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Département d’État des États-Unis
Centre médiatique régional pour l’Afrique
Le 11 mars 2021

John T. Godfrey, coordinateur par intérim pour la lutte le terrorisme et envoyé spécial par intérim pour la Coalition mondiale contre Daech, et Michael C. Gonzales, sous-secrétaire adjoint aux Affaires africaines

Modératrice : (en cours) Lutte contre le terrorisme et envoyé spécial pour la Coalition mondiale contre Daech, et Michael C. Gonzales, sous-secrétaire adjoint aux Affaires africaines.

Nos intervenants aborderont les récentes évolutions dans la lutte contre le terrorisme par les États-Unis en Afrique. Ils vous parlent depuis Washington.

Nous commencerons l’appel d’aujourd’hui par l’allocution d’ouverture du coordonnateur par intérim Godfrey. Nous passerons ensuite à vos questions. Nous essaierons de répondre au plus grand nombre possible d’entre elles pendant le temps dont nous disposons.

À tout moment pendant le briefing, si vous souhaitez poser une question en direct, veuillez l’indiquer en cliquant sur le bouton « lever la main » puis en saisissant votre nom, votre organe de presse et votre localisation dans l’onglet « questions et réponses ». Vous pouvez également saisir votre question complète directement dans la rubrique questions et réponses pour que je la lise à nos intervenants. Encore une fois, veuillez alors préciser votre nom, votre organe de presse et votre localisation. Si vous souhaitez rejoindre le –

(Pause.)

D’accord, veuillez m’excuser pour cette pause. À tout moment pendant le point de presse, si vous souhaitez poser une question en direct, veuillez l’indiquer en cliquant sur le bouton « lever la main » puis en saisissant votre nom, votre organe de presse et votre localisation dans l’onglet « questions et réponses ». Vous pouvez également saisir votre question complète directement dans la rubrique questions et réponses pour que je la lise à nos intervenants. Encore une fois, veuillez alors préciser votre nom, votre organe de presse et votre localisation. Si vous souhaitez participer à la conversation sur Twitter, veuillez utiliser le hashtag #AFHubPress et nous suivre sur Twitter @AfricaMediaHub et @StateDeptCT.

Pour rappel, le point d’aujourd’hui est enregistré, et, sur ce, je cède la parole au coordonnateur par intérim John T. Godfrey.

M. Godfrey : Merci beaucoup, Marissa, pour cette aimable présentation, et bonjour, bon après-midi et bonne soirée à tous ceux qui participent à l’appel ce matin – ce matin, heure de Washington.

Avant de commencer, puis-je simplement confirmer que vous pouvez m’entendre ?

Modératrice : Oui, nous pouvons vous entendre.

M. Godfrey :
Formidable. Donc, comme vous l’avez probablement tous vu hier, le secrétaire d’État Blinken a désigné Daech-république démocratique du Congo et Daech-Mozambique au titre des organisations terroristes étrangères et des terroristes mondiaux expressément désignés, ou SDGT en abrégé. Il a également inscrit Seka Musa Baluku, le leader de Daech-RDC, et Abu Yasir Hassan, le leader de Daech-Mozambique sur la liste des SGDT.

Avant de revenir en détail sur ces désignations et leurs conséquences, je voudrais d’abord consacrer un moment à parler du contexte plus large en jeu ici, à savoir la présence élargie de Daech en Afrique.

Les années 2019 à 2020 ont vu une évolution importante de la menace posée par Daech. Même si la chute de Baghouz en Syrie en 2019 a marqué la fin du califat physique – une étape importante et un tournant dans cette lutte – il ne s’agissait clairement pas de la chute de Daech lui-même. Peu de temps après la chute du califat, Abu Bakr al-Baghdadi, alors l’émir de Daech, soulignait le caractère exemplaire des attentats inspirés par Daech au Sri Lanka le dimanche de Pâques 2019, qui ont fait plus de 250 victimes innocentes. Ces attentats témoignaient pour lui des moyens dont disposaient les branches et les réseaux de Daech à l’extérieur de l’Iraq et de la Syrie à l’avenir pour être, et je le cite ici, une « épine dans la poitrine des croisés ».

La mort de Baghdadi lors d’une opération militaire américaine plus tard cette année-là, et son remplacement par Amir Muhammad Sa’id AbdalRahman Al-Mawla, sont intervenus au milieu d’une réorganisation interne du groupe terroriste qui visait à déléguer des décisions et des ressources à ses branches et affiliés dans le monde entier. Même si al-Mawla n’a peut-être pas le profil ou le charisme de Baghdadi, il a réussi à donner réalité à la vision dangereuse de Baghdadi.

Et cette tendance n’est nulle part plus alarmante qu’en Afrique. Si nous entendons parvenir à la défaite mondiale durable de Daech – et c’est bien le cas – nous devons l’affronter en Afrique. Nous mettons pour cela en œuvre des mesures nationales telles que ces désignations que le secrétaire Blinken a annoncées hier, et des actions multilatérales, dont la Coalition mondiale contre Daech témoigne de l’importance.

La Coalition mondiale contre Daech, qui comprend 83 membres, est l’un des efforts multilatéraux les plus efficaces de l’histoire et il s’agit d’un excellent exemple de la façon dont les États-Unis peuvent contribuer à la direction d’une plate-forme multilatérale de lutte contre le terrorisme qui s’appuie sur les outils et capacités de pays du monde entier pour lutter contre un ennemi commun.

Et la Coalition mondiale contre Daech joue maintenant un rôle dans la lutte contre les activités et les réseaux de Daech dans le monde, y compris en Afrique. La Coalition a tenu sa première réunion axée sur l’Afrique de l’Ouest et le Sahel fin 2020 pour discuter des voies potentielles d’actions de renforcement des capacités susceptibles d’être entreprises dans ces régions, et nous prévoyons d’élargir cet objectif pour inclure d’autres régions d’Afrique un peu plus tard cette année.

Pour en revenir aux désignations terroristes annoncées hier, elles mettent la communauté internationale en garde en ce qui concerne ces groupes et personnes. Il ne s’agit pas seulement de les dénoncer et de leur faire honte, ces désignations visent également à priver Daech en RDC et Daech au Mozambique, ainsi que leurs dirigeants Seka Musa Baluku et Abu Yasir Hassan, des ressources dont ils ont besoin pour financer leurs activités terroristes et perpétrer des attentats terroristes. Entre autres conséquences de ces désignations, tout bien ou intérêt sur des biens des personnes désignées soumis à la juridiction des États-Unis est bloqué, et il est généralement interdit aux ressortissants américains de participer à des opérations avec celles-ci. Il est criminel de fournir sciemment un soutien matériel ou des ressources à Daech en république démocratique du Congo ou à Daech au Mozambique, ou de tenter de le faire ou de conspirer en ce sens. Les désignations sont l’un des outils les plus importants dont nous disposons pour perturber les réseaux de financement et autres dont les groupes terroristes ont besoin pour exporter la violence et perpétrer des attentats.

Aujourd’hui, Daech-RDC et Daech-Mozambique doivent savoir que les États-Unis et nos partenaires prendront les mesures nécessaires pour relever les défis de sécurité en Afrique au service de la paix et de la sécurité.

Et là-dessus, c’est avec plaisir que je répondrai à quelques questions.

Modératrice : Merci, Monsieur le coordonnateur par intérim Godfrey. Nous allons maintenant passer à la partie questions et réponses de l’appel d’aujourd’hui. Pour ceux qui posent des questions, veuillez indiquer si vous souhaitez poser une question, puis saisir votre nom, votre localisation et votre organe de presse. Nous vous demandons de vous limiter à une question liée au sujet du point de presse d’aujourd’hui : les dernières évolutions des activités de lutte contre le terrorisme en Afrique des États-Unis.

Notre première question nous vient d’un journaliste de Kinshasa, M. Luc-Roger Mbala, du Nouvel Observateur. Il pose la question suivante : « Comment évaluez-vous l’état de la coopération entre les États-Unis et l’Afrique s’agissant de la lutte contre le terrorisme et du blanchiment d’argent lié au terrorisme ? »

M. Godfrey : Merci pour cette excellente question. Je pense que je dirais que dans l’ensemble, j’estime que l’état de la coopération est très solide, en partie parce que je pense que nos partenaires en Afrique ont clairement compris que la menace terroriste – à la fois des groupes affiliés à Daech mais aussi des groupes affiliés à Al-Qaïda – a en fait continué de croître ces dernières années, et franchement, le rythme de cette croissance s’est accéléré. Nous coopérons donc avec des partenaires de tout le continent, dans toute une gamme d’activités de lutte contre le terrorisme, y compris celles auxquelles il est fait référence dans la question.

Modératrice : Ensuite, nous prendrons une question en direct de Pearl Matibe avec Power FM 98.7 en Afrique du Sud. Pearl, posez votre question. Pearl Matibe, votre question, s’il vous plaît.

Question : Merci, Monsieur le coordonnateur Godfrey pour votre allocution d’ouverture. Ma question est la suivante : pourquoi met-on l’accent sur Daech-Mozambique et non sur l’infrastructure tanzanienne qui semble centrale pour le commandement, la logistique et son évolution ? Et en plus de votre réponse, pouvez-vous nous faire part des dernières informations sur le JCET pour le Mozambique et nous parler des liens qui peuvent exister concernant cette désignation ? Merci.

M. Godfrey : Merci, Pearl. Permettez-moi d’y répondre – je commencerai par la dernière partie de votre question, puis j’aborderai les deux autres éléments. Je pense que le lien entre cette activité, les désignations qui ont été annoncées hier et les autres moyens d’action que vous avez mentionnés est lié au fait que nous adoptons une approche globale de la menace terroriste au Mozambique, et elle englobe notamment la lutte contre le financement du terrorisme, mais aussi l’aide à la mise en place de capacités antiterroristes de la part du gouvernement mozambicain. Je laisse au département de la Défense le soin de répondre à votre question sur le JCET. Ce n’est vraiment pas mon rayon.

Je dirai que votre question – la partie de votre question qui a trait aux raisons pour lesquelles l’accent est mis sur Daech-Mozambique et non sur l’infrastructure tanzanienne, je dirais que nous nous concentrons d’abord sur le Mozambique parce que c’est dans ce pays que l’on observe les manifestations les plus spectaculaires de la menace de Daech dans cette région, et cela se traduit dans les faits par quelque chose comme 2 000 victimes civiles et jusqu’à 670 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays dans la région du Cabo Delgado. Je ne contesterais pas du tout qu’il existe un lien transfrontalier avec la Tanzanie, et en effet, je pense que nous l’avons vu d’une certaine manière avec les attaques transfrontalières du nord du Mozambique vers la Tanzanie en octobre 2020. Nous n’ignorons certainement pas le fait qu’il s’agit d’une menace qui s’étend au-delà des frontières, et que ce phénomène, je dirais, est très courant dans d’autres régions du continent où nous sommes confrontés à la fois aux menaces terroristes de Daech et d’Al-Qaïda.

Modératrice : Merci. Nous allons ensuite passer à Peter Fabricius du Daily Maverick en Afrique du Sud. M. Fabricius, veuillez poser votre question.

D’accord. M. Fabricius, pouvez-vous m’entendre ? Veuillez désactiver le mode silencieux et poser votre question.

D’accord. Nous allons continuer. Ensuite nous allons passer à une question en direct —

Question : Pouvez-vous m’entendre maintenant ?

Modératrice : Nous pouvons vous entendre maintenant. Oui, allez-y.

Question : Désolé, je n’ai pas – oui, alors merci beaucoup, M. Godfrey. Je voulais simplement vous demander, que comptez-vous faire, à part les actions que vous avez annoncées dans votre déclaration d’aujourd’hui, pour contrer l’insurrection au Mozambique ? Votre – dans la dernière administration, nous avons eu un – je suppose que c’était peut-être l’équivalent de la personne qui venait sur le continent, au Mozambique et annonçait une coopération en matière de maintien de l’ordre, ainsi qu’une coopération en matière de patrouilles aux frontières. Pourriez-vous peut-être donner une idée plus large des mesures que vous envisagez ? Merci.

M. Godfrey : Merci. Oui, en effet, c’était mon ancien patron, le coordinateur Nathan Sales, qui s’est rendu au Mozambique et en Afrique du Sud à la fin de l’année dernière. Et en effet, en plus des désignations annoncées par le secrétaire Blinken hier, nous avons d’autres actions en cours ou que nous espérons voir bientôt mises en œuvre au Mozambique. Il s’agit notamment d’activités qui visent à renforcer la capacité du gouvernement mozambicain à lutter contre le financement du terrorisme et, comme je pense que la plupart des personnes qui participent à l’appel le savent aujourd’hui, il existe un lien entre le financement du terrorisme et le trafic de stupéfiants au Mozambique qui est particulièrement problématique. Nous envisageons donc également certains axes de travail en matière de lutte contre les stupéfiants. Cela ne relève pas de la compétence du bureau chargé de la lutte contre le terrorisme du département d’État. Il s’agit du domaine de compétence d’un autre bureau de notre organisation, mais il y a certainement un axe de travail dans ce sens. Nous examinons certaines mesures de sécurité aux frontières, pour revenir à la question précédente de Pearl. Cela tient en partie au fait que nous comprenons bien qu’il existe un aspect transfrontalier de la menace de Daech au Cabo Delgado. Et puis, enfin, nous étudions également d’autres lignes d’action potentielles pour faciliter le renforcement de la capacité du gouvernement mozambicain à faire obstacle aux attentats terroristes et à réagir efficacement aux crises.

Modératrice : Merci. Nous allons maintenant passer en direct à John McDermott, correspondant en chef en Afrique de The Economist, basé ici à Johannesburg. M. McDermott, vous pouvez poser votre question.

Question : Allô, est-ce que vous m’entendez ?

Modératrice : Oui. Continuez.

Question :
Bonjour. Désolé si c’est une question facétieuse, mais quelle est la preuve des liens entre Daech et les insurgés au Mozambique au-delà des promesses d’allégeance qui auraient été faites il y a plus de 18 mois ? Et une question connexe : quelle est la preuve qu’Abu Yasir Hassan est le leader du groupe, et qu’entendez-vous précisément par leader ?

M. Godfrey : Alors, John, permettez-moi de faire une première tentative de réponse, puis je demanderai au sous-secrétaire adjoint Mike Gonzales d’intervenir également. L’un des réalités du travail de lutte contre le terrorisme est que malheureusement, une grande partie des informations sur lesquelles nous nous appuyons pour éclairer nos évaluations n’est pas le genre de chose dont nous pouvons discuter publiquement, mais je dirais que les preuves de liens entre la branche ou le réseau de Daech au Mozambique et ce que l’on appelle le noyau de Daech en Iraq et en Syrie sont tout à fait incontestables. C’est quelque chose que nous ne doutons absolument pas, et c’est en partie la raison pour laquelle le danger est particulièrement préoccupant pour nous.

Mike, permettez-moi de me tourner vers vous pour voir si vous aviez quelque chose à ajouter.

M. Gonzales : Très bien. Merci, John. J’ajouterais simplement qu’au-delà de cette désignation spécifique et de la réponse plus axée sur la sécurité à la menace existante, le soutien des États-Unis au Mozambique pour y répondre est vraiment représentatif d’une approche holistique. Nous reconnaissons que cela fait intervenir un élément essentiel de capacité de maintien de l’ordre, et que cela a des incidences sur les gains en matière de développement, le potentiel économique de la région et la stabilité régionale. Et donc notre approche entend non seulement prendre en compte l’aspect sécuritaire, mais aussi s’attaquer aux facteurs socio-économiques de la menace, contrer les messages de Daech et offrir des opportunités économiques accrues et une plus grande résilience de la communauté de sorte à affaiblir l’attrait de l’extrémisme violent.

Modératrice : Merci. La question suivante est celle de David Kalenda, du Congo.

Question : Je suis désolé, ma deuxième question en ce qui concerne la —

Modératrice : D’accord.

Question : — désignation d’Abu Yasir Hassan en tant que leader.  Personne – personne n’a répondu à cette question. Si je peux dire poliment —

Modératrice :
Oui. Eh bien, nous avons normalement seulement une question. (Rires). Je vais donc demander à mes invités —

Question : Ma première question était – il n’a pas non plus été répondu à ma première question, alors peut-être aurai-je également une demi-réponse à ma deuxième question.

Modératrice : Est-ce que l’un de mes invités aimerait répondre à cette question ? Et puis merci, monsieur McDermott.

M. Godfrey :
Bien sûr, Marissa. Oui, juste sur la question de savoir pourquoi Abu Yasir Hassan, et s’il s’agit vraiment du leader de Daech, encore une fois, je ne peux pas dire grand-chose sur la façon dont nous sommes arrivés à cette conclusion, mais je dirais que nous sommes assez confiants à ce sujet et c’est pourquoi nous avons procédé à la désignation avec l’assurance du respect des normes en matière de suffisance juridique.

Modératrice : Merci. Ensuite, nous allons au Congo, chez David Kalenda de Pole FM, une radio indépendante. La question est la suivante : « Certaines personnes attribuent les meurtres récurrents à Beni aux terroristes. Les États-Unis soutiennent-ils la lutte des forces armées de la RDC contre le terrorisme ? »

M. Godfrey : Marissa, je suis vraiment désolé. La première partie de la question, le son était un peu déformé de notre côté. Pourriez-vous simplement la relire avant que nous nous lancions ?

Modératrice : Bien sûr. « Certaines personnes attribuent les meurtres récurrents à Beni aux terroristes. Les États-Unis soutiennent-ils les forces armées de la RDC, leur lutte contre le terrorisme ? »

M. Godfrey : Nous soutenons donc sans réserve l’engagement du président de la RDC et de son gouvernement à lutter contre les groupes armés et terroristes tels que Daech-RDC, et nous soutenons également résolument les actions visant à ramener la paix dans les régions de la RDC qui ont été touchées par des attentats terroristes et d’autres violences. C’est en partie pour cela que nous soutenons fermement la MONUSCO et sa mission de protection des civils et de renforcement des institutions de l’État. Mike, y a-t-il quelque chose que vous vouliez ajouter de votre point de vue ?

M. Gonzales : Oui, merci. Je voudrais faire écho au point de vue de John sur le ferme soutien des États-Unis au président Tshisekedi et à son gouvernement dans la lutte contre la menace terroriste et pour ramener la paix dans l’est de la RDC. Nous soutenons les FARDC dans leur lutte contre les extrémistes violents avec en particulier quatre axes de travail – le renforcement des opérations et des capacités civilo-militaires ; le génie militaire ; les communications stratégiques ; et laboratoires de langue anglaise – pour donner aux dirigeants civils les moyens de promouvoir la réforme structurelle et la professionnalisation de l’armée. Et je pense qu’il s’agit là d’une excellente illustration de la mise en œuvre par les États-Unis de la vision de l’administration Biden et des déclarations du secrétaire Blinken sur l’importance de nos partenariats en Afrique et le renforcement des capacités locales, car c’est grâce à cette capacité locale que des progrès durables pourront être réalisés à l’avenir. Merci.

Modératrice : Merci. La question suivante nous vient de Caroline Hellyer, journaliste indépendante pour Al Jazeera, The East African et la Royal African Society. Sa question est la suivante : « Le département d’État a désigné l’ADF sous l’appellation Daech-RDC comme une organisation terroriste étrangère, mais quelle que soit la relation entre certains membres centraux du groupe et des groupes externes de Daech, l’ADF est une organisation hybride, intégrée localement. Comment allez-vous décider où exactement commence et où se termine Daech-RDC? »

M. Godfrey : Merci, Marissa, et merci, Caroline, pour cette question. C’est donc une question que l’on nous pose beaucoup et, franchement, il n’y a pas d’unanimité de vues au sein des membres de la communauté internationale sur cette question. Les États-Unis ont examiné attentivement cette question et se sont servis de toutes nos ressources, y compris des informations sensibles, et nous sommes assez confiants quant au fait que l’ADF est Daech-RDC en ce qui concerne certains aspects importants.

L’ADF a établi des liens avec Daech et a été publiquement reconnue comme affilié à Daech fin 2018. Daech a revendiqué la responsabilité d’attaques attribuées à l’ADF depuis avril 2019 après un attentat contre une base des forces armées de la république démocratique du Congo près de Kamango. Et bien que certains membres originaux de l’ADF aient quitté l’organisation après que le groupe a prêté allégeance à Daech, de nombreux membres d’origine – pas seulement des dirigeants mais aussi des membres de la base – restent membres de l’ADF sous la direction de Baluku après que Daech a reconnu publiquement le groupe comme lui étant affilié.

Modératrice : Il semble que nous ayons des difficultés techniques. Je pense que le mieux à faire est de passer à une question – une question en direct d’Elena Lentza de l’agence de presse portugaise Lusa. Elena, pouvez-vous poser vos questions, s’il vous plaît ? Il semble y avoir des problèmes avec Elena Lentza. Elena Lentza de Lusa, pouvez-vous poser votre question ?

Mr. Gonzales : Tiffany, on dirait qu’elle a posé une question dans la fonction de chat. Et cette question est la suivante : « Depuis le changement d’administration américaine, les États-Unis travaillent-ils sur une nouvelle vision ou stratégie concernant le conflit au Cabo Delgado ? » John, vouliez-vous intervenir avant que je réponde ?

M. Godfrey : Bien sûr, avec plaisir. Je dirais en fait que la stratégie dans le cadre de laquelle nous travaillons actuellement au Cabo Delgado et au Mozambique est une continuation des travaux qui ont commencé sous l’administration précédente. L’administration Biden-Harris s’intéresse certainement tout particulièrement à la menace terroriste en Afrique, mais certains des axes de travail sur lesquels nous travaillons actuellement sont ceux que nous avons formulé il y a maintenant quelque temps.

Modératrice : Merci. Notre question suivante est une question en direct d’Emmanuel Igunza. Il vient – excusez-moi – de la BBC News au Kenya. Emmanuel, pouvez-vous poser votre question, s’il vous plaît ? Emmanuel Igunza de BBC Kenya – BBC News Kenya, pouvez-vous s’il vous plaît poser votre question ?

Question : Oui, merci beaucoup. Ce n’est un secret pour personne qu’il existe des prestataires privés, des prestataires de services militaires opérant au Cabo Delgado. Et récemment, un rapport d’Amnesty International a fait porter par ces sous-traitants la responsabilité de certains des meurtres de civils. Ma question est donc de savoir à quel point cela est-il préoccupant ? Et la présence de ces prestataires privés, qu’ils viennent d’Afrique du Sud et de Russie, affectera-t-elle votre capacité à avoir un impact effectif et significatif dans votre travail de lutte contre le terrorisme ?

M. Godfrey :
Merci Emmanuel. Nous sommes préoccupés par la présence dans le Cabo Delgado de prestataires de services privés semblables à ceux dont vous venez de faire état. C’est un phénomène que nous avons observé dans d’autres zones de conflit également. Et comme dans ces autres régions du Cabo Delgado, nous estimons que la présence de ces entités n’a pas aidé de manière démontrable le gouvernement du Mozambique à faire face à la menace terroriste de Daech-Mozambique à laquelle il est confronté. Et en effet, dans la mesure où ces entités opèrent en dehors des structures d’un partenariat international normal, elles ont toujours eu tendance à se comporter de manière moins responsable en ce qui concerne le respect des droits de l’homme et du droit des conflits armés dans le cadre de leurs activités. Nous en sommes donc conscients. Honnêtement, il s’agit d’une caractéristique de la situation au Cabo Delgado qui complique au lieu de faciliter les efforts de lutte contre la menace terroriste dans ce pays.

Modératrice : Merci. Notre question suivante nous vient de David Lewis, le correspondant spécial en Afrique de Thomson Reuters. David, pouvez-vous poser votre question, s’il vous plaît ?

Question : Oui, merci. Je voulais quelque peu approfondir la question sur la Tanzanie. Je veux dire, s’agissant des insurgés au Mozambique et de l’ADF dans l’est du Congo, dans quelle mesure le gouvernement américain est-il préoccupé par les réseaux de soutien en Tanzanie ? Parce que, évidemment, il y a des frontières communes. Il y a de très – ce sont des frontières poreuses. Et il y a eu des preuves d’échanges. Et pouvez-vous nous donner quelques précisions sur la nature de ces réseaux que vous pouvez communiquer ?

M. Godfrey : Donc, David, le genre de proéminence de Daech au Mozambique est définitivement relié au sud de la Tanzanie, et il y a un aspect transfrontalier de cette relation, y compris le fait que nous avons maintenant eu – comme je l’ai déjà mentionné – des attaques depuis le Cabo Delgado, en Tanzanie. Je dirais que les aspects de cette facilitation ou ce soutien continu d’un côté à l’autre de la frontière ne sont pas aussi clairs que nous pourrions l’espérer. Nous continuons de travailler sur cette question. Mais il ne fait certainement aucun doute qu’il existe un élément transfrontalier de cette menace qui est assez inquiétant, et c’est en partie pour cette raison que la sécurité aux frontières est l’un des problèmes sur lesquels nous nous sommes plus particulièrement penchés.

Mike, y a-t-il quelque chose que vous souhaitiez ajouter ?

Mr. Gonzales : Non, je crois que vous avez tout dit, John.

Modératrice : Merci. La question suivante nous vient d’Elena Lentza de l’agence de presse Lusa. Sa question est la suivante : « Daech a cessé de faire des déclarations ou des revendications sur le Cabo Delgado depuis novembre. Quelle est votre opinion sur ce que cela signifie ? Et y a-t-il une raison apparente à cela ?

M. Godfrey :
Je voudrais souligner ici un point intéressant en ce qui concerne Daech, c’est qu’il s’agit d’un réseau mondial, et que lorsque quelque chose se produit dans une partie du réseau, cela a un impact sur ce que l’organisation est capable de faire plus largement. Sans entrer trop dans les détails en ce qui concerne des choses dont je ne peux malheureusement pas parler dans un format non classifié, il y a eu beaucoup de pression sur Daech dans le noyau de l’Iraq et de la Syrie au cours des derniers mois. Et j’ai le sentiment que la – l’aile médiatique du noyau de Daech a franchement subi des pressions qui ont limité sa capacité à faire le genre de déclarations qu’elle fait normalement à propos des activités de Daech-Mozambique et d’autres branches et réseaux.

Modératrice :
Merci. Nous passerons ensuite à Louise Dewast de l’AFP. Mme Dewast, posez votre question. Mme Dewast de l’AFP, veuillez poser votre question.

D’accord. Nous allons passer à autre chose. La question suivante est celle de Cyrille Milandu de Top Congo FM, une radio indépendante. « Il y a plusieurs années, les États-Unis ont envoyé des experts militaires pour aider les forces de sécurité de la RDC à lutter contre la LRA dans le nord du pays. Quelle est la contribution actuelle des États-Unis aux efforts de la RDC pour rétablir la paix dans les provinces orientales du pays ravagées par des groupes armés illégaux ? »

M. Godfrey : Mike, puis-je vous demander de prendre cette question ?

M. Gonzales : Bien sûr, avec plaisir. Donc, comme je l’ai dit plus tôt, pour ce qui est de notre soutien en termes de sécurité, nous avons quatre grands axes de travail avec les FARDC : les opérations civilo-militaires ; le génie militaire ; les communications stratégiques ; les laboratoires de langue anglaise pour renforcer leurs capacités. Mais au-delà de ça, les États-Unis ont mis en place un programme d’assistance étrangère assez solide avec le gouvernement de la république démocratique du Congo compte tenu de l’impératif de la prestation de services dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la sécurité alimentaire, des opportunités économiques, ainsi que de l’aide humanitaire aux populations de la république démocratique du Congo – tout cela s’inscrit dans le cadre d’un ensemble complet d’assistance qui est particulièrement utile ces deux dernières années depuis l’entrée en fonction du président Tshisekedi pour l’aider, lui et son gouvernement, à instaurer une paix durable et à long terme dans l’est de la RDC.

Modératrice : Merci. La question suivante revient à Louise Dewast de l’AFP. « Je suis journaliste à l’agence de presse AFP et j’ai une question sur le Nigeria. Le pays fait face à une insurrection depuis dix ans dans le nord-est, mais de plus en plus de gangs criminels dans le nord-ouest terrorisent les communautés, notamment en enlevant des centaines d’écolières. Quelle est votre opinion sur ce problème croissant et quels efforts sont déployés en partenariat avec le Nigeria pour lutter contre cela ? »

M. Gonzales : Bien sûr. J’y répondrai avec plaisir. Franchement, nous sommes dégoûtés par ces enlèvements massifs récurrents d’écolières. Il n’y a rien de plus odieux. Et nos condoléances vont aux personnes touchées et à leurs familles. Mais comme le pose l’auteure de la question, il semble certainement s’agir une dynamique générée par des gangs criminels motivés par des facteurs monétaires et économiques. Rien n’indique que des terroristes, que ce soit Boko Haram ou Daech-Afrique de l’Ouest, soient impliqués dans ces exactions. Je signalerais toutefois que Boko Haram a revendiqué de manière opportuniste plusieurs de ces enlèvements dans le nord-ouest dans le passé.

Les États-Unis sont donc disposés à fournir un soutien approprié au gouvernement nigérian s’il en fait la demande. À plus long terme, nous entendons faciliter le développement des capacités des services de sécurité nigérians afin de leur permettre de répondre de manière adéquate aux menaces internes auxquelles le pays est confronté. Encore une fois, je pense que les défis sont nombreux au Nigeria. Et nous sommes encouragés par le récent remplacement par le président Buhari de tous les responsables du secteur de la sécurité et nous sommes impatients de travailler avec lui pour continuer à renforcer les capacités de l’armée nigériane pour qu’elle puisse mieux protéger et défendre son peuple.

Modératrice :
Merci. La question suivante nous vient de M. Matt Hill, en direct. M. Hill, veuillez poser votre question.

Question : Bonjour, merci beaucoup d’avoir organisé cela. Je sais que quelques autres personnes ont déjà posé des questions sur Abu Yasir Hassan. Pouvez-vous nous donner des informations supplémentaires sur lui – des détails sur sa vie, comme d’où il vient, par exemple ? A-t-il étudié à l’étranger, etc ? Merci.

M. Godfrey : Eh bien, Matt, ce que je suggérerais à cet égard, c’est que nous pouvons peut-être faire un suivi et vous contacter hors ligne avec certaines de ces informations.

Modératrice :
D’accord. Merci beaucoup. Question suivante, nous allons passer à Nick Turse, en direct. Monsieur Turse, posez votre question.

Question :
Merci beaucoup à vous deux d’avoir pris le temps de nous parler aujourd’hui. Pouvez-vous nous en dire plus sur les résultats des activités antiterroristes américaines sur le continent au cours des quatre dernières années ? Et diriez-vous que la situation en termes de menaces terroristes dans chaque région s’est améliorée, a empiré ou est restée la même ? Merci.

M. Godfrey :
Merci, Nick. Nos activités ont donc principalement été concentrées au cours des quatre dernières années en Afrique de l’Ouest, au Sahel, puis à l’est du continent en Somalie, en gardant un œil très attentif sur la menace transfrontalière posée par al-Shabaab contre le Kenya et d’autres voisins régionaux. Je dirais que nous avons en fait fait des progrès en Somalie et réduit la capacité d’al Shabaab à planifier et exécuter des attaques contre le Kenya, ou à l’intérieur du Kenya, devrais-je dire. Il y a évidemment des exceptions notables à cela – les attentats de janvier 2020 contre la base aérienne de Manda Bay ont été terribles, et il s’agit certainement d’une indication selon laquelle cette menace reste persistante.

Du côté ouest du continent, dans l’espace sahélien d’Afrique de l’Ouest, nous avons travaillé très étroitement en partenariat avec la France et d’autres pays et alliés dans le cadre d’un effort multilatéral visant à lutter contre les facteurs d’instabilité. Je pense que le plus important de ceux-ci est l’insuffisance de la capacité des gouvernements à garantir la sécurité et la gouvernance dans tout cet espace, principalement au Mali au départ. Et de toute évidence, nous avons vu que cette instabilité s’est répandue – s’est depuis propagée au-delà des frontières. Mais nous nous sommes impliqués, comme Mike l’a mentionné, s’agissant de la RDC.

Les efforts que nous avons faits dans l’espace sahélien d’Afrique de l’Ouest ne se limitent certainement pas à la lutte contre le terrorisme ou aux activités militaires, bien que ce soit certainement une partie de notre travail. Il s’agit d’un effort plus holistique que cela qui englobe des axes de travail relevant de l’Agence des États-Unis pour le développement international, d’autres bureaux du département d’État chargés du renforcement des capacités et de l’assistance dans divers domaines d’action civils.

Je voudrais tout particulièrement souligner un des accomplissements du bureau chargé de la lutte contre le terrorisme du département d’État – et surtout au cours des deux dernières années – il s’est plus fortement attaché à renforcer les capacités judiciaires des pays partenaires. Il s’agit de la capacité d’enquêter, de procéder à des arrestations, d’intenter des poursuites et d’incarcérer des terroristes, ce que l’on appelle la chaîne judiciaire. Nous sommes assez fortement investis dans un certain nombre de pays où nous essayons de développer les capacités des gouvernements hôtes à chaque maillon de cette chaîne afin qu’ils soient en mesure de mettre en œuvre des actions civiles pour faire face aux menaces terroristes en plus des activités militaires en cours.

Modératrice : Merci. Notre appel touche à sa fin. Nous allons répondre à une dernière question d’Iddi Yire de l’agence de presse du Ghana. Monsieur Yire, vous pouvez poser votre question. Monsieur Yire, vous pouvez poser votre question. D’accord. Nous n’avons pas M. Yire en ligne.

Notre dernière question sera alors de Joseph Hanlon, rédacteur en chef du Mozambique News Reports. Il dit que « Amnesty accuse également le gouvernement du Mozambique de crimes de guerre. Cela a-t-il un impact sur le soutien des États-Unis au gouvernement mozambicain ? »

M. Godfrey : C’est une bonne question, et la réponse en quelques mots est que nous prenons au sérieux les allégations de violations des droits de l’homme ou de violations du droit des conflits armés, en particulier quand elles font intervenir des pays avec lesquels nous collaborons dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et d’autres actions. Je pense que tous les participants à cet appel le savent, nous avons un processus très rigoureux en vertu de la loi Leahy – il s’agit de la vérification des antécédents des unités avec lesquelles nous chercherions à établir un partenariat qui exige que les individus et les dirigeants des unités avec lesquelles nous nous associerions soient irréprochables en ce qui concerne les droits de l’homme ou le droit des conflits armés.

Nous prenons cela très au sérieux, et il y a un contrôle rigoureux du Congrès à ce sujet, de sorte que s’il est déterminé que les unités que nous avons formées comportent des personnes qui ne répondent pas à cette norme, nous suspendons ou interrompons ces activités. Et c’est quelque chose que nous prenons très au sérieux. C’est en partie la raison pour laquelle il faut un certain temps pour mettre en place des activités de renforcement des capacités, car ce processus de vérification nécessite du temps et des efforts pour s’assurer que nous faisons les choses correctement.

Modératrice :
C’est tout le temps dont nous disposons pour aujourd’hui. Monsieur le coordinateur par intérim Godfrey, Monsieur le sous-secrétaire adjoint Gonzales, est-ce que l’un de vous veut dire quelque chose en conclusion ?


M. Godfrey :
J’ai beaucoup parlé. Je laisserai Mike prendre la parole s’il a quelque chose à ajouter.

Mr. Gonzales : Merci. J’apprécie simplement l’intérêt de tout le monde pour ce sujet. Je vois certainement ces désignations comme la continuation de l’accent que mettent les États-Unis sur la lutte contre les menaces terroristes sur l’ensemble du continent, mais dans le cadre d’une approche holistique du gouvernement américain qui prend en compte les facteurs qui sont à leur origine, la réponse ainsi que les effets humanitaires – une partie de notre engagement continu vis-à-vis du continent africain et de nos partenaires là-bas,

Modératrice : Cela met fin à l’appel d’aujourd’hui. Je voudrais remercier John T. Godfrey, coordonnateur par intérim pour la lutte contre le terrorisme et envoyé spécial par intérim de la Coalition mondiale contre Daech, et Michael Gonzales, sous-secrétaire adjoint aux Affaires africaines pour nous avoir parlé aujourd’hui, et remercier tous nos journalistes pour leur participation. Si vous avez des questions sur le point de presse d’aujourd’hui, vous pouvez contacter le Centre médiatique régional pour l’Afrique à AFMediaHub@state.gov. Merci.


Voir le contenu d’origine : https://www.state.gov/digital-press-briefing-on-u-s-efforts-to-combat-terrorism-in-africa/

Nous vous proposons cette traduction à titre gracieux. Seul le texte original en anglais fait foi.

U.S. Department of State

The Lessons of 1989: Freedom and Our Future