La Maison-Blanche
Le 13 mars 2023
Le 13 mars 2023, le Premier ministre d’Australie, Anthony Albanese, le Premier ministre du Royaume-Uni, Rishi Sunak, et le président des États-Unis, Joseph R. Biden, Jr., ont annoncé un accord qui permet à l’Australie d’acquérir une capacité de sous-marins à propulsion nucléaire et à armement conventionnel (SSN) dans le cadre d
Le 15 septembre 2021, nos trois pays ont entrepris une consultation de 18 mois pour identifier la voie optimale en vue de l’acquisition de cette capacité par l’Australie, tout en établissant la norme de non-prolifération nucléaire la plus stricte. Le plan annoncé aujourd’hui concrétise cet engagement. Il renforce en outre les bases industrielles et les capacités sous-marines des trois pays, et favorise la dissuasion et la stabilité dans l’Indopacifique
Le futur SSN australien, que nous appelons « SSN-AUKUS », sera une plate-forme de pointe conçue pour tirer parti du meilleur de la technologie sous-marine des trois pays. Le
L’AUKUS témoigne de notre engagement commun envers un Indopacifique libre et ouvert et un système international qui respecte l’état de droit, la souveraineté, les droits humains et la résolution pacifique des différends sans coercition. Les partenaires de l’AUKUS qui exploitent des sous-marins à propulsion nucléaire dotés d’armes conventionnelles hautement performantes fourniront une capacité sous-marine assurée qui contribuera à la stabilité, à la paix et à la prospérité dans l’Indopacifique
Une approche progressive pour renforcer la bonne gestion
Nos pays ont défini une approche ambitieuse qui permettra à l’Australie de disposer d’une capacité de sous-marins nucléaires à armement conventionnel le plus tôt possible tout en garantissant la capacité de l’Australie à exploiter, entretenir et réglementer cette technologie en toute sécurité, et qui établit les normes les plus strictes en matière de non-prolifération nucléaire. Notre approche progressive fait intervenir les éléments suivants, chacun garanti par les engagements mutuels de chaque nation :
- Personnel embarqué et visites portuaires. À partir de 2023, le personnel militaire et civil australien sera intégré à la marine des États-Unis, à la Royal Navy du Royaume-Uni et, sous réserve de tout arrangement nécessaire, dans les bases industrielles sous-marines des États-Unis et du Royaume-Uni. Cela permettra d’accélérer la formation et le développement du personnel australien pour assurer notre capacité à travailler ensemble et pour que les Australiens assument les responsabilités associées à ces programmes. Les États-Unis prévoient d’accroître les visites des SSN dans les ports d’Australie à partir de 2023, et des marins australiens travailleront avec des équipages américains à des fins de formation et de développement. Les équipes du Royaume-Uni se rendront plus fréquemment en Australie à partir de 2026.
- Forces sous-marines en rotation. Dès 2027, le Royaume-Uni et les États-Unis prévoient d’établir une présence par rotation d’un sous-marin britannique de la classe Astute et jusqu’à quatre sous-marins américains de la classe Virginia à la base HMAS Stirling près de Perth, en Australie-Occidentale ; cette initiative sera appelée « Submarine Rotational Force-West » (SRF-West). Cette présence tournante sera pleinement conforme à la position historique de l’Australie en ce qui concerne l’absence de bases étrangères sur son territoire. Nos nations seront ainsi solidaires alors que l’Australie renforce ses capacités et ses compétences opérationnelles nécessaires pour gérer et exploiter sa propre flotte de sous-marins à propulsion nucléaire. L’Australie lance un effort national ambitieux pour accroître ses effectifs dans le domaine de la défense et de l’industrie afin de soutenir ce plan.
- Vente de sous-marins américains de classe Virginia. À partir du début des années 2030, sous réserve de l’approbation du Congrès américain, les États-Unis entendent vendre à l’Australie trois sous-marins de la classe Virginia, et potentiellement deux autres si nécessaire. Cette action est essentielle pour continuer à accroître la capacité de l’Australie à posséder et à exploiter une flotte de SSN, et doter l’Australie d’une capacité souveraine le plus tôt possible. Il permet également de faire en sorte que l’Australie maintienne ses capacités sous-marines jusqu’à ce que le SSN-AUKUS soit prêt, compte tenu du retrait prévu de la flotte actuelle de sous-marins australiens.
- SSN-AUKUS. La combinaison de la conception de sous-marins du Royaume-Uni et de la technologie avancée des États-Unis vise à permettre d’obtenir un sous-marin de premier ordre qui répond aux besoins de défense à long terme de l’Australie tout en renforçant la coopération industrielle trilatérale. Le SSN-AUKUS sera le futur sous-marin d’attaque de l’Australie et du Royaume-Uni. L’Australie et le Royaume-Uni entendent entreprendre la construction des SSN-AUKUS dans leurs chantiers navals nationaux avant la fin de cette décennie. Le Royaume-Uni prévoit de livrer son premier SSN-AUKUS à la Royal Navy britannique à la fin des années 2030. L’Australie entend livrer le premier SSN-AUKUS de construction australienne à la Royal Australian Navy au début des années 2040.
La mise en œuvre de cette approche sera conforme aux obligations internationales et à la législation nationale respectives des partenaires trilatéraux et étayée par de futurs arrangements juridiques permettant le partage d’informations, d’équipements et de technologies sensibles.
Gestion responsable de la technologie de propulsion nucléaire navale
Les trois nations ont conscience de l’énormité de cette entreprise et s’engagent à respecter les principes qui ont rendu possibles les records de sécurité inégalés des programmes de propulsion nucléaire navale du Royaume-Uni et des États-Unis. Depuis plus de 60 ans, le Royaume-Uni et les États-Unis exploitent plus de 500 réacteurs nucléaires navals qui ont collectivement parcouru plus de 150 millions de kilomètres, l’équivalent de plus de 300 voyages aller-retour vers la lune, sans incident ni effet néfaste sur la santé humaine ou la qualité de l’environnement. L’Australie s’est engagée à respecter ces mêmes normes pour gérer en toute sécurité la technologie de propulsion nucléaire navale.
Dans le cadre de cet attachement à la gestion responsable des capacités nucléaires, l’Australie s’engage à gérer tous les déchets radioactifs générés par son programme de sous-marins à propulsion nucléaire, y compris le combustible nucléaire usagé, en Australie. Le Royaume-Uni et les États-Unis aideront l’Australie à développer cette capacité, sur la base des décennies de gestion sûre et sécurisée des déchets radioactifs par l’Australie au niveau national. L’Australie gérera ces matières conformément à ses obligations en matière de non-prolifération nucléaire et autres engagements internationaux.
Renforcer les principes de non-prolifération nucléaire
Lorsque les dirigeants de l’AUKUS ont annoncé cette initiative en septembre 2021, ils se sont engagés à respecter les obligations respectives de nos pays en matière de non-prolifération nucléaire, à établir la norme de non-prolifération la plus stricte et à renforcer le régime de non-prolifération tout en protégeant les informations contrôlées et confidentielles.
Nos nations ont pris des engagements clairs pour atteindre ces objectifs, notamment :
- En tant qu’État non doté d’armes nucléaires, l’Australie ne cherche pas, et ne cherchera pas, à en acquérir ;
- L’Australie n’enrichira pas d’uranium ou ne retraitera pas le combustible usagé dans le cadre de ce programme ;
- L’Australie ne produira pas son propre combustible nucléaire pour ses SSN ;
- Le Royaume-Uni et les États-Unis entendent fournir à l’Australie des matières nucléaires dans des blocs complets et soudés qui ne nécessiteront pas de ravitaillement pendant leur durée de vie ;
- Le combustible nucléaire que l’Australie reçoit ne peut pas être utilisé dans des armes nucléaires sans autre traitement chimique, ce qui nécessiterait des installations dont l’Australie ne dispose pas et ne cherchera pas à disposer ; et
- Cette initiative interviendra dans le cadre de l’accord de garanties généralisées (CSA) et du protocole additionnel (AP) de l’Australie avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Nos nations ont consulté régulièrement l’AIEA au cours de l’année écoulée, dans le cadre du mandat de l’AIEA de préservation de l’intégrité du régime mondial de garanties nucléaires. Le directeur général de l’AIEA a fait savoir aux États membres de l’AIEA qu’il pensait que les partenaires de l’AUKUS « se sont engagés à garantir le respect des normes de non-prolifération et de garanties les plus strictes », et a noté sa « satisfaction quant à l’engagement et à la transparence dont ont fait preuve les trois pays jusqu’à présent ». La communauté internationale peut être sûre que nos nations continueront de travailler en toute transparence avec l’AIEA en vue d’une approche qui renforcera le régime de non-prolifération nucléaire et créera le précédent le plus solide en matière de non-prolifération.
Améliorer l’infrastructure et la capacité industrielle
La coopération AUKUS dans le domaine des sous-marins se traduira par des avantages significatifs pour l’infrastructure et la capacité industrielle des trois pays.
- Australie : La voie vers l’acquisition des SSN-AUKUS par l’Australie sera une entreprise nationale. La base HMAS Stirling en Australie-Occidentale sera agrandie pour offrir des infrastructures à l’échelle requise pour les sous-marins à propulsion nucléaire, à la fois pour les sous-marins en visite et en rotation et pour les propres sous-marins à propulsion nucléaire de l’Australie. Les sous-marins australiens SSN-AUKUS seront construits dans le futur chantier de construction de sous-marins australien à Adélaïde, en Australie-Méridionale, ce qui permettra la création de milliers d’emplois locaux en période d’activité maximale. Globalement, cette entreprise doublera presque la demande de personnel précédemment prévue dans le chantier naval sous-marin australien et sera soutenue par des investissements importants dans la capacité et l’infrastructure industrielles nationales de l’Australie. L’Australie mettra en place des programmes de formation, de perfectionnement et d’éducation supplémentaires pour permettre cette croissance de l’industrie locale australienne des sous-marins et de la construction navale.
- Royaume-Uni : Le Royaume-Uni entend s’appuyer sur les investissements récents qu’il a réalisés dans le domaine de son offre de sous-marins, tels que les 2 milliards de livres sterling dans BAE Systems, Barrow et Rolls Royce, Derby, annoncés l’année dernière. Ce projet permettra la création de milliers d’emplois au Royaume-Uni, en particulier dans la chaîne d’approvisionnement. L’Australie s’est engagée à effectuer un investissement financier proportionné dans la base industrielle sous-marine du Royaume-Uni pour accélérer la production de SSN-AUKUS.
- États-Unis : Les États-Unis investissent 2,4 milliards de dollars américains supplémentaires sur les exercices 2023-2027 dans la base industrielle sous-marine pour augmenter la capacité de construction, au-delà de leur investissement annuel dans les plates-formes sous-marines, afin de répondre aux besoins nationaux américains. Les États-Unis ont également ajouté 2,2 milliards de dollars à leur budget de maintenance des sous-marins au cours des exercices 2024-2028 pour améliorer la maintenance des SSN de classe Virginia. Les États-Unis examinent les investissements supplémentaires éventuellement nécessaires pour accélérer la production et la maintenance des sous-marins afin de répondre aux besoins des États-Unis et de l’AUKUS. Ces investissements financeront des milliers d’emplois hautement qualifiés aux États-Unis. L’Australie s’est engagée à un investissement financier proportionné dans la base industrielle sous-marine américaine pour accélérer la livraison des sous-marins de classe Virginia.
Des forces sous-marines de plus en plus intégrées
L’incorporation de technologies américaines éprouvées et avancées dans le SSN-AUKUS optimisera la capacité, la communauté de conception et l’interopérabilité des plates-formes SSN des trois pays. L’échange trilatéral de technologies sous-marines sophistiquées est emblématique de l’intégration plus large de nos entreprises sous-marines. Par exemple :
- Formation de sous-mariniers australiens dans les établissements des États-Unis et du Royaume-Uni : En 2022, les États-Unis ont accepté leur premier personnel de la Royal Australian Navy dans des programmes de formation à la propulsion nucléaire, et des groupes supplémentaires devraient les rejoindre bientôt. Le Congrès des États-Unis, dans le cadre de la loi sur l’autorisation de la défense nationale de l’exercice 2023, a adopté une disposition bipartite qui autorise la formation des officiers de sous-marins royaux australiens au Naval Nuclear Power Training Command et éventuellement à servir sur des sous-marins américains opérationnels. Le Royaume-Uni a également accueilli des sous-mariniers australiens dans les formations nucléaires de la Royal Navy.
- Personnel australien à bord des sous-marins américains et britanniques. Des sous-mariniers australiens se forment déjà à bord de sous-marins américains et britanniques. Nous augmenterons graduellement leur nombre et leur niveau hiérarchique à mesure que nous développons la capacité de l’Australie à exploiter, entretenir et réglementer ses propres sous-marins nucléaires souverains.
- Formation de la main-d’œuvre industrielle et technique australienne. L’Australie entend envoyer des centaines de travailleurs dans les chantiers navals des États-Unis et du Royaume-Uni, ainsi que des scientifiques et des ingénieurs dans les installations techniques des États-Unis et du Royaume-Uni, pour y recevoir une formation spécialisée et acquérir l’expérience nécessaire à la construction et à l’entretien de sous-marins à propulsion nucléaire.
- Infrastructure interopérable. L’Australie modernise son infrastructure pour permettre l’accueil des SSN et renforcera les capacités de maintenance et de réparation que les sous-marins américains et britanniques pourront également utiliser, augmentant ainsi notre capacité à déployer des forces supplémentaires en temps de paix et à répondre aux besoins opérationnels en temps de crise.
Conclusion
Le projet optimal annoncé aujourd’hui renforcera les capacités des partenaires de l’AUKUS à contribuer à la sécurité et à la stabilité dans l’Indopacifique. Il prévoit les actions suivantes :
- Augmentation du nombre de SSN des pays partenaires dans l’Indopacifique, augmentant ainsi notre capacité combinée dans le domaine sous-marin ;
- Création d’une capacité de production supplémentaire permettant aux partenaires de l’AUKUS d’accroître nos forces sous-marines combinées ;
- Renforcement de chaînes d’approvisionnement trilatérales plus résilientes, en améliorant les bases industrielles dans les trois pays ; et
- Renforcement de la capacité de nos trois nations à dissuader l’agression et à contribuer à la stabilité dans l’Indopacifique et dans le monde.
Nous nous engageons à un dialogue ouvert et transparent avec les partenaires dans la région et au-delà lors de la mise en œuvre de ce plan. Les initiatives annoncées aujourd’hui renforceront la dissuasion et favoriseront la stabilité dans l’Indopacifique et au-delà pour les décennies à venir.
Voir le contenu d’origine : https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2023/03/13/fact-sheet-trilateral-australia-uk-us-partnership-on-nuclear-powered-submarines/
Nous vous proposons cette traduction à titre gracieux. Seul le texte original en anglais fait foi.