La Maison-Blanche
Siège des Nations unies
New York
Le 21 septembre 2022
LE PRÉSIDENT : Merci.
Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire général, chers dirigeants. Au cours de l’année écoulée, notre monde a connu de grands bouleversements : une crise croissante de l’insécurité alimentaire ; des records de chaleur, d’incendies, d’inondations et de sécheresses ; la COVID-19 ; l’inflation ; et une guerre brutale, inutile. Une guerre qui est le choix d’un seul homme, pour dire les choses telles qu’elles sont.
Parlons clairement. Un membre permanent du Conseil de sécurité a envahi son voisin et tenté de rayer un État souverain de la carte.
La Russie a violé sans vergogne les principes fondamentaux de la charte des Nations unies. Aucun n’est plus important que l’interdiction claire intimée aux pays de prendre de force le territoire de leur voisin.
Une fois de plus, pas plus tard qu’aujourd’hui, le président Poutine a ouvertement proféré des menaces nucléaires contre l’Europe, au mépris irresponsable des obligations qui découlent du régime de non-prolifération.
Maintenant la Russie appelle de nouveaux soldats à prendre part au combat. Et le Kremlin organise des simulacres de référendum pour tenter d’annexer des parties de l’Ukraine, une violation extrêmement grave de la charte des Nations unies.
Le monde doit voir ces actes scandaleux pour ce qu’ils sont. Poutine prétend qu’il était forcé d’agir parce que la Russie était menacée. Mais personne ne menaçait la Russie. Personne, sauf la Russie, ne recherchait un conflit.
En fait, nous avions prévenu qu’il se profilait, et avec beaucoup d’entre vous, nous avons cherché à l’éviter.
Les paroles de Poutine ne laissent aucun doute sur son objectif véritable. Juste avant son invasion, il a affirmé, et je cite, que l’Ukraine avait été « créée par la Russie » et qu’elle n’avait jamais été « un véritable État ».
Et maintenant, nous voyons des attaques contre des écoles, des gares, des hôpitaux, contre des centres de l’histoire et de la culture ukrainiennes.
Et au cours de la semaine écoulée, encore plus de preuves choquantes des atrocités et des crimes de guerre de la Russie : des fosses communes découvertes à Izioum ; des corps présentant des signes de torture, selon ceux qui ont excavé les dépouilles.
Cette guerre vise à supprimer le droit de l’Ukraine à exister en tant qu’État, tout simplement, et le droit des Ukrainiens à exister en tant que peuple. Qui que vous soyez, où que vous viviez, quelles que soient vos convictions, cela devrait vous glacer le sang.
C’est pour cette raison que 141 pays, ici présents dans cette Assemblée générale, se sont associés pour condamner sans équivoque la guerre de la Russie contre l’Ukraine. Les États-Unis ont mobilisé des niveaux massifs d’assistance sécuritaire, d’aide humanitaire et de soutien économique direct à l’Ukraine – plus de 25 milliards de dollars à ce jour.
Nos alliés et partenaires à travers le monde se sont également mobilisés. À ce jour, plus de 40 pays représentés ici ont dépensé des milliards dans leur devise et fourni des équipements pour aider l’Ukraine à se défendre.
Par ailleurs, les États-Unis travaillent étroitement avec leurs Alliés et partenaires pour imposer des coûts à la Russie, la dissuader de lancer des attaques contre le territoire de l’OTAN et la tenir responsable des atrocités et des crimes de guerre qu’elle commet.
Parce que si les nations peuvent poursuivre leurs ambitions impériales sans conséquences, alors nous compromettons tout ce que cette institution représente. Tout !
Chaque victoire remportée sur le champ de bataille appartient aux courageux soldats ukrainiens. Mais, au cours de l’année écoulée, le monde a été mis à l’épreuve lui aussi. Et nous n’avons pas hésité.
Nous avons choisi la liberté. Nous avons choisi la souveraineté. Nous avons choisi les principes que chaque signataire de la charte des Nations unies est tenu de respecter. Nous sommes restés solidaires de l’Ukraine.
Comme vous, les États-Unis veulent que cette guerre se termine, dans des conditions justes, des conditions que nous avons tous acceptées, à savoir qu’on ne peut pas saisir le territoire de son voisin par la force. Le seul pays qui s’oppose à cela, c’est la Russie.
Donc nous tous, chacun d’entre nous dans cette assemblée qui est déterminé à respecter les principes et les convictions que nous nous sommes engagés à défendre en tant que membres des Nations unies, nous devons faire preuve d’une détermination claire, ferme et inébranlable.
L’Ukraine a les mêmes droits que ceux qui appartiennent à toute nation souveraine. Nous resterons solidaires de l’Ukraine. Et nous resterons solidaires face à l’agression de la Russie. Point final.
Ce n’est pas un secret : dans la rivalité entre la démocratie et l’autocratie, les États-Unis, et moi en tant que Président, nous défendons une vision pour notre monde qui est ancrée dans les valeurs de la démocratie.
Les États-Unis sont déterminés à défendre et à renforcer la démocratie chez eux et dans le monde entier. Parce que je suis convaincu que la démocratie demeure le plus bel instrument de l’humanité pour relever les défis de notre époque.
Nous collaborons avec le G7 et des pays de même sensibilité pour prouver que les démocraties sont porteuses de résultats, pour leurs citoyens et pour le monde.
Mais alors que nous sommes réunis aujourd’hui, la charte des Nations unies, la base même d’un ordre stable et juste, fondé sur des règles, est attaquée par ceux qui souhaitent la détruire ou la dénaturer pour servir leur intérêt politique.
Les démocraties du monde ne sont pas les seules à avoir signé la charte des Nations unies. Ce document a été négocié par des dizaines de nations, au passé et à l’idéologie très variés, qui étaient unies par leur engagement à œuvrer pour la paix.
Comme l’a dit le président Truman en 1945, la charte des Nations unies, et je cite, est « la preuve que les nations, comme les hommes, peuvent exprimer leurs différences, les assumer et alors trouver un terrain d’entente qui sert de base à tous ». Fin de citation
Ce terrain d’entente était si simple, si élémentaire, qu’aujourd’hui 193 d’entre vous, 193 États membres, ont adhéré à ses principes de leur plein gré. Et défendre ces principes, défendre la charte de l’ONU, est une tâche qui incombe à chaque État membre responsable.
Je rejette le recours à la violence et à la guerre pour conquérir des nations ou étendre ses frontières par des effusions de sang.
Il faut s’opposer à une politique mondiale de peur et de coercition ; défendre les droits souverains des petites nations sur un pied d’égalité avec ceux des grandes ; faire siens les principes de base, comme la liberté de navigation, le respect du droit international et la maîtrise des armements. Même si nous sommes en désaccord sur quoi que ce soit d’autre, c’est le terrain d’entente qui doit nous servir de base.
Si vous êtes encore fidèles à cette fondation solide, pour le bien de chaque nation à travers le monde, alors les États-Unis travailleront avec vous.
Je crois aussi que le temps est venu où cette institution doit devenir plus inclusive afin de mieux répondre aux besoins du monde d’aujourd’hui.
Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, les États-Unis y compris, doivent systématiquement soutenir et défendre la charte des Nations unies, et s’abstenir de faire usage de leur droit de veto, sauf dans des situations rares et extraordinaires, afin de garantir que le Conseil reste crédible et efficace.
C’est aussi pourquoi les États-Unis soutiennent l’augmentation du nombre de représentants permanents et non permanents du Conseil. Cela implique des sièges permanents pour des nations que nous soutenons depuis longtemps et des sièges permanents pour des pays d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes.
Les États-Unis sont déterminés à accomplir ce travail vital. Dans chaque région, nous avons recherché des moyens nouveaux et constructifs de travailler avec des partenaires pour faire avancer nos intérêts communs, qu’il s’agisse du renforcement du Quad dans l’espace indopacifique, de la signature de la Déclaration de Los Angeles sur les migrations et la protection lors du Sommet des Amériques, de la participation à une réunion historique de neuf dirigeants arabes pour œuvrer à un Moyen-Orient plus pacifique et intégré, ou de l’organisation d’un sommet des dirigeants d’Afrique et des États-Unis, en décembre.
Et comme je l’ai dit l’année dernière, les États-Unis ouvrent une ère de diplomatie sans relâche pour faire face aux questions difficiles qui affectent le plus la vie des gens : s’attaquer à la crise climatique, comme l’a dit l’intervenant précédent ; renforcer la sécurité sanitaire mondiale ; nourrir le monde.
Nous avons fait cette promesse, et un an plus tard, nous la tenons.
Depuis mon entrée en fonction, nous menons un programme climatique audacieux. Nous avons réintégré l’accord de Paris, organisé de grands sommets sur le climat, contribué à la conclusion d’accords cruciaux lors de la COP 26 à Glasgow. Et en partie grâce à nous, les pays qui représentent les deux tiers du PIB mondial sont en bonne voie pour limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius.
Et maintenant, j’ai signé un texte de loi historique, ici aux États-Unis, qui comprend l’engagement le plus ambitieux et le plus important jamais pris en matière de climat dans l’histoire de notre pays : 369 milliards de dollars pour lutter contre le changement climatique. Cela comprend des dizaines de milliards de dollars de nouveaux investissements dans l’éolien offshore et le solaire, l’accroissement du nombre de véhicules à zéro émission, l’augmentation de l’efficacité énergétique, le soutien à la fabrication propre.
Notre département de l’Énergie estime que cette nouvelle loi permettra de réduire les émissions américaines d’une gigatonne par an d’ici 2030, tout en déclenchant une nouvelle ère de croissance économique induite par les énergies propres.
En outre, nos investissements contribueront à réduire le coût du développement de technologies énergétiques propres dans le monde entier, et pas seulement aux États-Unis. Il s’agit d’un changement de donne au niveau mondial, et ce n’est pas trop tôt. Nous n’avons pas beaucoup de temps.
Nous savons tous que nous vivons déjà une crise climatique. Personne ne semble en douter après l’année écoulée. À l’heure où nous nous réunissons, une grande partie du Pakistan est toujours inondée ; le pays a besoin d’aide. En revanche, la Corne de l’Afrique est confrontée à une sécheresse sans précédent.
Les familles sont acculées à des choix impossibles, forcées de choisir quel enfant nourrir et se demandant si elles vont survivre.
C’est le coût humain du changement climatique. Et il augmente, loin de diminuer.
C’est pourquoi, comme je l’ai annoncé l’année dernière, dans le souci d’assumer notre responsabilité mondiale, mon administration travaille avec notre Congrès pour allouer plus de 11 milliards de dollars par an au financement climatique international de façon à aider les pays à faible revenu à atteindre leurs objectifs climatiques et à assurer une transition énergétique équitable.
L’élément clé de cette action sera notre plan PREPARE qui aidera un demi-milliard de personnes, en particulier dans les pays vulnérables, à s’adapter aux effets du changement climatique et à renforcer la résilience.
Les besoins sont considérables. Faisons donc en sorte que ce soit le moment où nous trouvons en nous-mêmes la volonté d’inverser le cours de la dévastation climatique et de débrider une économie résiliente, durable et à énergie propre pour préserver notre planète.
En ce qui concerne la santé mondiale, nous avons fourni plus de 620 millions de doses de vaccin contre la COVID-19 à 116 pays, et d’autres doses sont disponibles pour aider à satisfaire les besoins des pays – le tout gratuitement, sans conditions.
Nous travaillons en étroite collaboration avec le G20 et d’autres pays. Et les États-Unis ont contribué à la mise en place d’un fonds novateur de la Banque mondiale pour la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies.
Dans le même temps, nous continuons de pousser à la roue pour relever des défis mondiaux persistants en matière de santé.
Plus tard dans la journée, j’accueillerai la Septième conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Avec le soutien bipartite de notre Congrès, je me suis engagé à contribuer à cet effort à hauteur de 6 milliards de dollars.
J’attends donc avec intérêt une série historique de promesses de dons lors de la conférence, laquelle donnera lieu à l’une des plus grandes collectes de fonds jamais organisées dans l’histoire de la santé mondiale.
De même, nous nous attaquons de front à la crise alimentaire. Sachant que 193 millions de personnes dans le monde sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, soit 40 millions de plus qu’il y a un an, j’annonce aujourd’hui que les États-Unis consacreront 2,9 milliards de dollars supplémentaires cette année à l’aide humanitaire et à la sécurité alimentaire.
Pendant ce temps, la Russie multiplie les mensonges, essayant de rejeter la responsabilité de la crise – la crise alimentaire – sur les sanctions imposées par de nombreux pays dans le monde pour son agression contre l’Ukraine.
Je vais donc être parfaitement clair sur un point : nos sanctions permettent explicitement à la Russie d’exporter des denrées alimentaires et des engrais. Aucune limitation. C’est la guerre de la Russie qui aggrave l’insécurité alimentaire, et seule la Russie peut y mettre fin.
Je suis reconnaissant du travail accompli ici aux Nations unies, y compris de votre leadership, Monsieur le Secrétaire général, pour établir un mécanisme d’exportation de céréales à partir des ports de la mer Noire en Ukraine, des céréales que la Russie a bloquées pendant des mois, et nous devons veiller à ce qu’il soit prolongé.
Nous croyons fermement qu’il faut nourrir le monde. C’est pour cela que les États-Unis sont le premier soutien mondial du Programme alimentaire mondial, dont ils financent plus de 40 % du budget.
Nous sommes le principal soutien des efforts déployés par l’UNICEF pour nourrir les enfants dans le monde entier.
Et pour relever le défi plus général de l’insécurité alimentaire, les États-Unis ont lancé un appel à l’action, une feuille de route visant à éliminer l’insécurité alimentaire mondiale à laquelle plus de 100 États membres se sont déjà ralliés.
En juin, le G7 a annoncé plus de 4,5 milliards de dollars pour renforcer la sécurité alimentaire dans le monde.
Par le biais de l’initiative Feed the Future de l’USAID, les États-Unis développent des moyens innovants de mettre des semences résistantes à la sécheresse et à la chaleur entre les mains des agriculteurs qui en ont besoin ; ils distribuent aussi des engrais et optimisent leur efficacité afin que les agriculteurs puissent cultiver davantage en en utilisant moins.
Nous demandons à tous les pays de s’abstenir d’interdire les exportations de produits alimentaires ou de stocker des céréales quand tant de personnes souffrent. Parce que dans tous les pays du monde, indépendamment de ce qui nous divise, si les parents ne peuvent pas nourrir leurs enfants, rien – rien d’autre ne compte si les parents ne peuvent pas nourrir leurs enfants.
Le regard tourné vers l’avenir, nous collaborons avec nos partenaires à la mise à jour et à la création de règles de conduite pour relever les nouveaux défis devant nous au XXIe siècle.
Nous avons lancé le Conseil du commerce et des technologies avec l’Union européenne afin de garantir que les technologies essentielles soient développées et gouvernées d’une manière qui profite à tous.
Avec nos pays partenaires, et par l’intermédiaire de l’ONU, nous soutenons et renforçons les normes de comportement responsable par les États dans le cyberespace, et nous nous employons à rendre comptables de leurs actes ceux qui se servent de cyberattaques pour menacer la paix et la sécurité internationales.
Avec des partenaires aux Amériques, en Afrique, en Europe, au Moyen-Orient et dans l’Indopacifique, nous nous efforçons de construire un nouvel écosystème économique dans lequel chaque pays a des opportunités équitables, et la croissance économique est résiliente, durable et partagée.
C’est pourquoi les États-Unis défendent un impôt mondial minimum. Et nous tâcherons de faire en sorte qu’il soit mis en œuvre pour que les grandes sociétés, partout dans le monde, paient leur juste part.
C’est également l’idée sous-jacente du Cadre économique indopacifique pour la prospérité, lancé cette année par les États-Unis et 13 autres économies de la zone indopacifique. Nous collaborons avec nos partenaires de l’ASEAN et des îles du Pacifique pour soutenir une vision d’une région indopacifique vitale, qui soit libre et ouverte, connectée et prospère, en sécurité et résiliente.
Avec des partenaires du monde entier, nous nous efforçons de mettre en place des chaînes d’approvisionnement résilientes qui protègent tout le monde de la coercition ou de la domination, et de garantir qu’aucun pays ne puisse utiliser l’énergie comme une arme.
Et à l’heure où la guerre de la Russie fait trembler l’économie mondiale, nous appelons également les principaux créanciers mondiaux, y compris les pays non-membres du Club de Paris, à négocier avec transparence une annulation de la dette des pays à faible revenu afin de prévenir des crises économiques et politiques plus vastes à travers le monde.
Au lieu de lancer des projets d’infrastructure qui génèrent des dettes considérables sans fournir les avantages promis, répondons aux immenses besoins en infrastructure dans le monde à l’aide d’investissements transparents, de projets de haut niveau respectueux des droits des travailleurs ainsi que de l’environnement, et adaptés aux besoins des populations qu’ils desservent.
C’est pourquoi les États-Unis, avec les autres membres du G7, ont lancé le Partenariat pour les infrastructures mondiales et l’investissement. Nous avons l’intention de mobiliser collectivement 600 milliards de dollars d’investissements par le biais de ce partenariat d’ici 2027.
Des dizaines de chantiers sont déjà en cours, dont la fabrication à échelle industrielle de vaccins au Sénégal, des projets solaires transformateurs en Angola, une petite centrale nucléaire modulaire d’un nouveau genre en Roumanie.
Ces investissements vont être rentables non seulement pour ces pays, mais aussi pour tout le monde. Les États-Unis travailleront avec tous les pays, y compris leurs concurrents, pour résoudre les problèmes mondiaux, tel que le changement climatique. La diplomatie climatique ne favorise ni les États-Unis ni aucun autre pays, et lui tourner le dos nuit au monde entier.
Permettez-moi d’être direct concernant la concurrence entre les États-Unis et la Chine. Face à l’évolution des tendances géopolitiques, les États-Unis se conduiront en chef de file responsable. Nous ne voulons pas de conflit. Nous ne voulons pas de guerre froide. Nous ne demandons à aucun pays de choisir entre les États-Unis ou tout autre partenaire.
Mais les États-Unis feront sans complexe la promotion de leur conception d’un monde libre, ouvert, sûr et prospère, et de ce que nous avons à offrir à la communauté des nations, à savoir des investissements conçus non pas pour favoriser la dépendance, mais pour alléger les fardeaux et aider les pays à devenir autonomes ; des partenariats non pas pour créer des obligations politiques, mais parce que nous savons que notre propre réussite, chacune de nos réussites, prend de l’ampleur quand d’autres pays réussissent également.
Quand chacun a la possibilité de vivre dans la dignité et de développer ses talents, tout le monde en profite. Ce qui est essentiel pour y arriver est d’être à la hauteur des objectifs les plus élevés de cette institution, à savoir faire progresser la paix et la sécurité pour tous, partout.
La détermination implacable des États-Unis à parer et déjouer les menaces terroristes qui continuent de peser sur notre monde ne faiblira pas. Et par la diplomatie, nous ferons tout notre possible pour parvenir au règlement pacifique des conflits.
Nous cherchons à maintenir la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan.
Nous restons attachés à notre politique d’une seule Chine, qui contribue à éviter des conflits depuis quarante ans. Et nous continuons de nous opposer à tout changement unilatéral du statu quo par l’une ou l’autre des parties.
Nous soutenons un processus de paix sous l’égide de l’Union africaine pour mettre fin aux combats en Éthiopie et rétablir la sécurité pour toute la population.
Au Venezuela, où des années d’oppression politique ont conduit plus de 6 millions de personnes à quitter le pays, nous encourageons vivement un dialogue sous l’égide des Vénézuéliens, et le retour à des élections libres et équitables.
Nous continuons de soutenir Haïti, notre voisin, qui fait face à la violence de gangs alimentée par des facteurs politiques, et à une immense crise humanitaire.
Et nous appelons le monde à faire de même. Notre tâche n’est pas terminée.
Nous continuerons d’appuyer la trêve au Yémen, négociée sous l’égide de l’ONU et porteuse de précieux mois de paix pour des populations qui ont subi des années de guerre.
Et nous continuerons de plaider en faveur d’une paix négociée et durable entre l’État juif et démocratique d’Israël et le peuple palestinien. Les États-Unis sont attachés à la sécurité d’Israël, point final. Et une solution à deux États négociée reste, d’après nous, le meilleur moyen de garantir la sécurité et la prospérité d’Israël pour l’avenir, et de donner aux Palestiniens l’État auquel ils ont droit, les deux côtés respectant pleinement l’égalité des droits de leurs citoyens ; les deux peuples jouissant d’un niveau comparable de liberté et de dignité.
Je tiens également à encourager expressément tous les pays à renouveler leur engagement à renforcer le régime de non-prolifération nucléaire par la diplomatie. Quoi qu’il se passe dans le monde, les États-Unis sont fins prêts à mettre en œuvre des mesures vitales pour la maîtrise des armements. Une guerre nucléaire ne peut pas être gagnée et ne doit jamais être menée.
Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité viennent de réaffirmer cet engagement en janvier. Mais aujourd’hui, nous observons des tendances inquiétantes. La Russie a boudé les idéaux de non-prolifération adoptés par tous les autres pays à la dixième conférence d’examen du TNP.
Et encore une fois, aujourd’hui, comme je l’ai dit, elle profère des menaces nucléaires irresponsables de recours aux armes nucléaires. La Chine procède à un développement nucléaire sans précédent et inquiétant, sans la moindre transparence.
Malgré nos efforts pour entamer des pourparlers diplomatiques sérieux et soutenus, la République populaire démocratique de Corée continue d’enfreindre ouvertement les sanctions de l’ONU.
Et bien que les États-Unis soient prêts à un retour mutuel au Plan d’action global conjoint si l’Iran respecte ses obligations, leur position est claire : nous ne laisserons pas l’Iran acquérir une arme nucléaire.
Je reste convaincu que la diplomatie est le meilleur moyen de parvenir à ce résultat. Le régime de non-prolifération est l’une des plus grandes réussites de cette institution. Nous ne pouvons pas laisser maintenant le monde revenir en arrière ni fermer les yeux sur l’érosion des droits humains.
Parmi les réalisations de cet organe — c’est peut-être la plus singulière — figure la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui est la norme à laquelle nos prédécesseurs nous ont demandé de nous mesurer.
Ils ont clairement établi en 1948 que les droits humains sont le fondement de tout ce que nous voulons réaliser. Et pourtant, aujourd’hui, en 2022, les libertés fondamentales sont menacées dans toutes les parties du monde, que ce soit par les violations des humains au Xinjiang, décrites en détail dans les récents rapports du Bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, ou par les exactions du régime militaire birman à l’encontre des militants pro-démocratie et des minorités ethniques, ou encore par la répression accrue des femmes et des filles par les talibans en Afghanistan.
Et aujourd’hui, nous sommes solidaires avec les courageux citoyens et les braves femmes d’Iran qui manifestent en ce moment-même pour le respect de leurs droits fondamentaux.
Mais voilà ce que je sais : l’avenir appartiendra aux pays qui débrident le plein potentiel de leur population, où les femmes et les filles peuvent exercer leurs droits de manière égale, notamment leurs droits reproductifs fondamentaux, et contribuer pleinement à la construction d’économies plus fortes et de sociétés plus résilientes ; où les minorités religieuses et ethniques peuvent vivre leur vie sans se faire harceler, et contribuer à la vie de leur collectivité ; où les membres de la communauté LGBTQ+ vivent et aiment librement sans être ciblés par la violence ; et où les citoyens peuvent interroger et critiquer leurs dirigeants sans crainte de représailles.
Les États-Unis ne cesseront de promouvoir les droits humains et les valeurs inscrites dans la charte des Nations unies, dans leur pays et dans le monde.
Je terminerais par ceci : cette institution, guidée par la charte des Nations unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme, est fondamentalement un acte d’espoir audacieux.
Je le répète : c’est un acte d’espoir audacieux.
Pensez à la vision de ces premiers délégués qui ont entrepris une tâche paraissant impossible à l’heure où le monde était encore en braises.
Pensez au sentiment de division qui devait animer les peuples du monde tout juste endeuillés par la mort de millions de personnes et découvrant les horreurs génocidaires de l’Holocauste.
Douter profondément de l’humanité aurait été entièrement justifié. Mais au lieu de cela, ils se sont tournés vers ce qu’il y avait de mieux en chacun de nous, et ils se sont efforcés de construire quelque chose de meilleur : la paix durable, la courtoisie entre les pays, l’égalité des droits pour chaque membre de la famille humaine, la coopération pour le progrès de toute l’humanité.
Mes chers collègues dirigeants, les défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui sont grands en effet, mais nos moyens d’action sont plus grands. Notre engagement doit être encore plus fort.
Alors, unissons-nous pour déclarer à nouveau sans équivoque que les nations du monde sont toujours unies, que nous défendons les valeurs de la charte des Nations unies, que nous pensons toujours qu’en travaillant ensemble, nous pouvons infléchir le cours de l’histoire pour parvenir à un monde plus libre et plus juste pour tous nos enfants, bien qu’aucun d’entre nous ne l’ait encore pleinement réalisé.
Nous ne sommes pas des témoins passifs de l’histoire ; nous sommes les auteurs de l’histoire.
Nous pouvons le faire. Nous devons le faire, pour nous et pour notre avenir, pour l’humanité.
Merci d’avoir pris la peine de m’écouter. Je vous en suis très reconnaissant. Que Dieu vous bénisse tous. (Applaudissements.)
Voir le contenu d’origine : https://www.whitehouse.gov/briefing-room/speeches-remarks/2022/09/21/remarks-by-president-biden-before-the-77th-session-of-the-united-nations-general-assembly/
Nous vous proposons cette traduction à titre gracieux. Seul le texte original en anglais fait foi.