HomeFrançais ...Le secrétaire d’État Antony Blinken à la réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation au Moyen-Orient hide Le secrétaire d’État Antony Blinken à la réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation au Moyen-Orient Traductions en français 24 octobre 2023 Département d’État des États-Unis Antony J. Blinken, secrétaire d’État Le 24 octobre 2023 Allocution Siège des Nations unies, New York MONSIEUR LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Monsieur le Président, je vous remercie d’avoir convoqué cette réunion ministérielle et réuni le présent Conseil. Et je tiens à remercier vivement Monsieur le Coordinateur spécial Wennesland et Madame la Coordinatrice spéciale adjointe Hastings de leur exposé de la situation. Monsieur le Secrétaire général, nous saluons votre leadership en ces temps extrêmement difficiles, en particulier en ce qui concerne l’apport d’aide humanitaire aux civils de Gaza. Et à tous les membres de l’équipe des Nations unies — d’une bravoure et d’un dévouement incroyables — à tous ceux qui continuent de s’acquitter de leurs fonctions dans les circonstances parmi les plus difficiles que l’on puisse imaginer, nous exprimons notre gratitude et notre admiration. Je suis ici aujourd’hui parce que les États-Unis estiment que les Nations unies et le présent Conseil en particulier ont un rôle crucial à jouer pour trouver une solution à cette crise. C’est pourquoi nous avons présenté une résolution détaillant des mesures pratiques que nous pouvons prendre ensemble. Cette résolution s’appuie sur de nombreux éléments du texte présenté la semaine dernière par le Brésil. Elle intègre les commentaires substantiels que nous avons reçus des autres membres du Conseil au cours des derniers jours. Elle s’inspire également largement des points de vue de partenaires de la région que j’ai entendus personnellement après l’attaque épouvantable menée par le Hamas le 7 octobre — des points de vue que les États-Unis partagent. Premièrement, nous reconnaissons tous le droit et, de fait, l’impératif qu’ont les États de se défendre contre le terrorisme. C’est pourquoi nous devons condamner sans équivoque l’attentat barbare commis par le Hamas contre Israël — des nourrissons criblés de balles, des jeunes pourchassés et abattus avec jubilation, des gens, des jeunes décapités, des familles brûlées vives dans une ultime étreinte, des parents exécutés devant leurs enfants, des enfants exécutés devant leurs parents, et beaucoup de personnes prises en otage dans la bande de Gaza. Nous devons nous demander, vraiment, nous le devons : pourquoi ce manque d’indignation, d’expression de répulsion et de rejet, de condamnation explicite de ces horreurs ? Nous devons affirmer le droit de toute nation à se défendre et à empêcher que de telles horreurs ne se reproduisent. Aucun membre du présent Conseil, aucune nation dans cette enceinte tout entière ne pourrait tolérer ni ne tolérerait le massacre de son peuple. Comme l’ont affirmé à maintes reprises le présent Conseil et l’Assemblée générale des Nations unies, tous les actes de terrorisme sont illégaux et injustifiables. Ils sont illégaux et injustifiables, qu’ils visent des personnes à Nairobi, à Bali, à Louxor, à Istanbul, à Mumbai, à New York ou au kibboutz de Beeri. Ils sont illégaux et injustifiables, qu’ils soient perpétrés par Daech, Boko Haram, Chabab, Lashkar-e-Toiba ou le Hamas. Ils sont illégaux et injustifiables, que les victimes soient prises pour cibles en raison de leur foi, de leur origine ethnique, de leur nationalité ou quelle qu’en soit la raison. Et le présent Conseil a la responsabilité de dénoncer les États membres qui arment, financent et entraînent le Hamas ou tout autre groupe terroriste commettant des actes aussi horribles. N’oublions pas que parmi les plus de 1 400 personnes tuées par le Hamas le 7 octobre, il y avait des citoyens de plus de 30 États membres de l’ONU, dont beaucoup se trouvent autour de cette table. Parmi les victimes figuraient au moins 33 citoyens américains. Il est dans l’intérêt de chacun de nous, de notre responsabilité à nous tous de lutter contre le terrorisme. Deuxièmement, nous sommes tous d’accord sur la nécessité vitale de protéger les civils. Comme le président Biden l’a clairement indiqué dès le début de cette crise, Israël a le droit — et même l’obligation — de se défendre, mais la manière dont il le fait est importante. Nous savons que le Hamas ne représente pas le peuple palestinien et que les civils palestiniens ne sont pas responsables du carnage commis par le Hamas. Il faut protéger les civils palestiniens. Cela signifie que le Hamas doit se garder de les utiliser comme boucliers humains. Il est difficile d’imaginer un acte plus cynique que celui-ci. Cela signifie qu’Israël doit prendre toutes les précautions possibles pour éviter de faire du mal aux civils ; que la nourriture, l’eau, les médicaments et toute autre aide humanitaire essentielle doivent pouvoir être acheminés vers Gaza et vers les personnes qui en ont besoin ; que les civils doivent pouvoir se mettre à l’abri du danger ; et que des trêves humanitaires doivent être envisagées à ces fins. Les États-Unis œuvrent sans relâche pour concrétiser ces principes. Nous continuons à travailler en étroite coordination avec l’Égypte, Israël et nos partenaires de la région, ainsi qu’avec les Nations unies, afin de mettre en place des mécanismes qui permettront de fournir une aide humanitaire régulière aux civils de Gaza sans que le Hamas ni tout autre groupe terroriste n’en bénéficie. Le président Biden a nommé l’un de nos diplomates les plus expérimentés, l’ambassadeur David Satterfield, pour diriger nos efforts humanitaires, ce qu’il fait actuellement sur le terrain. Les États-Unis ont annoncé une aide humanitaire supplémentaire de 100 millions de dollars aux Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie, ce qui porte le montant total de l’aide que nous avons fournie aux Palestiniens depuis deux ans et demi à plus de 1,6 milliard de dollars. Autrement dit, les États-Unis sont, de loin, le premier pays donateur aux Palestiniens. Nous appelons tous les pays, notamment ceux qui ont davantage les moyens de donner, à se joindre à nous pour répondre à l’appel des Nations unies concernant la situation humanitaire à Gaza. Au cœur de nos efforts pour sauver des vies innocentes dans ce conflit, et, d’ailleurs, dans tous les conflits, réside notre conviction profonde que les vies civiles sont toutes aussi précieuses les unes que les autres. Il n’y a pas de hiérarchie lorsqu’il s’agit de protéger des vies civiles. Un civil est un civil, quels que soient sa nationalité, son appartenance ethnique, son âge, son sexe ou sa foi. C’est pourquoi l’Amérique déplore la perte de chaque innocent dans cette crise, y compris d’hommes, de femmes, d’enfants et de personnes âgées, d’Israéliens et de Palestiniens, de musulmans, de juifs et de chrétiens, de toutes les nationalités et confessions, notamment d’au moins 35 membres du personnel de l’ONU. Par conséquent, il est impératif que nous nous efforcions de protéger tous les civils dans ce conflit afin d’éviter que le bilan des morts, déjà élevé, ne s’alourdisse. La valeur que nous accordons à la vie des civils motive nos efforts pour obtenir la libération des otages détenus par le Hamas et d’autres groupes terroristes à Gaza. Comme d’autres personnes, j’ai eu l’occasion lors de mon récent déplacement de rencontrer des familles de personnes disparues et dont on présume qu’elles sont détenues par le Hamas. Plusieurs d’entre elles, comme vous le savez, sont présentes dans cette salle aujourd’hui. Absolument aucun d’entre nous ne peut imaginer le cauchemar qu’elles vivent, un cauchemar qu’aucune famille ne devrait avoir à endurer. Leurs proches doivent être libérés immédiatement, sans condition, et chaque membre du présent Conseil — et de fait, chacun des membres de cet organe — devrait insister sur cela, insister et insister encore. Nous sommes reconnaissants au Qatar, à l’Égypte et au CICR d’avoir contribué à la libération de quatre otages du Hamas. Mais au moins 200 autres, et je le répète, des ressortissants de nombreuses nations, sont toujours aux mains du Hamas. Une fois de plus, j’implore tous les membres ici présents : faites entendre votre voix ; usez de votre influence ; utilisez vos moyens de pression pour obtenir leur libération inconditionnelle et immédiate. Troisièmement, nous sommes tous déterminés à empêcher l’extension de ce conflit. Cela relève de la principale responsabilité du Conseil de sécurité, à savoir le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Un conflit plus large serait désastreux non seulement pour les Palestiniens et les Israéliens, mais aussi pour les populations de toute la région et, en fait, pour le monde entier. C’est pourquoi nous appelons tous les États membres à envoyer d’une seule voix un message ferme à tout État ou acteur non étatique qui envisagerait d’ouvrir un autre front dans ce conflit contre Israël ou qui viserait des partenaires d’Israël, notamment les États-Unis : ne le faites pas. Ne jetez pas de l’huile sur le feu. Les membres du présent Conseil et les membres permanents, notamment, ont la responsabilité particulière d’empêcher que ce conflit ne s’étende. J’attends avec intérêt de poursuivre ma collaboration avec mon homologue de la République populaire de Chine pour faire précisément cela lorsqu’il se rendra à Washington dans le courant de la semaine. Ce n’est un secret pour personne ici dans cette salle ou au sein du présent Conseil : depuis des années, l’Iran soutient le Hamas, le Hezbollah, les Houthis et d’autres groupes qui continuent de mener des attaques contre Israël. Les dirigeants iraniens menacent régulièrement de rayer Israël de la carte. Ces dernières semaines, des groupes alliés de l’Iran ont attaqué à plusieurs reprises des personnels américains en Irak et en Syrie, dont la mission est d’empêcher Daech de reproduire ses tueries. Permettez-moi donc de dire ceci devant le présent Conseil et de répéter ce que nous avons toujours dit aux responsables iraniens par d’autres voies : les États-Unis ne cherchent pas le conflit avec l’Iran. Nous ne voulons pas que cette guerre s’étende. Mais si l’Iran ou ses alliés attaquent des personnels américains où que ce soit, ne vous y trompez pas : nous défendrons les nôtres, nous défendrons notre sécurité — rapidement et de manière décisive. À tous les membres du Conseil : si, comme les États-Unis, vous voulez empêcher ce conflit de s’étendre, dites à l’Iran, à ses alliés — en public, en privé, par tous les moyens — de ne pas ouvrir un autre front contre Israël dans ce conflit ; n’attaquez pas les partenaires d’Israël. Et nous demandons instamment aux États membres d’aller plus loin : faites clairement savoir que si l’Iran ou ses alliés élargissent ce conflit et exposent davantage de civils à des dangers, vous, je dis bien vous, les mettrez face à leurs responsabilités. Agissez comme si la sécurité et la stabilité de toute la région et au-delà étaient en jeu, car c’est le cas. Quatrièmement et pour finir, alors même que nous faisons face à cette crise immédiate, nous sommes tous d’accord pour dire que nous devons redoubler d’efforts afin de trouver une solution politique durable au conflit entre Israéliens et Palestiniens. La seule voie vers une paix et une sécurité durables dans la région, le seul moyen de sortir de cet horrible engrenage de la violence, passe par la création de deux États pour deux peuples. Comme l’a souligné le président Biden dès le début, les Palestiniens ont droit en pleine égalité à la sécurité, à la liberté, à la justice, aux opportunités et à la dignité. Les Palestiniens ont droit à l’autodétermination et à un statut qui leur soit propre. Nous ne nous faisons pas d’illusions quant à la difficulté de parvenir à une solution à deux États. Mais comme l’a dit le président Biden, nous ne pouvons pas renoncer à la paix. De fait, c’est précisément dans les moments les plus sombres, comme celui-ci, que nous devons batailler le plus dur pour préserver une autre voie, pour montrer aux populations qu’il est possible — et même nécessaire — de concrétiser les choses, d’améliorer leur vie de manière tangible. Ces dernières semaines, nous avons entendu de nombreux pays exprimer leur soutien à une solution politique durable. Notre message aujourd’hui est le suivant : aidez-nous à construire cette solution. Aidez-nous à empêcher la propagation de la guerre qui rendra encore plus difficiles la création de deux États et l’instauration d’une paix et d’une sécurité plus larges dans la région. Mesdames et Messieurs les membres du présent Conseil : nous sommes à la croisée des chemins. Deux voies s’offrent à nous. La différence entre elles ne saurait être plus marquée. La première est la voie que propose le Hamas. Nous savons où elle mène : à la mort, à la destruction, à la souffrance, aux ténèbres. L’autre est la voie vers davantage de paix, davantage de stabilité, davantage d’opportunités, davantage de normalisation et d’intégration — une voie qui permettra aux habitants de toute la région de vivre, de travailler, de pratiquer leur culte, d’apprendre les uns aux côtés des autres, une voie qui permettra aux Palestiniens d’exercer leur droit légitime à l’autodétermination et à un État qui leur soit propre. Il n’y aurait pas de plus grande victoire pour le Hamas que de permettre à sa brutalité de nous entraîner sur la voie du terrorisme et du nihilisme. Nous ne devons pas le laisser faire. Il n’appartient pas au Hamas de choisir pour nous. Les États-Unis sont prêts à travailler avec tous ceux qui sont disposés à forger un avenir plus pacifique et plus sûr pour la région – un avenir auquel ses habitants aspirent et qu’ils méritent tant. Merci, Monsieur le Président. Voir le contenu d’origine : https://www.state.gov/secretary-antony-j-blinken-at-the-un-security-council-ministerial-meeting-on-the-situation-in-the-middle-east/ Nous vous proposons cette traduction à titre gracieux. Seul le texte original en anglais fait foi.