Département d’État des États-Unis
Antony J. Blinken, secrétaire d’État
Le 2 juin 2023
Hôtel de ville d’Helsinki
Helsinki, Finlande
LE SECRÉTAIRE BLINKEN : Merci. Merci beaucoup. Et oui, je me sens plus heureux aujourd’hui que je ne l’ai été depuis longtemps. (Rires).
Monsieur le Maire, M. Vartiainen, merci de nous accueillir à Helsinki, et dans ce magnifique Hôtel de Ville.
Et Mika, merci à vous et à toute votre équipe, tous les chercheurs de l’Institut finlandais des affaires internationales, d’approfondir les études sur la diplomatie et d’enrichir le débat public.
Je me réjouis également de la présence de mon ami et partenaire, Pekka Haavisto, parmi nous aujourd’hui. Nous avons travaillé en étroite collaboration au cours de cette année historique, et je vous suis reconnaissant de votre présence.
Chers invités : il y a deux mois, je me tenais aux côtés de nos alliés à Bruxelles lorsque le drapeau finlandais a été hissé pour la première fois sur le siège de l’OTAN. Le président Niinistö a déclaré, et je cite : « L’ère du non-alignement militaire en Finlande s’achève. Une nouvelle ère commence. »
C’était un changement radical qui aurait été impensable un peu plus d’un an auparavant. Avant l’invasion massive de l’Ukraine par la Russie, un Finlandais sur quatre était favorable à l’adhésion du pays à l’OTAN. Après l’invasion, trois Finlandais sur quatre y étaient favorables.
Les Finlandais n’ont pas eu de mal à se mettre à la place des Ukrainiens. Ils s’étaient trouvés dans cette situation en novembre 1939, lorsque l’Union soviétique avait envahi la Finlande.
Comme dans le cas de la prétendue « opération spéciale » du président Poutine contre l’Ukraine, la prétendue « opération de libération » alléguée par l’URSS accusait à tort la Finlande d’avoir provoqué l’invasion.
Comme les Russes avec Kyiv, les Soviétiques étaient convaincus qu’ils mettraient Helsinki à sac en quelques semaines. Ils étaient tellement sûrs d’eux qu’ils ont demandé à Dimitri Chostakovitch de composer la musique du défilé de la victoire avant même que la guerre d’hiver ne commence.
Comme Poutine en Ukraine, lorsque Staline n’a pas réussi à venir à bout de la résistance farouche et déterminée des Finlandais, il est passé à une stratégie de terreur : la destruction par le feu de villages entiers et le bombardement aérien de tant d’hôpitaux que les Finlandais se sont mis à couvrir l’insigne de la Croix-Rouge sur les toits.
Comme les millions de réfugiés ukrainiens aujourd’hui, des centaines de milliers de Finlandais ont été obligés de partir de chez eux à cause de l’invasion soviétique. Parmi eux, deux enfants, Pirkko et Henri, dont les familles ont dû quitter leur foyer en Carélie. La mère et le père de notre hôte, monsieur le Maire, M. Vartiainen.
Pour bien des Finlandais, les parallèles entre 1939 et 2022 étaient frappants… et viscéraux. Et ils n’avaient pas tort.
Les Finlandais ont compris que si la Russie violait les principes fondamentaux de la Charte des Nations unies – souveraineté, intégrité territoriale, indépendance – si elle agissait de la sorte en Ukraine, elle mettrait également en péril leur paix et leur sécurité à eux.
Nous l’avons compris, nous aussi. C’est pourquoi, au cours de l’année 2021, alors que la Russie intensifiait ses menaces contre Kyiv et massait de plus en plus de troupes, de chars et d’avions aux frontières de l’Ukraine, nous avons tout mis en œuvre pour amener Moscou à procéder à la désescalade de la crise qu’elle avait fabriquée et à résoudre les questions en jeu pour elle par la diplomatie.
Le président Biden a dit au président Poutine que nous étions prêts à discuter de nos préoccupations mutuelles en matière de sécurité – un message que j’ai réaffirmé à plusieurs reprises, y compris en personne, avec le ministre des Affaires étrangères, M. Lavrov. Nous avons présenté des propositions écrites visant à réduire les tensions. Avec nos alliés et nos partenaires, nous avons utilisé tous les forums pour tenter de prévenir la guerre – du Conseil OTAN-Russie à l’OSCE, de l’ONU à nos canaux directs.
À travers ces engagements, nous avons défini deux voies possibles pour Moscou. La voie de la diplomatie, qui pourrait conduire à une plus grande sécurité – pour l’Ukraine, pour la Russie et pour toute l’Europe. Ou une voie d’agression, qui entraînerait de graves conséquences pour le gouvernement russe.
Le président Biden a clairement fait savoir que, quelle que soit la voie choisie par le président Poutine, nous serions prêts. Et si la Russie choisissait la guerre, nous ferions trois choses : nous nous emploierions à soutenir l’Ukraine, à imposer des coûts sévères à la Russie et à rallier nos alliés et nos partenaires autour de ces objectifs.
Face au spectre de la guerre qui pointait, nous avons fourni une aide militaire, économique et humanitaire à l’Ukraine. D’abord en août 2021, puis en décembre, nous avons envoyé du matériel militaire destiné à renforcer les défenses de l’Ukraine, notamment des Javelins et des Stingers. Nous avons également déployé une équipe de l’U.S. Cyber Command pour aider l’Ukraine à consolider son réseau électrique et d’autres infrastructures critiques contre les cyberattaques.
Nous avons préparé un ensemble sans précédent de sanctions, de contrôles des exportations et d’autres coûts économiques afin d’imposer des conséquences sévères et immédiates à la Russie en cas d’invasion massive.
Nous avons veillé à ne laisser planer aucun doute sur la détermination de nos Alliés et la nôtre à respecter notre engagement à défendre chaque centimètre carré du territoire de l’OTAN.
Et nous avons œuvré sans relâche pour rallier les alliés et les partenaires à la cause de la défense de l’Ukraine par l’Ukraine et de façon à empêcher Poutine d’atteindre ses objectifs stratégiques.
Dès le premier jour de son mandat, le président Biden s’est attaché à reconstruire et à revitaliser les alliances et les partenariats américains, sachant que nous sommes plus forts lorsque nous agissons aux côtés de ceux qui partagent nos intérêts et nos valeurs.
Au cours de la période qui a précédé l’invasion russe, nous avons démontré la puissance de ces partenariats en coordonnant notre planification et notre stratégie, dans l’éventualité d’une invasion, avec l’OTAN, l’Union européenne, le G7 et d’autres alliés et partenaires du monde entier.
Au cours des semaines fatidiques de janvier et février 2022, il est apparu clairement qu’aucun effort diplomatique ne ferait changer d’avis le président Poutine. Il allait choisir la guerre.
Dans ces conditions, le 17 février 2022, je me suis présenté devant le Conseil de sécurité des Nations unies pour avertir le monde que l’invasion de l’Ukraine par la Russie était imminente.
J’ai exposé les mesures que la Russie prendrait : elle commencerait par fabriquer un prétexte, puis utiliserait des missiles, des chars, des troupes et des cyberattaques pour frapper des cibles identifiées au préalable, y compris Kyiv, dans le but de renverser le gouvernement démocratiquement élu de l’Ukraine et de rayer l’Ukraine de la carte du monde en tant que pays indépendant.
Nous espérions, vraiment, que l’avenir nous donnerait tort.
Malheureusement, nous avions raison. Une semaine après ma mise en garde au Conseil de sécurité, le président Poutine a envahi le pays. Les Ukrainiens de tous horizons, soldats et citoyens, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, ont courageusement défendu leur nation.
Et les États-Unis ont agi rapidement, de manière décisive et à l’unisson avec leurs alliés et leurs partenaires pour faire exactement ce qu’ils avaient dit qu’ils feraient : soutenir l’Ukraine, imposer des coûts à la Russie, renforcer l’OTAN et rallier leurs alliés et leurs partenaires.
Et avec notre soutien collectif, l’Ukraine a fait ce qu’elle avait dit qu’elle ferait : elle a défendu son territoire. Son indépendance. Sa démocratie.
Aujourd’hui, je me propose de détailler les nombreuses raisons pour lesquelles la guerre d’agression de Poutine contre l’Ukraine est un échec stratégique colossal, dans la mesure où elle a considérablement réduit sa puissance, ses intérêts et son influence, et ce pour les années à venir. Et je vous ferai part de notre vision de la voie à suivre pour parvenir à une paix juste et durable.
Les buts et objectifs stratégiques à long terme du président Poutine ne font aucun doute : la situation de la Russie est bien pire aujourd’hui qu’elle ne l’était avant l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, d’un point de vue militaire, économique, géopolitique.
Là où Poutine voulait projeter sa force, il a révélé ses faiblesses. Là où il voulait diviser, il a uni. Ce qu’il a essayé d’empêcher, il l’a précipité. Ce résultat n’est pas le fruit du hasard. C’est le résultat direct du courage et de la solidarité du peuple ukrainien, et des actions volontaires, décisives et rapides que nos partenaires et nous avons entreprises pour soutenir l’Ukraine.
Premièrement, cela fait des années que le président Poutine cherche à affaiblir et à diviser l’OTAN, sous prétexte qu’elle représente une menace pour la Russie. En réalité, avant que la Russie n’envahisse la Crimée et l’est de l’Ukraine en 2014, la position de l’OTAN reflétait une conviction commune, à savoir qu’un conflit en Europe était improbable. Les États-Unis avaient considérablement réduit leurs forces en Europe depuis la fin de la guerre froide, leurs effectifs étant passé de 315 000 en 1989 à 61 000 à la fin de l’année 2013. En outre, les dépenses de défense de nombreux pays européens étaient en baisse depuis des années. À l’époque, la doctrine stratégique de l’OTAN qualifiait la Russie de partenaire.
À la suite de l’invasion de la Crimée et du Donbass par la Russie en 2014, le vent a commencé à tourner. Les Alliés se sont engagés à consacrer 2 % de leur PIB à la défense et ont déployé de nouvelles forces sur le flanc oriental de l’OTAN en réponse à l’agression de la Russie. L’Alliance a accéléré sa transformation depuis l’invasion massive de la Russie, non pas pour constituer une menace ou parce que l’OTAN cherche le conflit. L’OTAN a toujours été – et sera toujours – une alliance défensive. Mais l’agression, les menaces et les intimidations nucléaires de la Russie nous ont obligés à renforcer notre dissuasion et notre défense.
Dans les heures qui ont suivi l’invasion à grande échelle, nous avons activé la Force de réaction défensive de l’OTAN. Dans les semaines qui ont suivi, plusieurs Alliés – dont le Royaume-Uni, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Danemark, l’Espagne et la France – ont rapidement envoyé des troupes, des avions et des navires pour renforcer le flanc oriental de l’OTAN. Nous avons doublé le nombre de navires patrouillant en mer du Nord et en mer Baltique, et doublé aussi le nombre de groupements tactiques dans la région. Les États-Unis ont établi leur première présence militaire permanente en Pologne. Et, bien sûr, l’OTAN a ajouté la Finlande à ses Alliés, le 31e, et ajoutera bientôt la Suède, qui sera le 32e.
À l’approche du sommet de l’OTAN à Vilnius, notre message commun sera clair : les Alliés de l’OTAN sont déterminés à renforcer la dissuasion et la défense, à dépenser plus et mieux pour la défense, et à resserrer les liens avec les partenaires de l’espace indopacifique. La porte de l’OTAN reste ouverte à de nouveaux membres, et elle le restera.
De même, l’invasion lancée par la Russie a conduit l’Union européenne à faire plus, et à faire plus ensemble avec les États-Unis et l’OTAN, que jamais auparavant. L’Union européenne et ses États membres ont fourni plus de 75 milliards de dollars de soutien militaire, économique et humanitaire à l’Ukraine. Ce montant comprend 18 milliards de dollars d’aide à la sécurité, allant des systèmes de défense aérienne aux chars Leopard, en passant par les munitions. En étroite coordination avec les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres partenaires, l’Union européenne a imposé les sanctions les plus ambitieuses qu’elle ait jamais appliquées, immobilisant plus de la moitié des actifs souverains de la Russie. Et les pays européens ont accueilli plus de 8 millions de réfugiés ukrainiens, dont la plupart se sont vu accorder non seulement l’accès aux services publics, mais aussi le droit de travailler et d’étudier.
Deuxièmement, depuis des décennies, Moscou s’emploie à accroître la dépendance de l’Europe vis-à-vis de la Russie pour le pétrole et le gaz. Depuis l’invasion massive décrétée par le président Poutine, l’Europe s’est rapidement et résolument détournée de l’énergie russe. Berlin a immédiatement annulé le projet Nord Stream II, qui aurait doublé le flux de gaz russe vers l’Allemagne.
Avant l’invasion décrétée par Poutine, les pays européens importaient 37 % de leur gaz naturel de Russie. L’Europe a réduit ce chiffre de plus de moitié en moins d’un an. En 2022, les pays de l’Union européenne ont produit un cinquième de leur électricité en ayant recours à l’énergie éolienne et solaire, ce qui représente une quantité d’électricité supérieure à celle produite par le charbon, le gaz ou toute autre source d’énergie. Pour leur part, les États-Unis ont plus que doublé leurs livraisons de gaz à l’Europe, et leurs alliés asiatiques – le Japon et la République de Corée – se sont également mobilisés pour accroître l’approvisionnement de l’Europe.
Dans le même temps, le plafonnement des prix du pétrole mis en place par nos partenaires du G7 et nous-mêmes, s’il a maintenu l’énergie russe sur le marché mondial, a considérablement réduit les revenus de la Russie. Un an après l’invasion, les recettes pétrolières de la Russie avaient chuté de 43 %. Les recettes fiscales du gouvernement russe provenant du pétrole et du gaz ont diminué de près des deux tiers. Et Moscou ne retrouvera pas les marchés qu’il a perdus en Europe.
Troisièmement, cela fait 20 ans que le président Poutine tente de faire de l’armée russe une force moderne, dotée d’un armement de pointe, d’un commandement rationalisé et de soldats bien entraînés et bien équipés. Le Kremlin a souvent affirmé qu’il disposait de la deuxième armée la plus puissante au monde, et beaucoup l’ont cru. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui considèrent que l’armée russe est la deuxième armée la plus puissante en Ukraine. Son équipement, sa technologie, son leadership, ses troupes, sa stratégie, ses tactiques et le moral des soldats, c’est l’échec incarné, même si Moscou inflige des dommages dévastateurs, aveugles et sans raison à l’Ukraine et aux Ukrainiens.
On estime que la Russie a plus de 100 000 pertes rien qu’au cours des six derniers mois, la chair à canon de Poutine qui envoie vague après vague de Russes au combat.
La Russie aurait essuyé plus de 100 000 pertes rien qu’au cours des six derniers mois, des Russes envoyés par vague par Poutine, transformés en chair canon dans une guerre qu’il a fabriquée.
Parallèlement, les sanctions et les contrôles à l’exportation imposés par les États-Unis, l’Union européenne et d’autres partenaires dans le monde ont gravement dégradé la machine de guerre et les exportations de défense de la Russie, un revers qui persistera pendant des années. Les partenaires et les clients de la Russie dans le monde en matière de défense ne peuvent plus compter sur les commandes promises, ne serait-ce que pour les pièces détachées. Et au vu des piètres performances de la Russie sur le champ de bataille, ils sont de plus en plus nombreux à se tourner vers d’autres pays.
Quatrièmement, le président Poutine voulait faire de la Russie une puissance économique mondiale. Son invasion a confirmé son incapacité de longue date à diversifier l’économie russe, à renforcer son capital humain et à intégrer pleinement le pays dans l’économie mondiale. Aujourd’hui, l’économie russe n’est plus que l’ombre de ce qu’elle était, une fraction de ce qu’elle aurait pu devenir si Poutine avait investi dans la technologie et l’innovation plutôt que dans les armes et la guerre.
Les réserves de change de la Russie ont diminué de plus de la moitié, tout comme les bénéfices des entreprises publiques. Plus de 1 700 entreprises étrangères ont réduit, suspendu ou cessé leurs activités en Russie depuis le début de l’invasion. Cela représente des dizaines de milliers d’emplois supprimés, une fuite massive de du savoir-faire étranger et des milliards de dollars de manque à gagner pour le Kremlin.
Un million de personnes ont fui la Russie, dont de nombreux informaticiens, entrepreneurs, ingénieurs, médecins, professeurs, journalistes et scientifiques parmi les meilleurs du pays. D’innombrables artistes, écrivains, cinéastes et musiciens sont également partis, ne voyant aucun avenir pour eux dans un pays où ils ne peuvent pas s’exprimer librement.
Cinquièmement, le président Poutine a déployé des efforts considérables pour montrer que la Russie pouvait être un partenaire de poids pour la Chine. La veille de l’invasion, Beijing et Moscou ont déclaré un partenariat « sans limites ». Dix-huit mois plus tard, ce partenariat bilatéral semble de plus en plus unilatéral. L’agression menée par Poutine et l’instrumentalisation des dépendances stratégiques vis-à-vis de la Russie ont fait l’effet d’un coup de semonce pour les gouvernements du monde entier, démontrant la nécessité de réduire les risques. Ensemble, les États-Unis et leurs partenaires prennent des mesures pour réduire ces vulnérabilités, qu’il s’agisse de mettre en place des chaînes d’approvisionnement essentielles plus robustes ou de renforcer leurs outils communs pour contrer la coercition économique.
Autrement dit, l’agression menée par la Russie ne nous a pas empêchés de relever les défis propres à l’espace indopacifique ; elle nous a même permis au contraire de nous concentrer davantage sur eux. Et notre soutien à l’Ukraine n’a pas affaibli nos capacités à faire face aux menaces potentielles de la Chine : il les a renforcées. Et nous pensons que Beijing a remarqué que, loin d’être intimidé par une violation brutale de la Charte des Nations unies, le monde s’est mobilisé pour la défendre.
Sixièmement, avant la guerre, le président Poutine faisait jouer régulièrement l’influence de la Russie dans les organisations internationales pour affaiblir la Charte des Nations unies. Aujourd’hui, la Russie est plus isolée que jamais sur la scène internationale. Au moins 140 pays, soit les deux tiers des États membres des Nations unies, ont exprimé à plusieurs reprises, par leur vote à l’Assemblée générale des Nations unies, leur volonté d’affirmer la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, de rejeter les tentatives d’annexion illégale du territoire ukrainien par Poutine, de condamner l’agression et les atrocités commises par la Russie et d’appeler à une paix conforme aux principes de la Charte des Nations unies. Les gouvernements de l’Ouest et de l’Est, du Nord et du Sud ont voté la suspension de la Russie de nombreuses institutions, du Conseil des droits de l’homme des Nations unies à l’Organisation de l’aviation civile internationale. Les candidats russes ont perdu l’une après l’autre les élections à des sièges clés, que ce soit au conseil d’administration de l’UNICEF ou à des postes de direction à l’agence des Nations unies chargée des technologies de l’information et de la communication, l’UIT.
Chaque réprimande et chaque défaite de Moscou est non seulement un vote contre l’agression russe, mais aussi un vote pour les principes fondamentaux de la Charte des Nations unies. Des pays de toutes les régions du monde soutiennent les efforts déployés pour amener la Russie à répondre de ses crimes de guerre et de ses crimes contre l’humanité, que ce soit par le biais de la création d’une commission spéciale des Nations unies chargée de documenter les crimes et les violations des droits de la personne commis pendant la guerre par la Russie ou par celui de l’aide apportée aux enquêtes menées par des procureurs en Ukraine et à la Cour pénale internationale.
Septièmement, cela fait des années que le président Poutine cherche à diviser l’Occident et qu’il prétend que la Russie défend les intérêts du monde en développement. Aujourd’hui, en affichant ouvertement ses ambitions impériales et en utilisant la nourriture et les combustibles comme des armes, le président Poutine a amenui l’influence de la Russie sur tous les continents. Les efforts déployés par Poutine pour reconstituer un empire datant d’il y a plusieurs siècles ont fait ressurgir à l’esprit de toutes les nations qui ont subi la domination coloniale et la répression le souvenir de leurs souffrances. Ensuite, il a exacerbé les difficultés économiques traversées par nombreux pays à cause de la COVID et du changement climatique en coupant les céréales de l’Ukraine des marchés mondiaux et en faisant grimper le prix des denrées alimentaires et des combustibles partout dans le monde.
Par contre, quels que soient les défis mondiaux auxquels ils font face, les États-Unis et leurs partenaires démontrent que l’attention portée à l’Ukraine ne les empêchera pas d’œuvrer pour l’amélioration des conditions de vie des peuples du monde entier ni de faire face au coût de plus en plus élevé de l’agression menée par la Russie.
L’aide alimentaire d’urgence sans précédent que nous avons fournie a permis d’éviter à des millions de personnes de mourir de faim. Rien que l’an dernier, les États-Unis ont octroyé l’équivalent de 13,5 milliards de dollars d’aide alimentaire. Et nous finançons actuellement plus de la moitié du budget du Programme alimentaire mondial des Nations unies, alors que la Russie en finance moins d’un pour cent.
Nous avons soutenu un accord négocié par le secrétaire général des Nations unies, M. Guterres, et la Turquie dont le but est de briser la mainmise de la Russie sur les céréales ukrainiennes, ce qui a permis d’expédier 29 millions de tonnes de denrées alimentaires, et ce n’est pas fini, hors d’Ukraine, vers les populations du monde entier. Cela comprend 8 millions de tonnes de blé, soit l’équivalent d’environ 16 milliards de miches de pain.
Avec nos alliés et nos partenaires, nous mobilisons des centaines de milliards de dollars pour financer des infrastructures de haute qualité dans les pays qui en ont le plus besoin, et nous les construisons de manière transparente, dans le respect de l’environnement et en donnant une voix au chapitre aux ouvriers et aux populations locales.
Nous renforçons la sécurité sanitaire mondiale, notamment en formant un demi-million de professionnels de la santé dans les Amériques ou en aidant l’entreprise pharmaceutique Moderna à finaliser des plans avec le Kenya pour la construction de sa première usine de vaccins à ARNm en Afrique.
À chaque instant, nous démontrons qui alimente les problèmes mondiaux et qui les résout.
Enfin, l’objectif principal du président Poutine – son obsession, en fait – est d’effacer la notion même de l’Ukraine – son identité, son peuple, sa culture, son pouvoir d’action et son territoire. Mais là encore, les actes de Poutine ont eu l’effet inverse recherché. Personne n’a autant renforcé l’identité nationale de l’Ukraine que l’homme qui a cherché à l’effacer. Personne d’autre que lui n’a autant cristallisé l’unité et la solidarité des Ukrainiens. Personne d’autre que lui n’a autant intensifié la détermination des Ukrainiens à décider eux-mêmes de leur avenir, selon leurs conditions.
L’Ukraine ne sera jamais la Russie. L’Ukraine reste souveraine, indépendante, fermement maîtresse de son destin. Sur ce point, qui est son objectif principal, Poutine a échoué de manière particulièrement spectaculaire.
Le président Poutine ne cesse d’affirmer que les États-Unis, l’Europe et les pays qui soutiennent l’Ukraine sont déterminés à vaincre ou à détruire la Russie, à renverser son gouvernement et à empêcher son peuple d’avancer. C’est faux. Nous ne cherchons pas à renverser le gouvernement russe, et nous n’en avons jamais eu l’intention. Il appartient aux Russes de décider de l’avenir de la Russie.
Nous n’avons rien contre le peuple russe, qui n’a pas eu son mot à dire dans le déclenchement de cette guerre tragique. Nous déplorons le fait que Poutine envoie des dizaines de milliers de Russes mourir dans une guerre qu’il pourrait arrêter maintenant, s’il le souhaitait – et qu’il inflige des conséquences déplorables à l’économie de la Russie et à ses chances de réussite. Je dirais qu’il convient de se poser la question suivante : en quoi la guerre de Poutine a-t-elle jamais amélioré la vie, les moyens de subsistance ou les chances de réussite des citoyens ordinaires russes ?
Tout ce que nos alliés, nos partenaires et nous-mêmes faisons en réponse à l’invasion de Poutine vise un objectif simple : aider l’Ukraine à défendre sa souveraineté, son intégrité territoriale et son indépendance, et défendre les règles et les principes internationaux qui sont menacés par la guerre menée actuellement par Poutine.
Je le déclare directement au peuple russe : les États-Unis ne sont pas votre ennemi. Après la résolution pacifique de la guerre froide, nous avons partagé votre espoir d’une Russie tournée vers un avenir meilleur, libre et ouverte, et pleinement intégrée au monde. Pendant plus de 30 ans, nous nous sommes efforcés d’entretenir des relations stables et coopératives avec Moscou, car nous étions convaincus qu’une Russie pacifique, sûre et prospère était dans l’intérêt de l’Amérique – et dans l’intérêt du monde. Nous le pensons toujours aujourd’hui.
Nous ne pouvons pas choisir votre avenir à votre place, et nous n’essaierons pas de le faire. Mais nous ne laisserons pas non plus le président Poutine imposer sa volonté aux autres nations. Moscou doit traiter l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de ses voisins avec le même respect que celui qu’elle exige pour la Russie.
Comme je l’ai clairement indiqué, l’invasion de l’Ukraine par le président Poutine a été un échec stratégique à tous points de vue. Pourtant, bien que Poutine ait échoué dans ses objectifs, il ne les a pas pour autant abandonnés. Il est convaincu qu’il lui suffit de tenir plus longtemps que l’Ukraine et ses partisans, en envoyant de plus en plus de Russes à la mort et en infligeant de plus en plus de souffrances aux civils ukrainiens. Il pense que même s’il perd à court terme, il peut encore gagner à long terme. Poutine fait erreur sur ce point, encore une fois.
Les États-Unis – ainsi que leurs alliés et partenaires – sont fermement déterminés à soutenir la défense de l’Ukraine aujourd’hui, demain et aussi longtemps qu’il le faudra. Et en Amérique, ce soutien est bipartite. Et c’est précisément parce que nous ne nous faisons aucune illusion sur les aspirations de Poutine que nous pensons que les conditions préalables à une diplomatie rationnelle et à une paix réelle exigent une Ukraine plus forte, capable de dissuader et de se défendre contre toute agression future.
Nous avons rallié une équipe formidable autour de cet effort. Soutenus par le leadership du secrétaire à la Défense, M. Austin, plus de 50 pays coopèrent au sein du Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine. Et nous montrons l’exemple en octroyant à l’Ukraine des dizaines de milliards de dollars d’assistance sécuritaire grâce au soutien solide et inébranlable des deux partis du Congrès américain.
Aujourd’hui, l’Amérique et ses alliés et partenaires aident l’Ukraine à répondre à ses besoins sur le champ de bataille actuel, tout en développant une force capable de dissuader et de se défendre face aux agressions pour les années à venir. Cela signifie qu’il faut contribuer, à l’aide de financements de long terme, à construire l’armée ukrainienne du futur, une force aérienne puissante dotée d’avions de combat modernes, un réseau intégré de défense aérienne et antimissile, des chars et des véhicules blindés de pointe, et une capacité nationale de production de munitions, et fournir la formation et le soutien nécessaires pour que les forces et les équipements soient prêts au combat.
Cela signifie également qu’il appartient aux Alliés et à l’Ukraine, et non à la Russie, de décider de la question de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. La voie vers la paix sera forgée non seulement par la force militaire à long terme de l’Ukraine, mais aussi par la force de son économie et de sa démocratie. C’est là le cœur de notre conception de la marche à suivre : l’Ukraine ne doit pas seulement survivre, elle doit prospérer. Pour avoir la force suffisante de dissuasion et de défense face aux agresseurs au-delà de ses frontières, l’Ukraine a besoin d’une démocratie dynamique et prospère à l’intérieur de ses frontières.
C’est la voie pour laquelle ont voté les Ukrainiens lorsqu’ils ont gagné leur indépendance en 1991. C’est le choix qu’ils ont défendu à Maïdan en 2004, et à nouveau en 2013, celui d’une société libre et ouverte, respectueuse des droits de la personne et de l’État de droit, pleinement intégrée à l’Europe, où tous les Ukrainiens vivent dans la dignité et peuvent réaliser pleinement leur potentiel – et où le gouvernement répond aux besoins de son peuple, et non aux intérêts personnels des élites.
Nous sommes déterminés à travailler avec nos alliés et nos partenaires pour aider les Ukrainiens à concrétiser leur vision. Nous aiderons l’Ukraine non seulement à reconstruire son économie, mais aussi à la réimaginer, avec de nouvelles industries, de nouvelles routes commerciales et de nouvelles chaînes d’approvisionnement reliées à l’Europe et aux marchés du monde entier. Nous continuerons de renforcer les organismes indépendants de lutte contre la corruption, de soutenir une presse libre et dynamique et les organisations de la société civile. Nous aiderons l’Ukraine à rénover son réseau énergétique – dont plus de la moitié a été détruite par la Russie – et à le rendre plus propre, plus robuste et mieux intégré avec ses voisins, afin qu’elle puisse devenir un jour un pays exportateur d’énergie.
Une plus grande intégration de l’Ukraine à l’Europe est essentielle à tous ces efforts. Kyiv a fait un pas de géant dans cette direction en juin dernier, quand l’Union européenne lui a officiellement accordé le statut de candidat à l’adhésion. Et Kyiv s’emploie à avancer en direction des critères requis par l’Union européenne, et cela, tout en luttant pour sa survie.
L’investissement dans la force de l’Ukraine ne se fait pas au détriment de la diplomatie. Il ouvre la voie à la diplomatie. Le président Zelensky a répété à maintes reprises que la diplomatie est le seul moyen de mettre fin à cette guerre, et nous sommes d’accord. En décembre, il a présenté des principes pour une paix juste et durable. Au lieu de dialoguer sur la base de cette proposition, ou même de faire une autre proposition, le président Poutine a déclaré qu’il n’y avait pas lieu de parlementer tant que l’Ukraine n’accepterait pas, je cite, « les nouvelles réalités territoriales » – en d’autres termes, qu’elle accepte la saisie de 20 % de son territoire par la Russie. Poutine a passé l’hiver à tenter de faire mourir de froid les civils ukrainiens, puis le printemps à essayer de les tuer en les bombardant. Jour après jour, la Russie fait pleuvoir des missiles et des tirs de drones sur des immeubles résidentiels, des écoles et des hôpitaux ukrainiens.
Certes, de loin, il est facile de devenir insensible à ce type d’atrocités commises par les Russes, telle la frappe d’un drone la semaine dernière contre une clinique à Dnipro, qui a fait quatre morts, dont des médecins ; ou bien les 17 frappes contre Kyiv, rien qu’au mois de mai, lancées en grande partie à l’aide de missiles hypersoniques ; ou encore l’attaque de missiles en avril contre la ville d’Ouman – à des centaines de kilomètres des lignes de front – qui a tué 23 civils. L’explosion de la roquette a touché plusieurs immeubles résidentiels d’Ouman avant l’aube. Dans l’un de ces immeubles se trouvait Dmytro, un père de famille qui s’est précipité vers la chambre de ses enfants – Kirilo, 17 ans, et Sophia, 11 ans. Mais lorsqu’il a ouvert la porte, il n’y avait plus de chambre, il n’y avait que du feu et de la fumée. Ses enfants avaient disparu. Deux vies innocentes de plus, éteintes. Deux des six enfants que la Russie a tués en une seule frappe. Deux des milliers d’enfants ukrainiens tués par la guerre d’agression de la Russie. Des milliers d’autres ont été blessés, et des milliers d’autres ont été volés à leur famille par la Russie pour être confiés à des familles russes. Des millions d’enfants ont été déplacés. Tous font partie d’une génération de jeunes Ukrainiens terrorisés, traumatisés et marqués par la guerre d’agression de Poutine, et tous nous rappellent pourquoi les Ukrainiens sont si farouchement déterminés à défendre leur pays et pourquoi ils méritent, vraiment, une paix juste et durable.
Certains affirment que si les États-Unis voulaient vraiment la paix, ils cesseraient de soutenir l’Ukraine, et que si l’Ukraine voulait vraiment mettre fin à la guerre, elle réduirait ses pertes et renoncerait au cinquième de son territoire occupé illégalement par la Russie. Imaginons ce scénario un instant. Quels voisins de la Russie seraient confiants quant à leur souveraineté et à leur intégrité territoriale si l’agression de Poutine était récompensée par l’obtention d’un cinquième du territoire ukrainien ?
Et d’ailleurs, comment un pays qui vit près d’un tyran connu pour ses menaces et ses agressions à répétition pourrait-il se sentir en sécurité à l’intérieur de ses frontières ? Quelle leçon les autres agresseurs potentiels du monde entier tireront-ils si Poutine est autorisé à violer en toute impunité un principe fondamental de la Charte des Nations unies ? Et combien de fois, dans l’histoire, les agresseurs qui s’emparent de tout ou partie d’un pays voisin ont-ils été satisfaits et s’en sont arrêtés là ? Quand Vladimir Poutine a-t-il déjà été satisfait ?
Les États-Unis travaillent avec l’Ukraine – et avec leurs alliés et partenaires du monde entier – afin de parvenir à un consensus autour des éléments fondamentaux d’une paix juste et durable.
Il faut bien savoir que les États-Unis accueillent favorablement toute initiative visant à amener le président Poutine à s’asseoir à la table des négociations pour entreprendre une véritable action diplomatique. Nous soutiendrons tous les efforts – que ce soit ceux du Brésil, de la Chine ou de toute autre nation – s’ils contribuent à trouver une voie vers une paix juste et durable, en accord avec les principes de la Charte des Nations unies.
Voici ce que cela signifie.
Une paix juste et durable doit respecter la Charte des Nations unies et protéger les principes de souveraineté, d’intégrité territoriale et d’indépendance.
Une paix juste et durable requiert la pleine participation et l’assentiment de l’Ukraine. Rien sur l’Ukraine sans l’Ukraine.
Une paix juste et durable doit permettre de financer la reconstruction et le redressement de l’Ukraine, la Russie devant payer sa part.
Une paix juste et durable doit viser à la fois la responsabilité et la réconciliation.
Une paix juste et durable peut ouvrir la voie à un allègement des sanctions conditionné par des actions concrètes, en particulier le retrait militaire. Une paix juste et durable doit mettre fin à la guerre d’agression de la Russie.
Au cours des prochaines semaines et des prochains mois, certains pays appelleront à un cessez-le-feu. À première vue, cela semble raisonnable, voire attrayant. Après tout, qui ne souhaite pas que les belligérants déposent les armes ? Qui ne souhaite pas que les massacres cessent ?
Mais un cessez-le-feu qui se contente de maintenir en place les lignes actuelles et permet à Poutine de consolider son contrôle du territoire dont il s’est emparé, et de reprendre des forces, se réarmer et réattaquer – n’est pas une paix juste et durable. C’est une paix « à la Potemkine ». Cela légitimerait l’accaparement des terres par la Russie. Cela récompenserait l’agresseur et punirait la victime.
Quand la Russie sera prête, si elle finit par l’être, à œuvrer pour une paix véritable, les États-Unis agiront de concert avec l’Ukraine et d’autres alliés et partenaires. Avec l’Ukraine, nos alliés et nos partenaires, nous serions prêts à avoir une discussion plus vaste sur la sécurité européenne, visant à favoriser la stabilité et la transparence et à réduire la probabilité d’un conflit futur.
Dans les semaines et les mois à venir, les États-Unis continueront de collaborer avec l’Ukraine, et avec leurs alliés et partenaires – ainsi qu’avec toutes les parties désireuses de soutenir une paix juste et durable fondée sur ces principes.
Le 4 avril 1949, 74 ans jour pour jour avant l’adhésion de la Finlande à l’OTAN, les premiers membres de l’Alliance se sont réunis à Washington pour signer son traité fondateur. Le président Truman a averti le groupe, et je cite : « Nous ne pouvons pas réussir si nos peuples sont hantés par la crainte constante d’une agression, et accablés par le coût de la préparation individuelle de leur nation contre une attaque. Nous espérons créer un bouclier contre l’agression et la peur de l’agression – un rempart qui nous permettra de nous atteler à notre tâche véritable […] à savoir assurer une vie plus épanouie et plus heureuse à tous nos citoyens. »
Il en va de même aujourd’hui. Aucun pays – ni l’Ukraine, ni les États-Unis, ni la Finlande, ni la Suède, ni aucun autre pays – ne peut répondre aux besoins de sa population s’il vit dans la crainte constante d’une agression. C’est pourquoi nous avons tous intérêt à ce que la guerre d’agression du président Poutine contre l’Ukraine continue d’être un échec stratégique.
Dans son discours du Nouvel An au peuple finlandais, le président Niinistö a relevé l’une des failles fondamentales du plan du président Poutine pour conquérir rapidement l’Ukraine – une faille qui avait également fait échouer le plan de Staline pour conquérir rapidement la Finlande. Comme l’a déclaré le président Niinistö, je cite : « Dirigeants d’un pays au régime autoritaire, Staline et Poutine n’ont pas compris […] que les personnes qui vivent dans un pays libre ont leur propre volonté et leurs propres convictions. Et qu’une nation qui agit solidairement constitue une force immense ».
Les Finlandais ont un mot pour désigner ce mélange farouche de volonté et de détermination : sisu. Et ils reconnaissent du sisu dans la lutte des Ukrainiens aujourd’hui. Et lorsqu’un peuple libre comme les Ukrainiens peut compter sur le soutien de pays libres du monde entier – des pays qui reconnaissent que leur destin, leurs libertés, leurs droits et leur sécurité sont inextricablement liés – la force qu’il possède n’est pas seulement immense. Elle est irrépressible.
Merci beaucoup. (Applaudissements.)
Voir le contenu d’origine : https://www.state.gov/russias-strategic-failure-and-ukraines-secure-future/
Nous vous proposons cette traduction à titre gracieux. Seul le texte original en anglais fait foi.