Département d’État des États-Unis
Bureau du porte-parole Ned Price
Le 17 février 2021
Point de presse
Extrait
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Le secrétaire participera également demain à une réunion virtuelle avec ses homologues de France, d’Allemagne et du Royaume-Uni – le groupe appelé E3 – pour discuter de nos défis mondiaux communs. Cet engagement cette semaine fait suite à la réunion du 5 février de ce même groupe.
Et le lundi 22 février, le secrétaire Blinken participera au Conseil des affaires étrangères de l’Union européenne à l’invitation du haut représentant de l’UE, Josep Borrell. Le secrétaire est heureux d’accepter cette invitation et de faire ainsi la preuve de l’engagement des États-Unis à rétablir, revitaliser les relations entre les États-Unis et l’UE ainsi que les États membres de l’UE, et à élever leur niveau d’ambition.
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QUESTION : Vous aurez donc probablement vu que le responsable de l’AIEA se rend à Téhéran. Vous avez peut-être aussi – du moins j’espère que vous avez – vu que Rouhani a dit que si vous revenez progressivement à respecter les obligations de l’accord, ils le feront également. Et je sais, et s’il vous plaît ne dites pas que vous n’allez pas le négocier depuis cette estrade, mais, je veux dire, est-ce quelque chose qui vous convient, je veux dire, ou est-ce juste quelque chose qui ne marchera pas tout simplement pas ? C’est tout ou rien.
M. PRICE : Désolé, l’antécédent – quel est le « ce » ?
QUESTION : Le – s’ils reviennent graduellement, alors vous ferez de même.
M. PRICE : Oui. Eh bien, permettez-moi de commencer – parce que vous avez fait référence à l’Iran et à l’AIEA, permettez-moi donc de commencer par un peu de contexte. Et, bien sûr, nous sommes conscients de la menace de l’Iran de mettre fin à l’application provisoire de ses obligations au titre du Protocole additionnel ainsi que des autres inspections prévues par l’accord de 2015, le Plan global d’action commun. Ceci, bien sûr, vient s’ajouter aux autres mesures que l’Iran a prises qui dépassent, vont au-delà de ce que permet le Plan global d’action commun en termes de limites sur ses programmes nucléaires.
Heureusement, bien sûr, toutes ces étapes sont réversibles et la voie de la diplomatie reste ouverte. Et je dirai que, comme nous et nos partenaires l’avons souligné, l’Iran devrait inverser les mesures et s’abstenir d’en prendre d’autres qui auraient un impact sur les assurances de l’AIEA sur lesquelles non seulement les États-Unis, non seulement nos alliés et partenaires dans la région, mais l’ensemble du monde compte. L’Iran doit coopérer pleinement et en temps opportun avec l’AIEA.
Bien sûr, la proposition que vous avez entendue provenant de cette estrade, que vous avez entendue du président des États-Unis, que vous avez entendue du secrétaire Blinken, elle reste bien entendu valable : si l’Iran se remet en totale conformité avec l’accord, nous ferons de même. De manière importante, comme vous nous avez également entendu dire, l’accord pour nous, c’est un plancher, ce n’est pas un plafond, et nous voulons aller au-delà de l’accord de 2015, le prolonger et le renforcer, et nous en servir de base pour des arrangements de suivi pour répondre à d’autres sujets de préoccupation en ce qui concerne nos relations avec l’Iran et des préoccupations que partagent nos alliés et partenaires, notamment le programme de missiles balistiques de l’Iran.
Donc, bien sûr, la voie diplomatique reste une option. Nous espérons être en mesure d’y avoir recours ensemble avec nos alliés et partenaires.
QUESTION : Donc, l’administration précédente, avant que l’ancien président ne se retire de l’accord en 2018, mais il y a eu un an, presque un an – 14 mois entre les deux, lorsque l’administration précédente a essayé de faire exactement ce dont vous parlez, à savoir rallonger et renforcer et continuer à – aller au-delà de cela pour aborder l’activité des missiles et ce qu’ils appellent une activité malveillante dans la région. Comment allez-vous – pensez que votre – cette administration va faire cela différemment ? Parce que l’administration précédente n’a pas réussi dans ses tentatives en dépit de tous ses efforts.
M. PRICE : Eh bien, vous avez raison à ce sujet. Vous avez également raison sur le fait que – je suppose que vous ne l’avez pas dit explicitement, mais je le ferai – lorsque le Plan d’action global commun était en place, le délai de développement – c’est-à-dire le temps dont l’Iran aurait besoin pour produire suffisamment de matières fissiles pour un arme nucléaire – était de 12 mois. Les rapports publiés aujourd’hui situent cela beaucoup plus près de quelques mois, bien que leurs conclusions soient variables. Mais nous savons que l’Iran va dans la mauvaise direction quand il s’agit de cela, et c’est pourquoi nous insistons autant que sur le Plan d’action global commun, avec ses éléments vérifiables – avec ses limites permanentes sur le programme nucléaire iranien, avec les inspections qu’il prévoit non seulement pour les États-Unis, encore une fois, mais pour la communauté internationale – c’est pourquoi il est si important pour nous que ce soit le plancher et non le plafond.
Maintenant, en ce qui concerne notre approche, je pense que ce que je voudrais souligner ce qui distingue notre approche dans le contexte de l’Iran, mais aussi dans le contexte de n’importe quel autre défi auquel nous sommes confrontés, c’est que nous comprenons que nous devons travailler avec nos alliés et partenaires. Le secrétaire, le président des États-Unis, d’autres membres de cette administration – y compris l’envoyé spécial pour l’Iran Rob Malley – ils ont passé les quelques dernières semaines à faire des appels en vidéoconférence, à veiller à ce que nous relevions ce défi en coopération avec nos alliés et partenaires. Nous savons que pour chaque défi auquel nous sommes confrontés, l’union avec nos partenaires et nos alliés fera notre force.
En ce qui concerne le défi de l’Iran, nous avons conclu cet accord en 2015 dans le cadre du P5+1. Ces partenaires et alliés sont indispensables à cet effort. Bien sûr, il y aura une réunion du E3 demain. Je m’attends – une réunion de l’E3 demain, oui. Je m’attends à ce que l’Iran y soit un sujet de discussion, mais ce n’est qu’un élément de cette coordination avec nos partenaires et alliés. Je pense que si – nous ne pouvons pas réussir si nous n’avons pas cette coordination. C’est un élément nécessaire mais non suffisant de notre approche, mais nous avons bien défini les principes fondamentaux, ou du moins nous sommes en train de le faire. Et c’est pourquoi nous nous attachons de manière si concertée à cette coordination.
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QUESTION : Il y a une réunion du secrétaire Blinken demain, ils discuteront également de la sécurité au Moyen-Orient. Que pouvez-vous dire exactement sur ces sujets ?
M. PRICE : Eh bien je pense que c’est – eh bien, bien sûr, ils se sont rencontrés le 5 février, je crois, au début du mois. Et dans le cadre de cette réunion, ils ont discuté des défis communs. Ils ont discuté de l’Iran, du climat, de la COVID, de la Russie, de la Chine, de la Birmanie. Je sais que les Français, je crois, ont récemment annoncé l’E3, et je sais qu’ils ont dit dans ce contexte que l’Iran, des défis régionaux plus larges seront sur la table. À cet égard, je voudrais bien sûr attirer votre attention sur la déclaration commune publiée hier soir par le secrétaire, par son homologue français, par son homologue allemand, par son homologue italien et par le ministre britannique des Affaires étrangères et qui condamne l’attaque à Erbil et souligne notre unité de vue, selon laquelle les attaques contre le personnel et les installations des États-Unis et de la coalition ne seront pas tolérées. J’espère donc que dans le contexte des défis régionaux, ce sera l’un d’entre eux, mais je pense qu’il y aura également d’autres points à l’ordre du jour.
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QUESTION : Juste brièvement sur l’Iran – le rôle de l’Union européenne. Comme vous le savez, le ministre des Affaires étrangères Zarif a parlé d’un rôle de Josep Borrell pour essayer de coordonner l’action. Est-ce quelque chose qui sera abordé dans les discussions de demain ? Quel est le rôle que vous voyez pour l’UE – à l’avenir ?
M. PRICE : Eh bien, le rôle de l’UE est important, et il est important précisément parce que le P5+1 comprend l’UE en plus des États membres européens. Et donc ce sera à l’ordre du jour de l’E3 demain. Cela va être – et cela a été à notre ordre du jour bilatéral avec les États membres individuels qui font partie du P5+1 avec les Britanniques, les Français et les Allemands, mais aussi avec l’UE, précisément parce que l’UE était là au début, et l’UE a un rôle important à jouer à l’avenir.
Y a-t-il autre chose sur l’Iran, ou devrions-nous passer à autre chose ? D’accord.
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QUESTION : Ned, à propos de l’OMS, dans l’annonce de ce matin, le secrétaire a reconnu que des réformes de l’OMS étaient nécessaires. Les États-Unis ont-ils œuvré pour ou confirmé des engagements dans le cadre de leur accord sur le déblocage de plus de 200 millions de dollars d’ici la fin du mois ?
M. PRICE : Eh bien, écoutez, le secrétaire d’État a déclaré que nous examinerions et formulerions rapidement des options de réformes clés au tout début de cette administration. Nous travaillerons également en partenariat avec les pays pour susciter une adhésion à des réformes prioritaires. Dans le même ordre d’idées, je voudrais vous signaler ce que le conseiller à la sécurité nationale a dit ce week-end dans un communiqué. J’ai trouvé que c’était assez marquant. Il a dit que nous sommes en train de – « rependre le travail avec l’OMS signifie également en exiger le respect des normes les plus élevées ». Et donc, bien sûr, notre réintégration à l’OMS était – nous l’avons fait en sachant que pour endiguer les foyers de contamination avant qu’ils ne deviennent des épidémies, pour enrayer les épidémies avant qu’elles ne deviennent des pandémies, ce n’est pas quelque chose que nous pouvons faire nous-mêmes, certainement pas lorsqu’une maladie qui prend naissance dans un pays à l’autre bout du monde peut bientôt se retrouver sur nos côtes sans une coopération internationale et multilatérale attentive. L’OMS est une institution internationale importante. Je pense qu’il est juste de dire qu’elle n’a jamais été aussi importante et que nous avons un profond respect pour ses experts et le travail qu’ils accomplissent chaque jour pour lutter contre la COVID-19 et au service de la santé mondiale et la sécurité sanitaire mondiale.
Mais nous savons qu’il y a des domaines à réformer, et cela fait partie des priorités du département d’État. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires interinstitutionnels pour identifier des moyens de renforcer cette institution, ce qui est manifestement dans notre intérêt et aussi dans celui de nos partenaires et alliés, mais aussi dans l’intérêt de l’OMS elle-même.
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QUESTION : Juste brièvement, le Rwanda. Le procès de Paul Rusesabagina – il a été accusé de terrorisme, entre autres. Avez-vous des inquiétudes concernant le procès ? Sa famille dit qu’il a été enlevé. Pensez-vous que cela soit également une préoccupation dans cette affaire ?
M. PRICE : Eh bien, je dirais de manière générale que le département [d’État] et notre ambassade à Kigali, nous avons continué d’exhorter le gouvernement rwandais à veiller à un traitement humain, au respect de l’état de droit et à la mise en œuvre d’un processus juridique équitable et transparent, en particulier à l’accès à un avocat de son choix pour M. Rusesabagina. Nous continuons de le souligner. Nous continuons de souligner que le processus juridique pour statuer sur les accusations portées contre M. Rusesabagina doit être juste, transparent, respecter l’état de droit et être conforme aux obligations et engagements internationaux du Rwanda en matière de droits de l’homme. Nous sommes en contact au plus haut niveau à Kigali et avec l’ambassadeur du Rwanda aux États-Unis sur cette question.
S’agissant de la manière dont M. Rusesabagina est arrivé au Rwanda, nous exhortons certainement le gouvernement rwandais à faire preuve d’une totale transparence sur les circonstances de son arrivée au Rwanda.
Voir le contenu d’origine : https://www.state.gov/briefings/department-press-briefing-february-17-2021/
Nous vous proposons cette traduction à titre gracieux. Seul le texte original en anglais fait foi.