HomeFrançais ...Le secrétaire Antony J. Blinken à l’occasion d’un point de presse hide Le secrétaire Antony J. Blinken à l’occasion d’un point de presse Traductions en français 26 janvier 2022 Département d’État des États-Unis Antony J. Blinken, secrétaire d’État Le 26 janvier 2022 EXTRAITS MONSIEUR LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Bonsoir tout le monde. La semaine dernière à Genève, le ministre russe des Affaires étrangères M. Lavrov et moi-même nous sommes rencontrés pour évoquer la crise provoquée par le renforcement de la présence militaire de la Russie aux frontières de l’Ukraine et des mesures visant à désamorcer les tensions et à poursuivre la voie diplomatique. La Russie avait précédemment exposé ses préoccupations et présenté ses propositions par écrit, et la semaine dernière, j’ai dit au ministre des Affaires étrangères Lavrov que les États-Unis en feraient de même. Aujourd’hui, l’ambassadeur Sullivan a remis notre réponse écrite à Moscou. En définitive, elle ouvre une voie diplomatique sérieuse, si la Russie la choisit. Le document que nous avons remis présente les préoccupations des États-Unis et de nos alliés et partenaires concernant les actions russes qui compromettent la sécurité, une évaluation pragmatique et fondée sur des principes des préoccupations soulevées par la Russie, et nos propres propositions concernant les domaines où nous pourrions trouver un terrain d’entente. Nous précisons clairement qu’il existe des principes fondamentaux que nous nous engageons à respecter et à défendre, notamment la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, et le droit des États à choisir leurs propres accords en matière de sécurité et leurs propres alliances. Nous avons envisagé la possibilité de mesures de transparence réciproque en ce qui concerne les dispositifs militaires en Ukraine, ainsi que des mesures visant à accroître la confiance s’agissant des exercices et manœuvres militaires en Europe. Et nous évoquons d’autres domaines qui nous semblent présenter un potentiel de progrès, notamment le contrôle des armements liés aux missiles en Europe, notre intérêt pour un accord de suivi du traité New START qui couvre toutes les armes nucléaires, et les modalités d’amélioration de la transparence et de la stabilité. Nous avons avancé ces idées parce qu’elles ont le potentiel – dans le cadre d’une négociation de bonne foi – d’améliorer notre sécurité et celle de nos alliés et partenaires, tout en répondant aux préoccupations exprimées par la Russie par le biais d’engagements réciproques. Notre réponse à la Russie s’inscrit dans la continuité des propos que j’ai tenus à Kiev, Berlin et Genève la semaine dernière. Nous sommes ouverts au dialogue, nous préférons la diplomatie et nous y sommes disposés lorsqu’il existe une possibilité de communication et de coopération, si la Russie désamorce son agression contre l’Ukraine, met fin à sa rhétorique incendiaire et aborde les discussions sur l’avenir de la sécurité en Europe dans un esprit de réciprocité. Nos réponses ont été entièrement coordonnées avec l’Ukraine et nos alliés et partenaires européens, avec lesquels nous sommes en consultations permanentes depuis des semaines. Nous avons sollicité leurs avis et les avons intégrés à la version définitive remise à Moscou. En outre, l’OTAN a élaboré et remettra à Moscou son propre document qui exposera des idées et préoccupations relatives à la sécurité collective en Europe, et ce document est totalement en cohérence avec le nôtre, et vice versa. Il n’existe aucune divergence d’opinion entre les États-Unis et nos alliés et partenaires sur ces questions. Nous avons communiqué notre document de réponse au Congrès, et je ferai un point sur celui-ci dans la journée, avec les leaders du Congrès, et je les consulterai concernant notre approche. Comme vous le savez, il existe un fort intérêt bipartite et une expertise approfondie au sein de cette instance s’agissant de l’Ukraine et la Russie, et nous apprécions beaucoup le partenariat du Congrès dans le cadre de notre travail sur ces questions. Nous ne rendons pas le document public parce que nous pensons que la diplomatie a de meilleures chances de réussir dans le cadre d’un dialogue confidentiel. Nous espérons et prévoyons que la Russie partage le même point de vue et prendra nos propositions au sérieux. Je devrais parler au ministre des Affaires étrangères M. Lavrov dans les prochains jours lorsque Moscou aura eu l’occasion de lire le document et sera prêt à discuter des prochaines étapes. Il ne devrait y avoir aucun doute sur le sérieux de notre engagement en faveur de l’action diplomatique, et nous agissons avec la même attention et la même force pour renforcer les défenses de l’Ukraine et préparer une réponse rapide et unie à une nouvelle agression russe. Trois livraisons d’aide militaire défensive des États-Unis sont arrivées à Kiev cette semaine, avec des missiles Javelin supplémentaires et d’autres systèmes anti-blindés, 283 tonnes de munitions et d’équipements non létaux essentiels aux premières lignes de défense ukrainiennes. D’autres livraisons sont attendues dans les jours à venir. Nous avons fourni plus d’aide à la sécurité défensive à l’Ukraine au cours de l’année écoulée qu’au cours de toute année précédente. La semaine dernière, j’ai autorisé les alliés des États-Unis – dont l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie – à fournir du matériel militaire d’origine américaine issu de leurs stocks à l’Ukraine. La semaine dernière également, nous avons informé le Congrès de notre intention de livrer à l’Ukraine les hélicoptères Mi-17 qui se trouvent actuellement dans les réserves du département de la Défense, cinq d’entre eux. Le secrétaire à la Défense a par ailleurs annoncé lundi que 8 500 militaires américains actuellement stationnés en Europe et aux États-Unis ont été placés en état d’alerte accru et sont prêts à intervenir, en préparation à un déploiement, pour faire en sorte d’être rapidement en mesure d’épauler la Force de réaction de l’OTAN en cas d’activation par le Conseil de l’Atlantique Nord pour durcir le flanc oriental des Alliés. D’autres Alliés de l’OTAN ont également annoncé être prêts à prendre des mesures, et il devrait y en avoir d’autres dans les prochains jours. Nous avons pris cette mesure par prudence. Nous espérons que ces forces n’auront pas à être activées à des fins de déploiement, mais si c’est le cas, nous serons prêts. Nous continuons également à travailler en coordination avec nos alliés et partenaires européens en ce qui concerne des sanctions économiques fortes, pour faire en sorte que Moscou réponde de ses actions. Nous avons mis au point une réponse rapide et à fort impact qui infligerait des coûts importants à l’économie et au système financier russes. Dans le cadre de notre réponse, nous sommes également prêts à imposer des contrôles à l’exportation qui auront un effet à plus long terme, en privant la Russie des produits dont elle a besoin pour concrétiser ses ambitions stratégiques. En plus de tout cela, nos alliés et partenaires interviennent également pour prêter assistance à l’Ukraine de diverses manières qui se renforcent mutuellement. Comme nous l’avons fait à de nombreuses reprises auparavant, l’Alliance et les Alliés à titre individuel s’unissent pour aider nos partenaires et défendre ce qui devrait être des principes inviolables qui contribuent à assurer une sécurité, une stabilité et une prospérité sans précédent depuis des dizaines d’années, en Europe et dans le monde entier. Enfin, nous entendons aider nos alliés et partenaires à faire face aux conséquences négatives secondaires des actes déstabilisateurs de la Russie. Par exemple, nous savons que l’économie et la situation financière de l’Ukraine sont affectées par cette crise. Et tout comme nous veillons à la sécurité de l’Ukraine, nous recherchons également des moyens de soutenir son économie au-delà de l’aide importante que nous fournissons déjà. Nos alliés et partenaires européens le font également, et c’est une autre question dont j’aurai l’occasion de parler au Congrès cet après-midi. Alors que nous prenons des mesures pour garantir la continuité de l’approvisionnement énergétique mondial, il s’agit aussi d’un objectif important, si la Russie choisit de se servir de son gaz naturel comme d’une arme en coupant l’approvisionnement de l’Europe encore plus qu’elle ne l’a déjà fait, nous sommes en discussion avec les gouvernements et les principaux producteurs du monde entier en ce qui concerne une augmentation de leur capacité. Nous participons à des conversations détaillées avec nos alliés et partenaires sur la coordination de notre réponse, notamment la meilleure façon de déployer leurs stocks d’énergie existants. Tous ces efforts visent à atténuer les augmentations brutales des prix et à garantir que les habitants des États-Unis, d’Europe et du monde entier disposent de l’énergie dont ils ont besoin, quelle que soit la décision de la Russie. En définitive, nos actions de la semaine dernière ont compliqué le choix auquel la Russie est maintenant confrontée. Nous avons ouvert une voie diplomatique. Nous avons prévu de lourdes conséquences si la Russie choisissait une nouvelle agression. Nous avons accru notre soutien à la sécurité et l’économie de l’Ukraine. Et nous sommes unis à tous les niveaux avec nos alliés et partenaires. Nous allons maintenant continuer à nous préparer. Il appartient à la Russie de décider de sa réponse. Nous sommes prêts de toute façon. Une dernière remarque avant de répondre à quelques questions. S’agissant des citoyens américains en Ukraine : comme vous le savez, cette semaine, j’ai autorisé le départ volontaire d’un nombre limité d’employés américains et j’ai ordonné le départ de nombreux membres des familles du personnel de notre ambassade en Ukraine. Cette décision était motivée par un seul souci : la sûreté et la sécurité de nos collègues et de leurs familles. Et compte tenu de l’accumulation massive et continue des forces russes aux frontières de l’Ukraine, largement indicative de préparatifs en vue d’une invasion, ces mesures s’imposaient dans un souci de prudence. Je tiens à ce qu’il soit clair que notre ambassade à Kiev restera ouverte et que nous continuons à maintenir une présence solide pour apporter un soutien diplomatique, économique et sécuritaire à l’Ukraine. Le département d’État a également publié une mise à jour aux avis aux voyageurs en raison de la possibilité d’une détérioration rapide des conditions de sécurité sans indication préalable si la Russie envahit l’Ukraine ou se livre à d’autres actions déstabilisatrices en Ukraine. Notre message maintenant, pour tous les Américains en Ukraine, est d’envisager sérieusement un départ à l’aide des options de transport commerciales ou privées disponibles. Ces options restent facilement accessibles. Et l’ambassade peut accorder des prêts aux personnes qui ne sont pas en mesure de s’acquitter du coût d’un billet commercial. Le département d’État s’efforcera toujours de fournir des services consulaires dans toute la mesure du possible, mais une action militaire russe affecterait gravement notre capacité à nous acquitter de cette mission. Et en cas d’invasion de la Russie, les civils, y compris les Américains encore en Ukraine, pourraient se trouver pris dans une zone de conflit entre les forces combattantes. Il est possible que le gouvernement américain ne soit pas en mesure d’aider les personnes dans ces circonstances. C’est depuis longtemps le cas dans les zones de conflit du monde entier. Ainsi, bien que nous ne sachions pas si la Russie mettra fin à ses velléités d’agression contre l’Ukraine, quoi qu’il en soit, il est de notre responsabilité d’en aviser les Américains qui sont sur place. Et sur ce, c’est avec plaisir que je répondrai à quelques questions. Voir le contenu d’origine : https://www.state.gov/secretary-antony-j-blinken-at-a-press-availability-13/ Nous vous proposons cette traduction à titre gracieux. Seul le texte original en anglais fait foi.