Département d’État des États-Unis
Antony J. Blinken, secrétaire d’État
Le 4 janvier 2023
Allocution
SECRÉTAIRE BLINKEN : Je vous remercie. Tout d’abord, bonjour à toutes et à tous, et bienvenue au département d’État. Je vous souhaite une bonne année. C’est en fait le premier événement auquel j’ai l’occasion d’assister en cette nouvelle année, et je pense que c’est très approprié, et cela ne fait que souligner l’importance que ce département y attache, et que j’y attache personnellement.
Madame la directrice Klein, Jen, merci pour cette introduction, mais aussi et surtout pour votre leadership, pour le leadership du Conseil sur la politique en matière de genre dans l’élaboration de la stratégie des États-Unis sur la sécurité économique des femmes dans le monde, que nous lançons, en effet, aujourd’hui.
Jen et moi sommes collègues et amis depuis plusieurs années. Je pense que nous avons commencé ensemble dans l’administration Clinton, à l’école primaire, n’est-ce pas ? (Rires.) Mais je suis tout simplement reconnaissant pour cette collaboration qui avance chaque jour.
Et Kat, je vous suis très reconnaissant pour votre leadership remarquable au sein du bureau GWI (Global Women’s issues) dans cette période très importante, et surtout pour la collaboration remarquable que nous avons entre la Maison-Blanche, le département d’État, et les autres agences de notre gouvernement. Cela fait toute la différence. Cette stratégie ne serait pas possible sans les contributions essentielles de tant de personnes, à commencer par une autre amie chère et une collègue proche, l’administratrice Power. Son équipe à l’USAID fait un travail remarquable dans ce domaine, et Samantha vous en dira davantage à ce sujet dans un court instant. Le bureau GWI ici au département d’État, en plus de Kat, est composé d’une équipe incroyable, qui fait un travail formidable. Et encore une fois, dans l’ensemble de notre gouvernement.
Nous sommes également très chanceux d’avoir la collaboration et le leadership du Congrès des États-Unis. Et on me dit que Sheila Jackson Lee est peut-être ici présente quelque part. Je vous remercie. Merci d’être ici. André Carson, qui se trouve quelque part dans le bâtiment, allait se joindre à nous, je crois. Mais à vous, à Barbara Lee qui devait être avec nous ce matin, mais qui, je pense, a été retenue au Congrès, je vous remercie pour cette collaboration, pour le leadership dont vous avez fait preuve pendant tant d’années, et qui se concrétise dans cette stratégie.
Mais je tiens surtout à remercier nos partenaires de la société civile, du secteur privé, des autres gouvernements, des femmes de tous horizons ; certains d’entre vous sont ici en personne, d’autres nous rejoignent virtuellement. Merci de votre contribution, merci de votre collaboration, merci de veiller à ce que cette stratégie reflète l’ampleur et la profondeur de notre vision de la sécurité économique des femmes.
Le président Biden est entré en fonction avec un engagement envers l’égalité et l’équité entre les sexes parce que, comme il l’a dit, et je cite : « les gouvernements, les économies et les communautés sont plus forts lorsqu’ils incluent la pleine participation des femmes. » C’est aussi simple et aussi direct que cela.
Comme vous venez de l’entendre de la bouche de Jen, il a mis cet engagement en action, notamment par le biais de la toute première stratégie nationale sur l’équité et l’égalité entre les sexes, qui adopte une approche pangouvernementale pour soutenir les femmes et les filles, au niveau national, mais aussi dans le monde entier.
Au département d’État, l’idée que chaque femme et chaque fille doit pouvoir réaliser son plein potentiel est au cœur de notre diplomatie. Chaque fois que les droits et les libertés fondamentales des femmes sont menacés, nous nous exprimons, nous mobilisons les autres et nous agissons.
La promotion de l’égalité et de l’équité entre les sexes fait également partie intégrante de notre approche, car nous reconnaissons qu’il est essentiel de le faire pour relever certains des défis les plus pressants dans le monde. Nous avons besoin de la pleine participation économique des femmes pour réellement mener une reprise inclusive à la suite de la pandémie de COVID. Comme vous l’avez entendu, nous avons besoin de leur leadership pour résoudre les conflits. Nous avons besoin de leurs idées et de leurs innovations pour faire face à la crise climatique.
La stratégie que nous proposons repose sur une vision simple : créer un monde dans lequel toutes les femmes et les filles, partout dans le monde, peuvent contribuer à la croissance économique et à la prospérité mondiale, et peuvent en bénéficier. C’est un monde dans lequel nous nous porterons tous mieux. Comme vous l’avez entendu, combler l’écart entre les sexes dans la population active d’ici 2025 permettrait d’ajouter jusqu’à 28 000 milliards de dollars à l’économie mondiale. Cette contribution est plus que jamais essentielle, en particulier à l’heure où nous nous efforçons de nous relever de la COVID, de faire face à l’impact du climat et de résoudre les nombreux conflits qui freinent également l’économie mondiale.
La stratégie se concentre sur l’élimination de certains des obstacles qui empêchent les femmes de participer pleinement à l’économie. Jen et Kat ont évoqué certains d’entre eux : les politiques discriminatoires qui perpétuent l’inégalité en matière de salaires ou qui limitent l’accès au crédit dont les femmes entrepreneures et innovatrices ont besoin pour lancer et développer leurs entreprises ; les lois qui interdisent aux femmes l’accès à l’énergie, au secteur manufacturier et à d’autres secteurs dans certains pays ; les attitudes et les pratiques qui éloignent les femmes de l’éducation et du marché du travail.
La stratégie que nous avons mise en place vise à soutenir les femmes et les filles dans toute leur diversité, y compris les femmes qui sont le plus souvent confrontées aux obstacles les plus importants et les plus grands, comme celles issues de milieux marginalisés, de minorités religieuses, les femmes et les filles handicapées, les personnes LGBTQI+. Et nous sommes déterminés à défendre les femmes partout où leurs droits sont menacés, y compris en Afghanistan, où la situation continue malheureusement de s’aggraver.
Permettez-moi de prendre quelques minutes pour aborder de manière un peu plus détaillée les quatre lignes d’action clés qui sont au cœur de cette stratégie.
Premièrement, nous ferons progresser la compétitivité économique des femmes afin que davantage de femmes puissent participer pleinement et diriger dans tous les secteurs, dans toutes les industries, y compris en tant que PDG et membres de conseils d’administration. L’un des moyens d’y parvenir est de mettre en place des programmes tels que WE-Champs, qui fournira une assistance technique et une formation aux chambres de commerce et aux associations commerciales destinées aux femmes dans 18 pays d’Europe afin de soutenir les petites entreprises dirigées par des femmes. C’est un exemple concret de la manière dont nous allons concrétiser le premier pilier de la stratégie.
Deuxièmement, nous renforcerons le soutien fondamental, notamment la prise en charge des enfants et des personnes âgées, qui permet aux femmes de participer équitablement à l’économie. Comme vous le savez, et comme vous l’avez encore entendu ce matin, la COVID-19 a forcé des millions de femmes dans le monde à se retirer du marché du travail pour s’occuper de leur famille. Nous allons donc développer l’accès aux options pour que les aidants, dont la plupart sont des femmes, puissent réellement reprendre le travail. Pour ce faire, nous soutenons des programmes tels que l’initiative Invest in Childcare de la Banque mondiale, qui contribuera à améliorer l’accès à des services de garde d’enfants de qualité et abordables dans les pays à revenu faible et intermédiaire du monde entier.
Troisièmement, nous promouvrons l’esprit d’entreprise des femmes en nous attaquant à certains des défis qui, trop souvent, freinent les femmes, notamment le manque de mentorat, et d’opportunités de formation. Nous travaillons à la fois à la création et, le cas échéant, à la reproduction d’initiatives telles que l’Alliance États-Unis–Inde pour l’autonomisation économique des femmes. Cette alliance met en relation le secteur privé et la société civile afin de fournir aux femmes indiennes des compétences techniques et des possibilités de mise en relation pour les aider à développer leurs entreprises. Lors du lancement de l’alliance, Google India s’est engagé à conseiller un million de femmes entrepreneurs indiennes ; nous travaillons avec d’autres partenaires pour accroître ce nombre. Cela aurait un impact remarquable.
Enfin, nous travaillerons avec nos partenaires pour aider à abattre certains des obstacles sociétaux, juridiques et réglementaires qui empêchent d’avoir des règles du jeu équitables, comme les lois qui rendent plus difficile pour les femmes d’occuper certains postes, limitant ainsi leur progression de carrière.
Aujourd’hui, si vous regardez certains des travaux et des études qui ont été réalisés, par exemple par la Banque mondiale, vous constaterez que les femmes jouissent d’un statut économique égal à celui des hommes dans 12 pays dans le monde, 12 pays dans le monde, notamment à travers l’égalité des salaires et des protections juridiques sur le lieu de travail. Il y a donc énormément de travail à faire dans ce domaine et, si l’on considère le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, il y a énormément de possibilités à mesure que nous augmentons le nombre de pays qui offrent une véritable égalité des chances. Nous encouragerons les pays à abroger les lois discriminatoires ; nous plaiderons pour des réformes qui favorisent l’égalité entre les sexes, en partie en montrant les possibilités offertes par la réduction de ces écarts entre les sexes.
Dans chacune de ces lignes d’action, nous travaillerons en tandem avec des partenaires du monde entier. En fait, nous travaillerons avec vous tous. Parce que nous avons besoin de tout le monde à l’œuvre si nous voulons vraiment faire la différence, si nous voulons bâtir un changement durable et à long terme.
Cela implique, pour notre part, de travailler avec des homologues d’autres gouvernements pour développer leurs propres stratégies nationales et mondiales en faveur de la sécurité économique des femmes. Il s’agit également d’appliquer les leçons tirées de ce travail à l’ensemble du gouvernement des États-Unis en élaborant des plans d’action pour chaque agence et chaque département afin de faire progresser la sécurité économique des femmes.
En fin de compte, si vous faites abstraction de tout cela et que vous allez au cœur de ce dont nous parlons, il y a aussi quelque chose de très simple et direct : promouvoir la sécurité économique des femmes est juste, mais c’est aussi judicieux et nécessaire. Lorsque chacun peut contribuer à son plein potentiel, nos économies sont plus prospères, nos sociétés sont plus riches en opportunités, nos nations sont plus pacifiques et tout le monde se porte mieux. Là aussi, c’est aussi simple et aussi direct que cela.
Il y a une énorme quantité de travail à faire pour que cela devienne une réalité, pour mettre en œuvre la stratégie que nous venons de mettre en place. Il va falloir, comme je l’ai dit, que tout le monde soit à pied d’œuvre. Le travail que beaucoup d’entre vous ont accompli pour nous amener à ce moment où nous avons une stratégie solide sur papier a été absolument essentiel. C’est la bonne nouvelle. La mauvaise nouvelle est que nous devons maintenant nous mettre au travail pour la concrétiser, et nous comptons sur vous tous pour nous aider à le faire.
Je vous remercie beaucoup. (Applaudissements.)
Voir le contenu d’origine : https://www.state.gov/secretary-antony-j-blinken-at-launch-of-the-u-s-strategy-on-global-womens-economic-security/
Nous vous proposons cette traduction à titre gracieux. Seul le texte original en anglais fait foi.