
  • UTILISATION DE TROLLS POUR DÉFENDRE LES POSITIONS DE LA RPC ET ATTAQUER, INSULTER ET HARCELER LES CRITIQUES : Les trolls, qui opèrent principalement sous les auspices de l’Armée populaire de libération, de la commission centrale des Affaires du cyberespace ou de la Ligue de la jeunesse communiste, attaquent directement les critiques en ligne. Selon l’Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire du ministère français des Armées, les tactiques des trolls de la RPC consistent à défendre l’État chinois, à attaquer et à tenter de discréditer les critiques, à alimenter les controverses, à insulter et à harceler. La commission des Affaires du cyberespace et le département central de la propagande de la RPC emploient environ deux millions de personnes dans tout le pays à ce titre, et 20 millions d’autres travaillent à temps partiel comme « volontaires pour la civilisation du réseau». Ces forces ciblent le public en RPC de même que les communautés de la diaspora de langue chinoise. À la suite des manifestations à Hong Kong en 2019, la RPC a commencé à investir davantage dans les moyens d’influencer les utilisateurs de plateformes basées aux États-Unis, comme Twitter, Facebook et YouTube, ainsi que de plateformes internationales, comme VKontakte et Telegram. En 2021, la section Mandiant Threat Intelligence de la société de cybersécurité FireEye et le groupe d’analyse des menaces de Google ont identifié les éléments d’une opération d’information en cours soutenue par la RPC qui portait sur toute une gamme de sujets, dont le Xinjiang, dans diverses langues sur 30 plateformes de médias sociaux et 40 sites Web.

U.S. Department of State

The Lessons of 1989: Freedom and Our Future