La Maison-Blanche
Le 17 décembre 2021
EXTRAITS
MODÉRATEUR : Merci, à vous Carolyn et à vous tous. Bonjour à toutes et à tous. Je vous remercie de vous joindre à nous pour cette discussion régionale de fin d’année au sujet du Moyen-Orient. Le point de presse d’aujourd’hui est attribuable à un haut responsable de l’administration et est sous embargo jusqu’à sa conclusion.
Pour votre information, notre haut responsable de l’administration est [haut responsable de l’administration], mais pour le reste de cet appel, il sera appelé « haut responsable de l’administration ».
Nous aurons un peu plus de temps parce que nous avons commencé un peu plus tard, je voulais juste vous l’indiquer.
Sur ce, je cède la parole à notre haut responsable de l’administration pour son allocution d’ouverture.
HAUT RESPONSABLE DE L’ADMINISTRATION : Je vous remercie. Je vous remercie d’être ici avec nous.
Nous avons pensé que ce que nous pouvions faire vers la fin de l’année, c’était de donner un aperçu général de la politique du président Biden au Moyen-Orient, dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Cette région ne fait pas toujours la une des journaux ces jours-ci, ce qui convient parfaitement à celles et à ceux d’entre nous qui y travaillent, à l’exception, bien sûr, de questions comme l’Iran et son programme nucléaire, que je peux également aborder.
Mais je voulais vraiment prendre du recul et voir les tâches que le président Biden nous a confiées et ce que nous avons fait au cours des dix derniers mois.
Et je pense qu’après les dures leçons apprises au cours des 20 dernières années, je crois qu’il est juste de dire que la politique étrangère américaine s’est concentrée sur la région du Moyen-Orient en particulier, mais aussi, depuis les attaques du 11-Septembre, à travers les trois dernières administrations, en fixant, véritablement, des objectifs maximalistes et assez grandioses dans cette région la plus instable du monde : transformation régionale, démocratisation par l’édification de la nation, changements de régime, vraiment, de multiples changements de régime. Vous pouvez, en quelque sorte, dérouler la liste des objectifs et des résultats finaux qui ont été identifiés.
Et nous en sommes arrivés à la conclusion que, lorsque l’on fixe ce type d’objectifs, la fin dépasse totalement les moyens.
C’est pourquoi le président Biden nous a confié ces tâches en nous demandant de faire preuve d’esprit pratique, de reconnaître les puissances mondiales, les responsabilités mondiales, mais aussi que cette région est liée à des intérêts vitaux pour les États-Unis, qui ne disparaîtront pas. Nous devons rester profondément engagés.
Ce que nous avons donc essayé de faire, c’est tout simplement de retourner aux fondamentaux. J’entends par là que nous devons retourner aux fondamentaux d’une stratégie et d’une habileté politique solides : fixer des objectifs après une étude minutieuse des faits sur le terrain ; consulter nos partenaires, en étant tout à fait conscients que nous voulons nous assurer que les fins et les moyens concordent ; se concentrer sur notre avantage comparatif en matière de création, de maintien et de renforcement d’alliances ; utiliser la diplomatie, être ambitieux dans l’utilisation de la diplomatie pour désamorcer les tensions partout où nous le pouvons, et pour intégrer davantage les différents pays de cette région, dont beaucoup n’avaient pas de liens auparavant.
Donc, avec cela, une sorte d’entrée en matière, si vous me le permettez, je vais passer en revue, point par point, ce que nous traitons.
Et je vais commencer par Israël. Et encore une fois, retour aux fondamentaux. Et un principe de base, fondamental, pour le président Biden, comme il le dit souvent : si Israël n’existait pas, nous devrions l’inventer. La sécurité d’Israël est d’abord et avant tout dans son esprit et dans le nôtre.
Je pense que vous pouvez le constater par son engagement personnel et direct pendant les 11 jours du conflit de Gaza au début de l’année, un conflit qui avait tous les ingrédients pour durer — la dernière guerre Hamas-Israël avait duré près de 57 jours — je pense qu’il y avait tous les ingrédients cette fois-ci aussi. Mais grâce à une diplomatie très discrète et très concrète de la part du président, la guerre a pris fin en 11 jours.
Puis, par la suite, je pense que le travail que nous avons fait depuis n’a pas reçu assez, ou du moins autant d’attention, notamment avec l’Égypte, qui a été un partenaire essentiel pour essayer de garantir que nous maintenions la paix à Gaza.
Le président Biden a eu deux entretiens téléphoniques avec le président Sissi, Jake Sullivan était au Caire il y a deux mois, et nous sommes en contact régulier avec nos partenaires au Caire et en Israël pour nous assurer que nous sommes en mesure de maintenir la paix au sortir de ce conflit.
Je pense que nous avons également rétabli le contact des États-Unis avec les Palestiniens, qui avait été essentiellement rompu, et nous cherchons à nous appuyer sur cette base pour aborder l’avenir. Le président Biden reste engagé, très engagé, en faveur d’une solution à deux États.
Donc — mais Israël est au centre et la sécurité d’Israël est au centre, évidemment, de notre politique dans la région du Moyen-Orient, et l’Iran joue un rôle dans ce domaine, sur lequel je reviendrai plus tard.
Dans le Golfe : je pense que lorsque nous sommes arrivés, nous avions une situation de tensions assez élevées dans le Golfe. Je crois qu’il est juste de dire maintenant que les dissensions entre les États du Golfe sont à peu près dépassées. Nous avons vu — nous venons de voir un sommet du CCG assez réussi en Arabie saoudite. Et c’est grâce à notre réseau de relations dans le Golfe que nous avons pu évacuer 120 000 Afghans d’Afghanistan en août. Sans ces partenariats et ces plateformes, rien de tout cela n’aurait été possible.
Nous avons examiné, vous savez, de très près et nous avons essayé, du mieux que nous pouvions, d’encourager les tendances à la désescalade, non seulement dans le Golfe, mais aussi en-dehors. Des canaux de communication ont été ouverts entre l’Arabie saoudite et l’Iran ; je pense que nous sommes très réalistes quant à ce processus. Mais nous pensons qu’il est préférable d’avoir des canaux de communication ouverts que de ne pas en avoir. Cela peut réduire le risque d’erreur de calcul ; il en est de même entre les Émirats arabes unis et d’autres États du Golfe et l’Iran. Mais je pense également que ces pays font clairement comprendre à l’Iran que la seule façon d’avoir des échanges commerciaux normalisés, des relations normalisées, est que l’Iran revienne dans l’accord sur le nucléaire, car c’est la seule façon de lever les sanctions américaines.
Le président Biden, bien sûr, a parlé avec le roi Salmane ; il a parlé avec le prince héritier des Émirats arabes unis à deux reprises ; il a parlé avec l’émir du Koweït, l’émir du Qatar ; et il a été très impliqué tout au long de ce processus.
Et, bien sûr, les droits humains sont au cœur de toutes ces conversations, dont beaucoup se tiennent à l’écart. Mais, vous savez, nos valeurs sont vraiment au centre de nos relations avec nos partenaires du Golfe, mais aussi, et nous le disons clairement en public et en privé, très engagées dans la défense de nos partenaires du Golfe.
Je pense à l’Arabie saoudite en particulier, nous avons beaucoup aidé les Saoudiens. Lorsque nous sommes arrivés, en janvier, la capacité de vaincre les véhicules aériens sans pilote qui étaient lancés depuis le Yémen nous posait quelques problèmes. Nous y avons consacré beaucoup d’efforts et les Saoudiens parviennent maintenant à déjouer 9 de ces attaques sur 10. Et nous voulons, bien sûr, nous assurer de parvenir à 10 sur 10. Et c’est une très, très grande partie de notre travail, au jour le jour.
Je me tourne vers le nord, en Iraq : depuis janvier, nous avons investi nos efforts dans les institutions de l’Iraq et dans son processus électoral par l’intermédiaire des Nations unies. Nous avons obtenu un vote unanime au Conseil de sécurité des Nations unies pour soutenir une mission internationale de surveillance des élections en Iraq qui ont eu lieu en octobre.
Cette élection, de l’avis général des observateurs des Nations unies et de l’Union européenne, a été l’une des plus réussies en Iraq. Il n’y a vraiment aucune incertitude sérieuse quant à son intégrité. Et les Iraquiens sont maintenant en train de certifier les résultats, bien sûr, puis ils formeront le gouvernement. Mais il a fallu beaucoup d’efforts pour que ces élections soient réussies, et elles l’ont été, elles ont été menées à bien.
Nous nous sommes également concentrés, j’ai parlé d’intégration dès le début, sur l’intégration de l’Iraq dans la région. Il y a eu un sommet à Bagdad plus tôt cette année, il y a environ deux mois, qui a rassemblé presque toute la région et les chefs d’État du Golfe, d’Égypte, de Jordanie et le ministre des Affaires étrangères d’Iran, ainsi que le président de la République française, pour un sommet, afin de montrer clairement l’importance de la stabilité de l’Iraq pour l’ensemble de la région, ce à quoi nous sommes très attachés.
Nous avons également hérité d’une situation en Iraq qui a vraiment découlé de l’attaque militaire contre Qassem Soleimani en janvier 2020, dans laquelle les attaques contre les installations et le personnel américains se sont accélérées de façon spectaculaire. On nous dit parfois que, vous savez, après cette attaque, les Iraniens ont fait relâche et que les attaques contre nous ont cessé. Ce n’est pas ce que les faits montrent.
L’attaque contre Soleimani a eu lieu le 3 janvier. En mars, deux soldats américains ont été tués, ainsi qu’un soldat britannique, membre de notre coalition. Et ces attaques ont en quelque sorte continué jusqu’au début de l’administration Biden.
En décembre 2020, des balles sont tombées sur le complexe de notre ambassade. Nous avons envoyé des bombardiers B-52 du Dakota du Nord vers le Golfe en signe de dissuasion. Voilà ce sur quoi nous sommes tombés. Ces attaques se poursuivaient alors que nous arrivions. Nous avons utilisé une combinaison de mesures de dissuasion, dont deux séries de frappes aériennes, et aussi beaucoup de diplomatie pour dissuader et aussi désamorcer certaines de ces tensions.
Ainsi, depuis juillet, nous connaissons environ cinq mois de calme, la plus longue période de calme que nous ayons eue en Iraq, je pense, depuis trois ans. Nous espérons que cela continuera. Mais, bien sûr, nous nous attendons à ce que, dans la première partie de l’année prochaine, un certain nombre d’événements, l’anniversaire de l’attaque de Soleimani, le processus de formation du gouvernement iraquien, et quelques autres faits majeurs, puissent entraîner la reprise de certaines de ces attaques. Mais nous serons, bien sûr, très prêts pour cela et préparés.
En Syrie, juste à côté, une autre zone sensible : l’année dernière, la Syrie a connu, ce que je pense être juste de dire, l’une des années les plus calmes depuis le début de la guerre civile, il y a plus de dix ans. Et c’est quelque chose dont nous voulons nous assurer, que la violence de la guerre civile, qui a convulsé le pays année après année — elle était dans une tendance à la désescalade lorsque nous sommes arrivés, et nous avons essayé de verrouiller cela avec beaucoup de diplomatie très discrète pour obtenir des engagements de cessez-le-feu partout dans le pays.
Et donc, la violence de la guerre civile dans le pays, je pense, est, encore une fois, à l’un de ses niveaux les plus bas en 10 ans. Et nous voulons maintenir cela.
Nous sommes également déterminés à maintenir notre présence militaire en Syrie parce que Daech reste un problème grave et que le risque de résurgence de Daech existe.
Nous avons des installations pénitentiaires dans le nord-est de la Syrie avec des dizaines de milliers de personnes, dont des milliers de combattants de Daech et de combattants étrangers, et cela reste donc un objectif très important.
La situation humanitaire en Syrie : alors que la violence de la guerre civile a atteint l’un des points les plus bas, la situation humanitaire est assez grave. Nous avons œuvré pour obtenir une résolution unanime du Conseil de sécurité des Nations unies — c’est la première fois qu’il y a une résolution unanime à ce sujet — afin de maintenir l’accès transfrontalier au nord-ouest de la Syrie. Il y en avait trois ou quatre auparavant. Malheureusement, en 2020, la reconduction a fermé deux [trois] de ces points d’accès. Et les Russes menaçaient d’opposer leur veto au dernier accès lorsque nous sommes arrivés en janvier.
Nous avons donc travaillé très étroitement, assidument, très assidument avec la France et d’autres partenaires et, bien sûr, directement avec les Russes, à l’issue du sommet du président Biden à Genève avec le président Poutine, pour obtenir cette résolution transfrontalière unanime.
Enfin, nous n’avons ni levé ni abandonné les sanctions contre le régime d’Assad. En fait, nous avons ajouté deux fois des sanctions contre le régime d’Assad pour des violations des droits humains. Mais nous avons également précisé, par l’intermédiaire du département du Trésor, que nos sanctions ne couvrent pas le type d’activités quotidiennes de la vie des Syriens, les activités humanitaires, mais aussi ce que nous appelons les activités de relèvement rapide.
Il n’est pas logique, si nous avons entendu le CICR et d’autres, qu’ils puissent livrer des bouteilles d’eau aux communautés en Syrie mais qu’il leur soit interdit, en raison des effets paralysants de nos sanctions, de maintenir une station de traitement des eaux, par exemple.
Nous avons donc clairement indiqué que nos sanctions ne couvrent pas ces activités. Nos sanctions sont conçues pour faire pression sur le régime d’Assad lui-même, et non sur le peuple syrien. Et nous avons travaillé très dur pour clarifier cela.
De l’autre côté, en Afrique du Nord, j’ai mentionné que l’Égypte jouait un rôle essentiel dans le conflit de Gaza et la sécurité d’Israël. Nous pensons que nos relations entre l’Égypte et Israël sont vraiment à un niveau élevé.
Nous avons aussi, bien sûr, mis l’accent sur le dialogue sur les droits humains avec les Égyptiens. Nous avons eu un dialogue stratégique ici entre Tony Blinken et le ministre égyptien des Affaires étrangères, il y a environ un mois. Et pour la première fois, notre administration n’a pas émis de dérogation en matière de droits humains pour un financement de forces militaires étrangères d’un montant de 130 millions de dollars pour l’Égypte.
En Afrique du Nord : en Tunisie, nous avons constaté un certain recul démocratique, mais nous avons travaillé avec le président Saïed et d’autres membres de l’establishment politique tunisien afin de mettre en place, au moins pour l’instant, une feuille de route pour un retour complet à la normalité démocratique.
En Libye, nous avons investi dans le processus électoral avec une élection qui devrait avoir lieu plus tard cette année. Et il se peut qu’il y ait un léger retard, car ils sont encore en phase de finalisation des quelque 70 candidats sur la liste pour les présidentielles. Certains d’entre eux sont assez controversés. Et ils sont toujours en phase de finalisation.
Nous avons également Stephanie Williams en place comme représentante du secrétaire général sur le terrain, une ancienne diplomate des États-Unis qui représente maintenant l’ONU sur le terrain. Elle fait un excellent travail. Elle s’est rendue sur place il y a quelques jours pour essayer de faire fonctionner le processus politique et de maintenir le processus électoral sur les rails, ce qui nous semble très important.
La vice-présidente Harris a également représenté notre administration à Paris il y a un mois de cela, lors d’un sommet sur le processus politique en Libye.
Enfin, sur le Maroc et l’Algérie et le conflit au Sahara occidental : nous avons maintenant un envoyé des Nations Unies, Staffan de Mistura, l’un des diplomates les plus expérimentés au monde. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les parties et avec les Marocains pour que Staffan soit nommé à ce poste. Et il est maintenant à pied d’œuvre, ce qui, selon nous, est très important pour garder ce conflit sous contrôle et tenter de trouver une résolution politique.
Le Liban : une chose dont nous voulons nous assurer, c’est qu’il n’y ait plus d’États faillis dans la région du Moyen-Orient. Les États en déliquescence créent des vides, et ces vides ne sont pas comblés par des modérés, ils sont comblés par des acteurs extrémistes de tous bords et deviennent des sortes de combats par procuration pour les puissances régionales.
Le Liban présentait tous les signes d’un État failli potentiel. Nous avons travaillé très dur, très discrètement, mais Dorothy Shea, notre ambassadrice à Beyrouth, a travaillé avec la France et d’autres pays, et nous avons imposé des sanctions aux individus particulièrement corrompus du système politique libanais, parce que nous avons clairement fait comprendre que les seules personnes qui peuvent sauver le Liban sont les Libanais et en particulier les dirigeants politiques libanais qui doivent faire des choix difficiles pour sauver leur pays. Donc, une combinaison de carottes et de bâtons.
Le Liban a maintenant un nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Mikati. Nous sommes en contact étroit avec lui. Notre sous-secrétaire d’État chargée des Affaires politiques, Victoria Nuland, s’est rendue à Beyrouth. Notre conseiller principal pour l’Énergie au département d’État, Amos Hochstein, s’est rendu à Beyrouth pour travailler sur un accord très important entre l’Égypte et le Liban, un accord sur le gaz avec le soutien de la Banque mondiale, qui est en train de se mettre en place et que nous pensons très important pour maintenir la stabilité et essayer de sortir le Liban de la crise dans laquelle il se trouve.
Il y a donc beaucoup de travail en coulisses sur le Liban, à mesure que nous avançons.
Tout près de là, en Jordanie, le roi Abdallah a rendu visite au président Biden cet été. Les relations des États-Unis avec la Jordanie, pour des raisons difficiles à comprendre, ont été assez tendues au cours des trois dernières années. Nous pensons que cela a été rétabli, et nous sommes très confiants dans notre partenariat avec la Jordanie. Nous faisons beaucoup, bien sûr, pour aider à la stabilité de la Jordanie, étant donné qu’elle a été accablée par des crises, à commencer par la guerre en Iraq, puis la guerre civile syrienne, et plus d’un million de réfugiés syriens qu’elle doit héberger et prendre en charge.
Nous sommes donc très attentifs à notre partenariat avec la Jordanie et nous veillons à ce qu’elle puisse maintenir sa stabilité face à ces défis.
Nous pensons également que les relations entre Israël et la Jordanie atteignent un point important, notamment avec le nouveau gouvernement du Premier ministre Bennett. C’est aussi quelque chose que nous continuons d’encourager.
Dans la région, les accords d’Abraham : nous avons été clairs dès le début ; je pense que lorsque les Émirats arabes unis ont annoncé leur accord d’Abraham avec Israël, le président Biden était candidat et a immédiatement publié une déclaration, soulignant son — l’importance de cet événement et son soutien à ces nouveaux liens dans la région. Nous avons œuvré au renforcement des accords d’Abraham existants et nous travaillons discrètement, mais plutôt assidûment, à l’élargissement des accords d’Abraham. Et donc, ces choses prennent du temps, mais elles sont très importantes pour nous.
Je prends un peu de recul, et je passerai ensuite à l’Iran pour conclure. Mais si nous prenons du recul, nous constatons que la région est assaillie par d’autres problèmes : problèmes transfrontaliers, changement climatique, pandémies, migrations. Nous nous efforçons donc d’encourager l’intégration régionale partout où nous le pouvons, ainsi que la coopération transfrontalière. Les accords d’Abraham en font partie, ainsi qu’un certain nombre d’autres initiatives.
Une chose sur laquelle nous avons travaillé et qui commence maintenant à se manifester est l’initiative Build Back Better World. Avec plus de mille milliards de dollars d’investissements dans nos propres infrastructures au niveau national, nous nous concentrons également sur la conquête de l’avenir : investissements dans les minéraux des terres rares, les médicaments essentiels, les énergies renouvelables, les semi-conducteurs, etc. ; les ports en Afrique, les ressources précieuses, la santé, le climat, la technologie.
Notre conseiller adjoint à la sécurité nationale pour les Affaires économiques internationales, Daleep Singh, et Amos Hochstein, notre conseiller principal pour l’Énergie au département d’État, ainsi que Don Graves, notre sous-secrétaire au Commerce, étaient récemment au Moyen-Orient pour parler de partenariats dans le cadre de l’initiative Build Back Better World, qui, je pense, sera un véritable thème à l’horizon 2022.
Enfin, je terminerai par l’Iran, car l’Iran est un défi permanent qui a contrarié de nombreux présidents. Dans le cas présent, nous avons hérité d’une situation dans laquelle les États-Unis d’Amérique étaient isolés face au défi iranien. Et nous avions une théorie concernant ce cas.
Tout d’abord, nous pensions que le fait de sortir de l’accord sur le nucléaire iranien sans aucun plan pour la suite aurait conduit exactement à ce que l’on aurait pu prévoir : une escalade rapide du programme nucléaire iranien, un comportement iranien dans la région encore plus agressif qu’auparavant, en particulier en 2019, avec une attaque directe d’État à État entre l’Iran et l’Arabie saoudite, et sans réponse discernable des États-Unis.
Donc, nous voulions reconstruire le front diplomatique uni, en particulier avec les partenaires de négociation du P5+1. Et cela a demandé un certain effort, car pour y parvenir, nous avons également dû démontrer que nous étions prêts à revenir au respect de notre part de l’accord.
C’est ce que nous avons fait au cours du printemps et de l’été. Nous avons eu environ six séries de pourparlers à Vienne. Et je pense que les Iraniens, surtout maintenant, sont la partie isolée. Il est assez clair qu’en échange de leur respect de l’accord sur le nucléaire iranien, nous sommes prêts à revenir au respect de notre accord. Mais les Iraniens, à ce jour, n’ont pas accepté de prendre les mesures qu’ils devraient prendre sur le plan nucléaire, ce qui explique que nous sommes bloqués.
Les deux dernières séries de négociations avec le nouveau gouvernement iranien — je pense que les Iraniens ont été surpris, il y a deux semaines, lorsqu’ils ont rencontré ce qui était vraiment le front diplomatique uni, pas seulement l’E3 et les États-Unis, mais aussi la Russie et la Chine. Ils sont rentrés à Téhéran. Nous sommes maintenant au milieu d’une autre série à Vienne, qui fera probablement une pause après aujourd’hui. Je recevrai bientôt un rapport de notre équipe de Vienne.
Mais l’essentiel est là : le programme nucléaire de l’Iran s’accélère rapidement. Et je me répète ici, mais cela n’aurait pas dû être une surprise pour quiconque connaît le comportement iranien et aurait prédit exactement ce qui se serait passé si les États-Unis avaient quitté unilatéralement l’accord sans aucun plan ou conception de la suite des événements.
Nous avons donc travaillé diplomatiquement pour mettre fin à ce problème, pour que l’Iran se conforme à l’accord sur le nucléaire. Et nous pensons avoir un soutien très fort à cet égard, non seulement de la part des trois [E3], mais aussi de la Russie, en particulier, et même de la Chine. Nous avons donc un front uni à Vienne, pour l’essentiel. Et nos partenaires du monde entier font clairement comprendre aux Iraniens que la seule façon pour l’Iran de sortir de la camisole de force économique dans laquelle il se trouve est de revenir aux engagements de l’accord sur le nucléaire.
Il s’agit donc d’une histoire qui se déroulera au cours du premier trimestre de 2022 et peut-être au-delà. Et je pense qu’il s’agit de l’une de nos priorités, puisque nous nous concentrons sur cette région.
Voir le contenu d’origine : https://www.whitehouse.gov/briefing-room/press-briefings/2021/12/17/background-press-call-on-broad-middle-east-regional-year-end-discussion/
Nous vous proposons cette traduction à titre gracieux. Seul le texte original en anglais fait foi.