An official website of the United States Government Here's how you know

Official websites use .gov

A .gov website belongs to an official government organization in the United States.

Secure .gov websites use HTTPS

A lock ( ) or https:// means you’ve safely connected to the .gov website. Share sensitive information only on official, secure websites.

Département d’État des États-Unis
Antony J. Blinken, secrétaire d’État
Le 7 avril 2022

Allocution [extraits]
Siège de l’OTAN
Bruxelles, Belgique

MONSIEUR LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Eh bien, bonsoir tout monde.

Deux semaines après ma dernière visite ici avec le président Biden, nous sommes de retour à Bruxelles dans le cadre des efforts ininterrompus et urgents de cette administration, avec des alliés et des partenaires, pour contrer la guerre d’agression du gouvernement russe en Ukraine et pour défendre les principes nécessaires au maintien de la paix et de la sécurité internationales.

Ensemble, nous maintenons et renforçons notre soutien à l’Ukraine – de sécurité, humanitaire, économique. Ensemble, nous maintenons et renforçons la pression sur le Kremlin et ses facilitateurs, notamment avec des sanctions sans précédent. Ensemble, nous renforçons la défense de l’OTAN elle-même, notamment notre flanc oriental.

Au cours des dernières 48 heures, j’ai eu l’occasion de rencontrer mes homologues de l’OTAN. Pour la toute première fois, des ministres des Affaires étrangères des alliés indopacifiques des États-Unis – Australie, Japon, Nouvelle-Zélande, Corée du Sud – ont participé en groupe à une réunion ministérielle de l’OTAN. Y ont également participé des ministres de Géorgie, de Finlande, de Suède et d’Ukraine, ainsi que le Haut Représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep Borrell.

J’ai par ailleurs rencontré mes homologues du G7, les principales économies démocratiques du monde.

La participation de tous ces alliés et partenaires met en évidence la coalition remarquablement large de pays du monde entier qui sont unis pour soutenir l’Ukraine et contre l’agression du gouvernement russe – des pays qui reconnaissent que Moscou n’attaque pas seulement un pays, mais l’ensemble de l’ordre international basé sur des règles.

Les images et les récits révoltants en provenance de Boutcha et d’autres parties de l’Ukraine n’ont fait que renforcer notre détermination et notre unité collectives. À Boutcha, une femme a décrit comment des soldats russes l’ont forcée, ainsi qu’une quarantaine d’autres personnes, à se rassembler sur une petite place. Les soldats y ont amené cinq jeunes hommes et leur ont ordonné de s’agenouiller. Ensuite, un soldat russe a tiré sur l’un d’eux, dans la nuque. Il s’est tourné vers les personnes rassemblées et a dit de la victime – et je cite – « C’est de la saleté. Nous sommes ici pour vous nettoyer de la saleté. »

Ce n’est qu’une des personnes que des soldats russes ont tuée à Boutcha. Selon le procureur général d’Ukraine, on a déjà trouvé 410 corps de civils morts dans cette seule ville. Et il n’y a pas que Boutcha.

À Motyzhyn, le corps de la maire de 50 ans, Olga Sukhenko, a été retrouvé dans une tombe peu profonde, avec les mains liées, à côté des corps de son mari et de son fils. Ils ont été vus vivants pour la dernière fois alors qu’ils étaient emmenés par des soldats russes.

À Kharkiv, une femme qui s’était réfugiée dans une école avec sa fille de cinq ans et des voisins a été désignée par un soldat russe et forcée à l’accompagner dans une salle de classe vide. Il lui a coupé le visage et le cou avec un couteau, a menacé de la tuer et l’a violée à plusieurs reprises sous la menace d’une arme.

Chaque jour, de plus en plus de récits crédibles de viols, de meurtres, de tortures émergent. Et pour chaque Boutcha, il y a beaucoup plus de villes que la Russie a occupées et plus de villes qu’elle occupe encore, des endroits où nous devons supposer que les soldats russes commettent plus d’atrocités en ce moment.

Voici ce que nous faisons avec nos alliés et partenaires pour mettre fin à cette agression, soutenir l’Ukraine et demander des comptes aux responsables.

Premièrement, nous continuons à travailler en étroite coordination avec nos alliés et nos partenaires pour augmenter les coûts de son agression pour le gouvernement russe. Hier, nous avons annoncé de nouvelles sanctions contre la plus grande institution financière de Russie et l’une de ses plus grandes banques privées, contre 21 membres du Conseil de sécurité nationale russe, contre les enfants adultes du président Poutine. Le président Biden a également signé un décret interdisant tout nouvel investissement en Russie par toute personne aux États-Unis.

L’Union européenne envisage également activement de nouvelles mesures fortes, en particulier des interdictions sur le charbon russe, sur les navires russes à l’accès aux ports de l’UE, et sur les transactions avec quatre institutions financières clés.

Deuxièmement, les États-Unis continuent de travailler à un rythme sans précédent pour aider l’Ukraine à se défendre. Vendredi dernier, le département de la Défense a annoncé une nouvelle aide à la sécurité de 300 millions de dollars. Mardi, j’ai autorisé 100 millions supplémentaires pour répondre aux besoins urgents de l’Ukraine en systèmes antiblindés Javelin supplémentaires. Cela portera l’aide totale des États-Unis à la sécurité de l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe en février à plus de 1,7 milliard de dollars et à plus de 2,4 milliards de dollars depuis janvier de l’année dernière.

Plus de 30 pays se sont joints à nous pour apporter une aide à la sécurité à l’Ukraine, une aide que nos partenaires ukrainiens utilisent très efficacement, comme en témoigne le retrait du Kremlin de Kiev et d’autres villes ukrainiennes. Aujourd’hui, j’ai rencontré à nouveau mon collègue et ami, Dmytro Kuleba, ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine, pour discuter des modalités de la poursuite de la fourniture aux courageux défenseurs de l’Ukraine de ce dont ils ont besoin pour continuer à repousser la Russie.

Troisièmement, nous continuons à fournir une aide importante pour faire face à la crise humanitaire aiguë causée par la guerre du Kremlin. Plus d’un quart de la population ukrainienne – plus de 11 millions de personnes – a été déplacée. Cela équivaut à peu près au déplacement de toute la population de la Belgique, le pays dans lequel nous nous trouvons actuellement, en l’espace de six semaines. Le président Biden a annoncé que le gouvernement américain était prêt à fournir plus d’un milliard de dollars d’aide humanitaire supplémentaire aux personnes touchées par la guerre d’agression de la Russie. Ils viennent s’ajouter aux 293 millions de dollars que nous avons fournis rien qu’en 2022 aux communautés vulnérables de la région, notamment aux pays voisins qui ont ouvert leurs bras et ouvert leurs foyers à quatre millions de réfugiés ukrainiens.

Les répercussions néfastes mondiales de l’agression du Kremlin ne font que s’aggraver, en particulier les perturbations subséquentes de la production et de la distribution de blé en Ukraine, dont tant de pays dépendent, ce dont j’ai entendu parler et que j’ai vu de mes propres yeux il y a à peine une semaine lorsque nous étions, entre autres, au Maroc et en Algérie. En Afrique, où un quart de la population est désormais confrontée à une crise de sécurité alimentaire, la guerre de choix de la Russie a fait grimper les coûts des denrées de base, et encore aggravé les difficultés auxquelles les populations étaient déjà confrontées. Ainsi, au G7, nous avons discuté en détail des moyens d’atténuer l’impact de la guerre sur les personnes les plus vulnérables dans le monde.

Quatrièmement, les États-Unis continuent de travailler méthodiquement pour recueillir, conserver, analyser les preuves d’atrocités et mettre ces informations à la disposition des organes appropriés. Nous soutenons une équipe multinationale d’experts qui assiste une unité chargée des crimes de guerre mise en place par le procureur général d’Ukraine, dans le but d’invoquer à terme la responsabilité pénale. Ces efforts permettront également de faire en sorte que la Russie ne puisse pas échapper au verdict de l’histoire.

Il y a quelques instants, alors que j’entrais dans cette salle, j’ai appris que les États membres de l’ONU s’étaient à nouveau réunis pour condamner l’agression de la Russie et la suspendre du Conseil des droits de l’homme. Un pays qui se rend coupable de violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme ne devrait pas siéger dans un organe dont le travail consiste à protéger ces droits. Aujourd’hui, cette situation a été rectifiée.

Cinquièmement, nous avons discuté des moyens de renforcer la sécurité collective de nos Alliés de l’OTAN. Comme l’a dit le président [Biden], nous défendrons chaque centimètre carré du territoire de l’OTAN. Il y a maintenant 100 000 soldats américains en Europe. L’OTAN a établi quatre nouveaux groupements tactiques multinationaux en Roumanie, en Hongrie, en Bulgarie, en Slovaquie, en plus de ceux qui existaient déjà en Pologne, en Estonie, en Lettonie et en Lituanie, pour renforcer notre flanc oriental.

Sixièmement, nous avons discuté du soutien supplémentaire que les Alliés de l’OTAN peuvent apporter à des partenaires comme la Bosnie-Herzégovine et la Géorgie, qui sont les plus vulnérables à l’agression et aux menaces russes, de la cybersécurité à la lutte contre la désinformation.

Enfin, nous avons longuement débattu d’un nouveau concept stratégique de l’OTAN. Il s’agit du projet public pour la poursuite de la préservation la sécurité transatlantique par l’Alliance dans un paysage en évolution rapide. Nous publierons ce document lors du sommet de l’OTAN à Madrid en juin. Le président Poutine pensait, entre autres, qu’il affaiblirait et diviserait l’OTAN. Ce concept stratégique montrera clairement que l’OTAN est en fait plus forte, plus unie, plus capable de faire face aux menaces du XXIe siècle.

Et je peux dire sans équivoque, d’après mes discussions avec de nombreux collègues ici ces derniers jours, des collègues du monde entier, que la révulsion face à ce que fait le gouvernement russe est palpable. Le monde est plus déterminé que jamais à affirmer sa solidarité avec l’Ukraine, à consolider et à revitaliser l’ordre international que Moscou tente de renverser, à faire supporter des coûts encore plus élevés au gouvernement russe, à faire en sorte que les gens assument la responsabilité de leurs crimes.

Merci.


Voir le contenu d’origine : https://www.state.gov/secretary-antony-j-blinken-press-availability-at-the-meeting-of-nato-foreign-ministers/

Nous vous proposons cette traduction à titre gracieux. Seul le texte original en anglais fait foi.

U.S. Department of State

The Lessons of 1989: Freedom and Our Future